Alberto Guerrero, le nouvel Head of Esports de l’Europe et Alban Dechelotte, Head of Sponsorship & Business Development, accueillent les journalistes venus de toute l’Europe, le sourire au lèvre. L'audience du LEC a doublé par rapport au Spring Split 2018. Les “Artists” de G2 Esports ramènent la coupe du MSI à la maison, un peignoir Versace sur le dos. Le rebranding de la ligue européenne connaît un franc succès : l'Europe est sur le toit du monde.
“This is just the beginning”
L'année 2019 est une année charnière pour l’esport League of Legends sur le vieux continent. L’année du changement. L’arrivée des contrats longue durée. Ceux-là même qui ont tant fait jaser lors de leurs annonces. Pourtant, en 2017, le besoin de changement se fait ressentir en Europe. Les LCS EU stagnent, les Challengers Series peinent à se développer. Riot prend donc la décision d’abandonner son système de promotion et relégation historique pour travailler main dans la main avec dix équipes.
Pour Monica Dinsmore, Head of Publishing à Riot Europe, le LEC est un projet à long terme.
"Nous voulions permettre aux structures de développer leur marque. Une des choses que nous avons expérimentées avec le système de Promotion et relégation est que les équipes n’arrivaient pas à attirer des sponsors ou des partenaires. La structure de la ligue ne leur permettait pas d’investir sur le long terme."
En marge de cette ligue principale se tiennent les European Masters. C'est un peu l’Europa League de League of Legends avec des ligues nationales partout en Europe qui envoient leurs représentants s’affronter deux fois par an pour le titre et la gloire de leur région. Alban Dechelotte le souligne, la compétition en Europe repose sur trois axes principaux :
" Le premier, c’est d’avoir une ligue principale avec dix partenaires à long terme [...] Pour le deuxième, en fermant la ligue principale, nous devions trouver un moyen de permettre aux équipes et aux joueurs de continuer la compétition et performer pour espérer rejoindre le LEC. C’est pourquoi nous avons créé l’année dernière ce système de ligues nationales célébrées avec les European masters [...] Enfin pour éviter d’avoir une ligue secondaire avec seulement des équipes académiques qui s’affrontent, nous avons décidé avec nos partenaires de faire jouer les équipes secondaires des les ligues nationales [...] Les ligues nationales profitent d’avoir des équipes LEC qui investissent dedans, elles-mêmes renforcent leur lien avec le pays qu’elle souhaite représenter, et les joueurs peuvent jouer dans des ligues plus compétitives et ainsi rejoindre le LEC quand l’opportunité se présente."
Aujourd'hui, rejoindre les rangs du LEC pour une structure est presque impossible. La stratégie de Riot pour sa scène européenne est clair : être un incubateur de jeunes talents. En Europe, se hisser jusqu’en LEC, c’est entrer dans la cour des grands. Les ligues nationales braquent les projecteurs sur des jeunes joueurs généralement peu connus du grand public et la ligue principale s’offre le mérite de les révéler au monde entier. Dan, Kirei, Inspired, Larssen, Woolite, Sacre, rien qu’entre le Spring et le Summer Split, c’est six nouveaux joueurs qui ont, ou vont, fouler pour la première fois la plus grande des scènes européennes.
"See what they see"
L’année dernière, au Summer, Riot Games se décide à stream la POV des joueurs sur YouTube. À chaque match, son joueur. Les fans ont pu apprécier les réglages non-atypique de certains, à l’instar de Nukeduck et de son écran fenêtré sur fond noir, ou les pathing en détail des meilleurs junglers.
Cette année le système évolue avec Pro view. Pour 14,99€ par mois, les viewers accèdent à un outil de visionnage complet. Multivue, contrôle de la caméra, visionnage entre amis, statistiques en direct que ce soit en live ou en VOD et autres spécificités. Un assemblage complet qui propose une expérience unique et immersive pour le spectateur et un outil de communication efficace pour les joueurs et les équipes.
Autre nouveauté du Summer, le Team Pass. Une version minimaliste du pass du mondial ou encore du MSI qui propose des récompenses spécifiques à l’équipe que l’on soutient. Passer à la télévision ou toucher un public plus large, ce n'est pas l'objectif de Riot Games. Pas encore. League of Legends a une énorme base de joueurs et une majorité d'entre eux ne regarde pas de compétition. Comme le dit Alban Dechelotte, l'important pour Riot Games, c'est de donner envie aux joueurs de devenir fans.
"Dans le sport, il y a beaucoup plus de spectateurs que de pratiquants. Dans l’esport, c’est l’opposé, nous avons beaucoup plus de joueurs que de spectateurs, de fans. Pour nous, leur donner plus de raisons de devenir fan est crucial. C’est pourquoi nous avons lancé les Missions Rewards l’année dernière, le but, c’est de connecter les joueurs avec les équipes et permettre aux fans de s’engager encore plus auprès de leur équipe favorite."
En regardant les matchs de leurs équipes sur le site officiel, les joueurs terminent des missions et débloquent des objets liés à l’équipe utilisables en jeu, comme des balises ou des icônes d’invocateurs. Pour ce Summer, l’accent a donc été mis sur le rapprochement entre les fans et les équipes. Une version 1.0 de deux services qui sont voués à évoluer pour soutenir et poursuivre cette philosophie.
Sur la ligne de départ, on retrouve les dix mêmes équipes qu’au segment de printemps. Dix équipes qui vont tout faire pour gagner leur ticket pour la Grèce et se qualifier pour les championnats du monde à la fin de l’année. Cette fois-ci pas d’accrochage, pas de remake, le LEC s'est levé du bon pied. Les joueurs assis sur leur nouvelle chaise DX Racer, un nouvel habillage sonore signé Warner Music retentit à chaque pause. La grande scène européenne a encore attiré de nouveaux partenaires.