Dix ans après la dernière adaptation vidéoludique sur console de la fameuse saga Captain Tsubasa — ou Olive et Tom pour nous Français — Bandai Namco a surpris son monde en dévoilant un nouveau titre qui viendra donc s’ajouter à la vingtaine de jeux issue du célèbre manga japonais. Ayant traversée les générations de consoles avec pas moins d’une dizaine de plateformes à son actif, la saga arrivera donc cette année sur PS4, PC et Nintendo Switch à une date encore gardée secrète par l’éditeur.
Ce dernier nous a néanmoins permis de chausser les crampons et de revêtir l’emblématique tenue nipponne de Tsubasa Oozora le temps d’une après-midi afin de découvrir ce que nous réserve ce “Captain Tsubasa : Rise of the New Champions”.
Il convient de rappeler que cette première prise en main a été faite sur une démo PS4 du jeu ne comportant ni les modes histoires, ni les modes multijoueurs et versus attendus à la sortie définitive dans le courant de l'année.
Avec la celluloïd : pas une ride
L’adaptation d’une oeuvre d’un support à un autre n’est jamais chose aisée, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un monument de la culture populaire ayant bercé toute une génération, voire plusieurs. Tout comme le cinéma, le jeu vidéo ne fait pas exception et lorsque qu’un nouveau Captain Tsubasa est annoncé, ce sont alors des millions de fans qui s’empressent de s’assurer que leur personnages préférés soient restés authentiques et fidèles à la version originale. On vous rassure d’emblée puisque Olivier Atton et Mark Landers — Tsubasa Ohzora et Kojirō Hyūga pour les puristes — ainsi que leurs acolytes ont bien vécu le passage next-gen.
Dès l’entrée des joueurs pour le coup d’envoi du clash Nankatsu Middle School vs Toho Academy (les deux seules équipes jouables lors de notre session de test), une bouffée de nostalgie surgit pour ensuite laisser place à la contemplation du soin apporté à l’animation des 22 acteurs. L’ombrage de celluloïd — ou cel-shading — utilisé par l’éditeur offre un rendu cartoonesque qui plaira aux aficionados de l’animé. Ces derniers s’attendent également forcément à des cinématiques épiques et rassurez-vous, elles aussi sont au rendez-vous.
On retrouvera bien entendu le tir de l’aigle et du tigre, mais aussi les parades acrobatiques des derniers remparts, sans oublier certaines animations situationnelles qui pourront être déclenchées au cours de la rencontre. Toutes réalisées avec soin, ces cinématiques pourraient néanmoins pêchées par leur répétitivité et leur manque de variantes au fil des matchs. Le même constat peut être fait au sujet des animations de dribbles, tacles et autres actions basiques qui sont une fois de plus très bien réalisées, mais qui manque de variété.
Plusieurs heures de jeu seront néanmoins nécessaires pour en juger, mais il s’agit là d’un détail qui ne devrait pas entacher le titre tant le rendu global est réussi. Si ce Captain Tsubasa : Rise of the New Champions séduit visuellement, quand est-il de son gameplay ?
Easy to learn
Bien loin des simulations traditionnelles qui monopolisent le marché des jeux de football chaque année, ce nouvel opus de la licence s’inscrit directement dans la ligné de ses prédécesseurs en proposant un gameplay arcade permettant au joueur de revivre les actions épiques de la saga.
La première chose qui frappe manette en main, c’est la liberté avec laquelle les joueurs peuvent être manipulés avec une inertie moindre pour des mouvements de rotation libres. Cela facilite les transmissions dans toutes les situations et ce, sans tomber le piège du gameplay ping-pong contrôlé uniquement par l’ordinateur car des erreurs sont possibles, même si elles se font rares. Au vue de la nervosité du titre, cette liberté de mouvement prend également tout son sens en permettant au joueur d’être en mesure d’échapper aux tacles autoritaires de l’adversaire qui se trouve très rapidement au pressing du porteur de balle.
D’où l’importance des touches R1 et R2 qui permettent de dribbler ou de tacler selon la situation. C’est avec cette mécanique d’opposition que Bandai Namco a incorporé la première notion de timing, très importante dans la licence par le passé. Pour passer la ligne médiane, vous devrez déclencher votre dribble au bon moment avant d’être intercepté par un tacle réalisé dans un meilleur timing par votre adversaire, et vis et versa. Vous commencez donc à comprendre que malgré son côté arcade assumé, ce Captain Tsubasa — qui utilise un système de touches globalement équivalent à ce qui se fait ailleurs, rendant alors le titre accessible — se diversifie par des mécaniques plus profondes qu’il n’y paraît pour finalement se situer dans la catégorie des jeux easy to learn and difficult to master.
Difficult to master
Malgré ses airs de jeu de football sous steroids se cache donc une notion du timing et de la gestion omniprésente. Plus que courir tel un ninja le dos penché d’un bout à l’autre du terrain, le joueur doit surveiller sa jauge d’endurance et utiliser avec parcimonie ses outils principaux. Les tacles et les dribbles sont essentiels si il ne veut pas se retrouver dans l’incapacité de déclencher un tir spécial devant le but ou d’être exposé en défense avec comme seul rempart le portier pour le protéger. Ce dernier qui vous sauvera maintes et maintes fois jusqu’à ce que sa propre jauge cède sous la puissance des assauts répétés qu’il devra contenir.
En effet, plus un gardien effectue d’arrêts, plus sa jauge se consomme, laissant alors Ken en clin à terminer au fond des filets ballon en mains. Un choix judicieux qui permet d’éviter les scores fleuves car il faudra parfois être insistant afin d’ouvrir le compteur et ce, malgré la puissance de l’aigle et du tigre. C’est donc bien évidemment avec des personnages tel qu’Olivier et Landers que vous devrez assaillir le portier en priorité pour maximiser vos chances de marquer grâce à leur tirs surpuissants réalisables en chargeant une seconde jauge rouge en maintenant la touche de tir (carré sur PS4).
Mais les protagonistes principaux ne sont pas les seuls éléments clés du jeu car si les autres joueurs peuvent sembler moins importants en apparence, ils se révèlent finalement cruciaux pour votre effectif par le biais d’un système de bonus liés à chaque personnage. Dans Captain Tsubasa : Rise of the New Champions tous les joueurs bénéficient de techniques diverses et variées octroyant des bonus qui peuvent être débloqués en réalisant des actions particulières sur le terrain ou simplement en jouant avec un certain joueur. Ryo Ishizaki peut par exemple activer la technique “Funky Gutsman” en cas de blocage réussi, ce qui augmente alors la jauge de zone.
Bandai a poussé le concept encore plus loin en permettant des combinaisons particulières entre certains joueurs comme pour Landers et son fidèle acolyte Eddie qui peuvent réaliser un une-deux spécial en maintenant la touche de passe en profondeur (triangle sur PS4) enfoncée lorsqu’ils sont côte à côte. Des mécaniques qu’il nous était difficile de toutes assimiler en une courte session de jeu et qui nécessiteront là aussi davantage de pratique pour en juger le plein potentiel, mais qui ont le mérite d’offrir aux joueurs de quoi creuser et pousser la prise en main du soft au-delà de son aspect purement arcade.
Carton jaune
Néanmoins si ce nouveau Captain Tsubasa regorge de qualités et de bonnes inspirations, il laisse parfois dubitatif sur certains aspects tel que la caméra bien trop rapprochée vis à vis du rythme effréné du jeu et qui aurait donc pu être un véritable point noir si l'on ne nous avait pas assuré l'arrivée de nouvelles options d'ici la sortie définitive du titre. A noter également une IA défensive trop souvent retranchée dans ses derniers mètres qui créée d'énormes trous entre les différentes lignes de joueurs. Enfin du côté de son aspect purement visuel, la pelouse et les gradins auraient pu bénéficier du même soin apporté à l'animation des joueurs pour un rendu encore plus authentique, mais encore une fois, il ne s'agissait là que d'une démo et Bandai Namco a encore du temps pour peaufiner son soft.