Le top trois, c’est pas trop ça
Des 10 leaders mondiaux de la discipline au coup d’envoi des hostilités, 8 étaient du déplacement en terre Viking. Dont les 3 plus gros poissons : Team Liquid (n°1), Astralis (n°2) et Evil Geniuses (n°3). Qu’en fut-il de leurs prestations respectives ? On ne retiendra qu’une chose : la déception. Preuve que le décalage horaire à ses effets, Evil Geniuses - pourtant vainqueur de l’ESL One à New York, trois jours plus tôt - s’est fait sortir au bout de deux contre-perfs totales (défaites 0-1 contre Grayhound et 0-2 face à mousesports). Même constat pour Liquid (vaincu 0 à 1 par Optic Gaming et 0 à 2 par Grayhound).
Astralis, de son côté - grâce aux soins de son staff médical s’occupant de la récupération des joueurs entre les tournois, s’il vous plait - a fait un peu mieux : des victoires sur Team Envy (1-0), G2 (2-0) et Vitality (2-0), avant de se faire croche-patter en demie par le futur vainqueur du tournoi, Fnatic (9-16 / 23-25). Si tous ces résultats ne devraient pas avoir de conséquence sur l'évolution des trois premiers au classement des organisations sur CSGO, ils n’en restent pas moins que des preuves d’un futur égayé par le jeu de chaises musicales sur la scène. Le signe parfait que personne n’est intouchable.
Les nouvelles versions de G2 et Vitality ont du mordant
Du mouvement et des changements, il faut dire qu’il y en a eu pas mal avant le début de cette DreamHack. NiP, FURIA, Fnatic, Na’Vi, G2 et Vitality, pour ne citer qu’eux, s’avançaient avec des chantiers en cours dans leur roster. Vainqueur de la précédente DreamHack Masters de Malmö, il y a de ça deux ans et désormais en pleine internationalisation, G2 a montré un beau visage avec ses deux fraîches recrues, nexa et huNter. Soit une victoire sur FURIA (1-0) et une intéressante prolongation empochée lors de la défaite contre Astralis (16-19 sur Nuke, pour un 0-2 final sur le Bo3), avant de perdre pied et de subir la tempête Fnatic de plein fouet en lower bracket (4-16 / 5-16). Pas une grande perf’ en soi, c’est sûr, mais l’essentiel est ailleurs : avec plus que quelques échantillons de travail réalisé à l’arrache, en plein voyage, cette formation de G2 pourrait (ré)affirmer sa place dans le top 10 mondial. Voire plus, si affinités.
En attendant, ce sont d’autres Français, ceux de Vitality, qui ont fait le taf. Oui, le rendez-vous Tinder entre Shox et ZywOo a plutôt bien matché. Nouveau talisman des Vés, Richard Papillon s’est incorporé à la ruche de la plus belle des manières. Par là, on entend bien sûr des clutchs de forains, comme on les aime. De l’impact, mais surtout du champ laissé à la star de l’équipe, ZywOo, sacré MVP d’un tournoi que Vitality aurait pu remporter. Quelque part entre des victoires sur TYLOO (1-0), ENCE (2-1), mousesports (2-1), un Natus Vincere plutôt sexy (2-1) et la désillusion au moment de s’incliner de peu en finale contre Fnatic.
Fnatic, symbole du renouveau de la scène suédoise
Parce qu’il fallait un peu de magie à cette 7ème édition des DramHack Masters, Fnatic l’a joué Harry Houdini. Pour son bien et celui de son pays. Un pays marqué par beaucoup de déceptions ces derniers temps en matière de CS:GO, mais qui se prend désormais à rêver d’un grand retour. Notamment parce que NiP, mais surtout Fnatic, ont lâché beaucoup de signaux d’espoir en l’espace d’une semaine. Côté Fnatic, on retiendra ainsi la bonne pioche de Golden, le lead in game faisant son retour, un Flusha toujours aussi efficace à travers les smokes, la pépite Brollan et ses 17 ans, les 35 kills de Krimz sur Train face à G2, l’overtime infini face à FURIA remporté 34 à 32… Et principalement : cette dernière ligne droite conclue contre Vitality (14-16 / 19-16 / 16-13 ), devant un public acquis à la cause nationale.
Peu attendu au lancement du tournoi, mettant pourtant finalement sa patte sur l’événement inaugurateur de l’ESL Pro Tour et du troisième épisode de l’Intel Grand Slam S3, Fnatic a montré que Counter-Strike est fait de cycles. Oui, à l’image de tout ce qui se fait dans notre monde.
Crédit Photos : HLTV