Fortnite vient de se voir refuser l'accès au Play Store. Epic Games, l'éditeur du jeu vidéo, est en désaccord avec les tarifs imposés par Google, jugés excessifs. Il faut savoir que sur toutes les transactions transitant via la boutique en ligne, la firme récupère 30% des sommes, 15% dans de rares cas. Un taux qui ne convient pas à Tim Sweeney, patron d'Epic.
Pour comprendre la genèse du conflit, il faut remonter à l'été 2018. Fortnite lance alors son jeu sur mobile. Pour contourner la taxe, le jeu propose un installateur permettant d'obtenir directement l'application sans passer par le Store, et donc, sans reverser le moindre centime à Google. Une pirouette qui a fait vivement réagir Google, qui n'a pas tardé a riposter : quelques temps plus tard, le géant américain révélait publiquement une faille de sécurité impactant l'installateur d'Epic Games. Celle-ci permettait à des logiciels malveillants de pénétrer les téléphones.
Un store coûteux, mais utile
Mais alors, pourquoi toutes les applications ne procèdent-elles pas ainsi, afin de s’exonérer des 30% de taxes ? Principalement parce que pour parvenir à créer un logiciel stable, sans faille, il faut énormément d'argent. Seuls quelque grandes marques y sont pour l'instant parvenu, comme Spotify ou Netflix. Il faut dire que le Play Store offre une vitrine non négligeable ainsi qu'une sécurité quasi imparable. Dur donc, pour les plus petits éditeurs, de s'en passer. Cela n'a, en revanche, pas empêché Fortnite de réaliser plus de 15 millions de téléchargements dans les deux mois après sa sortie sur Android. Entre août et fin décembre 2018, on estime que le manque à gagner pour Google atteignait 50 millions de dollars. Pourtant, pas de quoi faire frémir la firme pour l'instant.
Un éditeur engagé
C'est toujours pour aller dans ce sens, et créer un contrepoids à Steam, qu'en décembre de l'année dernière est lancé l'Epic Games Store. La plateforme en ligne ne prélève que 12 % sur les revenus générés via sa place de marché. Une avancée forte, qui a forcé Steam à s'aligner, du moins pour ses licences les plus populaires. Le bras de fer n'en est qu'a ses débuts, mais ni Google ni Epic Games ne semblent pour le moment prêts à faire des concessions. Qui cédera en premier ?