On l'aura connu plus rapide. Plus de 7 ans après la sortie de Sonic & All-Stars Racing Transformed, la boule de poils de SEGA revient enfin pour une troisième aventure en bolide. Forts de succès critiques et commerciaux corrects, les deux précédents opus de cette petite saga sont peut-être bien les titres Sonic les plus consistants de la génération précédente. Pour cause, leur gameplay plus axé sur le drift que les objets, le système de transformations évoluées, le casting XXL et les bonnes sensations de vitesse ont fait de ces jeux des alternatives crédibles et complémentaires à leur dominant concurrent : un plombier à moustache assez côté dans le jeu vidéo. Au vu de ces qualités, une telle saga ne pouvait pas tomber dans l'oubli et SEGA l'a donc logiquement ressuscitée pour en livrer aujourd'hui sa dernière itération : Team Sonic Racing. Moins ambitieux sur le papier, qu'en est-il réellement de ce troisième opus ? Quel que soit le résultat, voilà au moins l'assurance de retrouver Sonic avec des yeux et une bouche normale. Et ça, c'est déjà pas si mal.
- Genre : Course
- Date de sortie : 21 mai 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One, Switch
- Développeur : Sumo Digital
- Éditeur : Sega
- Prix : 39,99€
- Testé sur : PS4 Pro
Sonic & SEGA All-Stars : l'équipe B
Sumo Digital est encore une fois aux commandes de la série, et pour la première fois sur la génération PS4/One. Ce qui implique une nouvelle plastique et des circuits inspirés, d'autant plus après la réussite du second épisode. Poussant le concept de véhicules transformables jusque dans la structure de ses niveaux, il imposait à chaque circuit un minimum de variété. C'est peut-être ce qui pèche le plus ici visuellement. Techniquement, le titre n'a pourtant pas grand chose à se reprocher, en tout cas sur la version PS4 Pro testée. Tournant à 60fps quasi-constants (le jeu descend parfois jusqu'à 54fps, mais pas en dessous) en 1080p et plus, il est la continuation parfaite de ce qui a été fait sur les opus précédents, avec des textures revues à la hausse.
Les stages, assez peu nombreux, sont très inégaux en termes d'ambiance. Quand certains sont très inspirés comme le virevoltant Sky Road, d'autres semblent se contenter du strict minimum avec une route et quelques feuillages sur les côtés. La disparition des transformations pénalise la diversité de ce troisième opus, retirant une verticalité bienvenue dans les environnements. Ce manque de diversité se retrouve malheureusement dans le roster, qui est passé de "Sonic & SEGA All-Stars" à "Team Sonic". Bye Bye Ryo Hazuki de Shenmue, Beat de Jet Set Radio et consorts, retour à Sonic et 14 de ses amis, loin d'être tous iconiques. Leurs modèles comme ceux de leurs véhicules sont très bons, mais déjà qu'ils sont en faible nombre, le manque d'âme d'une grosse partie d'entre eux gâche un peu la fête.
TSR Crew
Moins diversifié, Team Sonic Racing l'est également dans les situations de jeu. La disparition des transformations retire un peu de verticalité et recentre le gameplay au sol, où il est plus que jamais basé sur le pilotage et la gestion des dérapages. TSR se joue de deux manières différentes : en solo ou en équipe de 3. En solo, l'expérience est classique : 12 participants, chacun ses objets, chacun pour sa peau et que le meilleur gagne. En équipe, ces 12 mêmes participants sont répartis en quatre groupes de trois joueurs. Le score final est calculé à partir de la somme de leur placement individuel.
Le jeu en équipe n'est pas qu'une affaire de résultat ici et il faudra constamment suivre le trajet de vos équipiers qui sont devant vous ou galvaniser les retardataires afin de récolter de précieux bonus. Ces derniers vous offriront des bonus temporaires tout en remplissant votre jauge de rétroturbo, qui vous accordera une vitesse phénoménale et une invincibilité totale pendant quelques secondes. Les différents membres d'une équipe peuvent également se partager des objets, ce qui ajoute un peu de "tactique" au côté hasardeux de ce système.
En termes de pures sensations de jeu, le titre est relativement irréprochable : les véhicules sont facile à prendre en main, tout répond parfaitement et la vitesse est clairement là. Les objets, les boosts de vitesse en tout genre (les figures en l'air sont bien évidemment de retour) et les drifts créent un cocktail d'action pêchu et d'une excellente fluidité qui fait souvent mouche. Le retour de l'historique compositeur Jun Senoue (Sonic Adventure 2) à la bande-son apporte un coup de nitro supplémentaire à l'ensemble.
2 > 3
Plus modeste que ses prédécesseurs, Team Sonic Racing est disponible autour de 40 euros. Il est de ce fait moins généreux que ses ainés, mais propose tout de même de quoi se satisfaire quelques dizaines d'heures. Le mode solo, aventures en équipe, consiste en une série de défis répartis en 7 mondes. Le tout est tapissé d'une histoire tellement anecdotique qu'un raccourci est proposé pour ne pas afficher les cinématiques avant les courses. Pour cause, voir ces sprites sans âme s'agiter n'est pas vraiment l'intérêt du jeu.
Composé de 6 à 10 niveaux, chaque monde voit s'enchaîner des courses uniques, Grand Prix, contre la montre et éliminatoires. Si vous en verrez vite le bout, le solo dispose d'une très bonne rejouabilité, due à la présence combinée d'1 à 3 objectifs à accomplir par mission et de 3 niveaux de difficulté dont 1 à débloquer. Surtout présent pour les complétistes, il lasse sur la durée à cause d'un problème lié à son petit manque de générosité : les circuits.
Seulement 21 pistes sont disponibles dans ce nouvel opus. Oui, il y en avait déjà le même nombre dans le précédent titre, mais l'inégalité des nouveaux stages couplé à la baisse variété due au retrait des transformations donnent l'impression de refaire éternellement les mêmes courses. Il vous faudra néanmoins vous y habituer puisque vous pourrez également les parcourir en mode multi local jusqu'à 4 ou en ligne. Dans les deux, vous pourrez jouer en solo comme en équipe de 3, avec le choix du mode amical ou classé pour le mode en ligne.
Comme tout jeu de voiture qui se respecte, Team Sonic Racing possède enfin un garage. Au fil des courses effectuées dans tous les modes de jeu du soft, vous récupérez des jetons à dépenser dans une loterie. Cette dernière offre évidemment des récompenses aléatoires, mais coûte tellement peu cher que les belles récompenses fusent. Une dizaine de modèles sont disponibles pour l'avant, l'arrière et les roues de chaque voiture ainsi que des palettes de couleurs dont la moitié sont à débloquer. Si les objets dorés font toujours plaisir, c'est à se demander s'ils n'arrivent pas un peu trop vite. Si une progression classique n'aurait peut-être pas mieux fait l'affaire. D'un autre côté, une lootbox généreuse est tellement rare, autant en profiter.
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