En Europe
Espagne
La nation ibérique a été l’une des premières en Europe à organiser sa ligue nationale, à savoir l’ESL Masters España. Le but était simple : après la décadence de la scène espagnole qui ne s’est jamais remise du disband de son équipe star de Pro League (gBots), il fallait renouer avec la victoire et le prestige d’être une terre forte de Rainbow Six. Du coup, chacune des gloires passées y est allée de son projet. LioN, DriD et Baroz ont formé un roster chez Giants Spain, tandis que Choi s’est installé avec Movistar, pendant que weskeRR posait les fondations de x6tence. Au terme d’une première édition de Spain Nationals, un championnat flambant neuf et plus élaboré que le précédent, c’est finalement la troupe de weskeRR qui l’a emporté. Même si l’information essentielle est ailleurs : grâce à cette ligue, c’est toute l’Espagne qui semble retrouver des couleurs et qui devrait pouvoir postuler de nouveau à l’Europe de la Challenger League d’ici quelques saisons.
Royaume-Uni
Si Na’Vi est aujourd’hui qualifié pour les finales mondiales de la Pro League — et auteur d’une ascension fulgurante initiée en Challenger League, accessoirement — c’est en partie grâce à l'ESL Premiership. Sans aucun doute possible, c’est dans cette compétition que Nelo et CTZN ont façonné ce qui est devenu l’une des meilleures escouades d’Europe. Il n’y a qu’à voir la transformation du roster, split après split, pour se rendre compte de la coïncidence entre les arrivées de Doki, Kendrew, Saves, et les performances des anciens MnM Gaming. Passés de second couteau derrière la Team Secret à double champion en titre de l’épreuve, les petits gars de Natus Vincere incarnent à merveille le slogan marketing des bienfaits d’une ligue nationale pour la croissance d’une scène tout entière.
Russie
Longtemps à la traîne au niveau international de Rainbow Six, l’ex-URSS a connu un véritable boom depuis fin 2018 et l’émergence de la Team Empire (championne en titre de la Pro League et du Six Major, vainqueur des RML précédentes), ainsi que forZe qui semble promis à une destinée similaire. Du coup, on se dit que des joueurs talentueux devraient continuer à poper de cette dream-ligue de l’est de l’Europe, assurant par ailleurs le bonheur des deux structures précédemment citées au moment de faire leurs emplettes. Autant dire, aussi, qu’il ne serait pas étonnant de voir — à moyen terme — des Ukrainiens, des Estoniens ou des Kazakhs, débarquer en Pro League après s’être fait repéré via ce championnat. Notamment parce qu’ils n’en possèdent pas encore à proprement parler dans leurs pays respectifs.
Finlande / Suède / Danemark / Norvège
Lancé en mars dernier, le Nordic Championship d’Ubisoft réunit des descendants de Vikings pour des joutes e-sportives animées. Si la plupart des escouades qui s’y lancent sont loin d’être célèbres, elles n’en restent pas moins qu’intéressante à suivre, tant cette région géographique a su produire des joueurs fantastiques. L’équipe de G2, considérée comme l’une des meilleures formations de tous les temps sur Rainbow Six, en est la représentation parfaite - se reposant sur Kanto et Uuno (Finlande), Fabian (Suède) ou Pengu (Danemark). Dans le sillage de ces stars, nul doute que le nord de l’Europe a encore beaucoup à offrir, comme ce fut le cas récemment avec un Stigi rejoignant Vitality pour réaliser une saison exceptionnelle. Cela après s’être fait la main en Nordic, aux côtés des KKona KKopteri qui se sont depuis qualifiés en Challenger League et dont certains joueurs sont partis grossir les rangs de Gifu en Pro League.
Allemagne / Suisse / Autriche
Visiblement, Ubisoft a décidé de faire une pierre trois coups avec l’Europe centrale de Rainbow Six. À l’instar du Nordic Championship ou de l’ESL Premiership, ce sont plusieurs pays distincts qui ont été inclus dans un package compétitif à probable dominance allemande : les GSA Nationals. Le système est simple : chaque pays dispose d’un mini-championnat à la suite desquels les champions (sauf pour l’Allemagne, où les deux premiers sont retenus) se hissent pour une LAN internationale afin d’établir le grand winner. Étant l’équipe engagée la plus reconnue en Europe — de par sa position de membre de la Challenger League — OrgLess part favori pour les premières finales qui se joueront en janvier 2020 à Leipzig.
Italie
Ma qué ? Oui, il existe bel et bien un championnat transalpin, dont la première version fut outrageusement dominée par une équipe : Mkers et ses 15 matchs sans revers (19 points d’avance sur son second au terme de la saison régulière, avant de le battre 3-0 en finale). La période en cours s’annonce un peu plus difficile pour cette équipe qui est la plus expérimentée du pays (comptant dans ses rangs des ex-joueurs de Pro League), puisqu’elle s’est déjà inclinée par deux fois en six duels. Une bénédiction pour le suspens de ces PG Nationals.
En Amérique du Nord
USA
Des qualifiers ouverts réunissant les meilleures équipes de l’ouest et de l’est d’un pays recouvrant 9.631.417 km², huit représentants de ces deux zones se retrouvant en LAN finale, dans une superproduction à l’américaine : voilà le topo dégrossit des US Nationals. Après un exercice 2018 remporté par Rogue, l’édition 2019 semble bien partie pour nous livrer davantage de spectacle et de frissons. Et puis, que dire de la perspective de voir nos amis des states enfin gagner quelque chose sur Rainbow Six ?
Mexique
Au-delà de ses 25.000$ de cashprize plutôt intéressant pour une compétition qui engage des formations en dessous du niveau de la Challenger League, l’intérêt du championnat mexicain réside dans la progression e-sportive du pays qui avait inspiré la série Narcos sur Netflix. Affilié aux phases qualificatives de l’Amérique du Nord — avec le Canada et les USA donc — le Mexique a mis sur place une véritable ligue patriotique afin de déceler ses meilleurs talents et faciliter leur intégration dans le circuit professionnel. L’équipe d’Infinity Esports s’est alors vite dégagée du lot au terme du premier exercice de Campeonato Mexicano - finissant invaincu sur les quinze matchs qui l’ont mené jusqu’au titre. Chapeau… ou plutôt sombrero bas !
En Amérique du Sud
Brésil
Prononcez braah-zi-lei-ra-on. Assurément le championnat national le plus évolué à ce jour sur la scène Rainbow Six : matchs en LAN chaque semaine, retransmission depuis un studio, analyses sur tableau tactile, interviews d’avant et d’après rencontres… Difficile de rêver mieux à l’heure actuelle en matière de show. Black Dragons, Team Fontt, Faze Clan et Team Liquid se sont ainsi succédé au cours des quatre précédentes saisons, depuis son lancement fin 2017. À noter qu’il existe une seconde division nommée Série B, destinée aux braves qui souhaiteraient tenter de se hisser dans la Série A et ses équipes quasiment toutes également présentes en Pro League.
Argentine / Chili / Pérou / Uruguay
Pourrait-on renommer la Pro League LATAM (Amérique Latine) en Pro League do Brazil ? Oui à 100%, puisque, depuis son lancement, cette compétition n’a jamais compté ne serait-ce qu’un joueur venant d’autre part que du pays de la Carioca. Jamais. Quid des autres contrées de l’Amérique du Sud ? Ils galèrent. Certains ont déjà atteint la Challenger League, mais se sont vite vus bloqués par la domination des Brésiliens. Tout n’est pas cependant perdu, puisqu’une équipe issue des terres de Lionel Messi est en train de se préparer dans l’ombre. Ou plutôt dans le Giants Showdown. Composée de quatre Argentins et un Uruguayen, la formation d'Undead Gaming s’est assuré une hégémonie locale depuis le lancement de la ligue hispanophone de l’outre-Atlantique. Championne des deux premières saisons, elle domine l’édition en cours avec une invincibilité préservée en huit confrontations. Le seul hic ? Principalement le fait de ne pas pouvoir encore s’attaquer au circuit de Pro League, puisque le roster compte des joueurs mineurs. Mais selon l’un de ces derniers que l’on a contacté, Undead Gaming « s’entraîne avec des équipes de Challenger et de Pro League pour maintenir et élever son niveau ». Alors à quand des ambiances folles sous fond de rivalité Brésil - Argentine en Pro League ?
En Asie
Thaïlande
Gare à celui qui négligerait le Pays du sourire en matière de Rainbow Six ! Déjà parce que ce petit bout d’Asie est le fournisseur officiel de trois escadrilles sur huit en Pro League SEA (Asie du Sud-Est). Mais surtout parce que son équipe phare, Xavier Esport, domine la région à outrance. En l’espace de trois saisons, cette formation y a composé un bilan personnel de 32 victoires pour 2 nuls et… seulement 2 défaites. Faisant passer Aerowolf — l’une des deux équipes de l’Asie-Pacifique à s’être qualifié pour les prochaines finales de Pro League — pour un enfant de chœur. Le rapport avec la Thailand League ? C’est simple : Xavier Esport y a lancé une équipe dite académique qui a tout bonnement roulé sur tout le monde, avec 13 succès en autant de sorties. Son professeur Xavier y compris. Cette équipe, c’est Young Blood. Alors même si les playoffs de cette compétition se sont déroulés au beau milieu d’un centre commercial (tout le monde n’a pas les moyens de lever un trophée sur une scène de la Paris Games Week), on se dit que cette dernière pourrait nous sortir des potentielles figures principales de l’APAC pour les prochaines saisons de Pro League.
Riot Games va sortir un jeu similaire à Football Manager, réadapté pour l’univers de ses licences e-sportives. Si Ubisoft en faisait de même avec Rainbow Six, voici une liste de joueurs sur lesquels il faudrait se ruer… sans réfléchir !
Crédit photo : Spain Nationals