La galaxie VR d'Oculus s'étend davantage avec le Rift S et le Quest. Si le premier s'apparente à une version 1.5 du Rift de base, le second est quant à lui une évolution du Go, un casque autonome qui fait le pari de la VR "clé en main". Et c'est précisément l'Oculus Quest qui va nous intéresser aujourd'hui, puisque nous pouvons vous livrer notre verdict sur ce périphérique disponible le 21 mai prochain au prix de 449€.
Installation
L'Oculus Quest vise le grand public, et ça se sent : seulement 5 à 10 minutes après avoir sorti le nouveau joujou de chez Oculus de sa boîte, vous aurez déjà le casque vissé sur la tête, prêt à enchaîner vos premiers pas dans le tutoriel concocté par le constructeur. Concrètement, il suffit de se créer un compte Oculus, de télécharger l'application sur son smartphone et de suivre les quelques étapes indiquées sur ce dernier. Il ne reste plus alors qu'à insérer les piles dans les deux controllers et à trouver le fameux "sweet spot" en équipant le casque. Pour rappel, le sweet spot désigne la manière optimale de porter le casque, afin qu'il soit confortable et ne provoque pas de flou à l'image.
D'aspect solide et plutôt léger pour ce qu'il embarque, le Quest demande un petit temps d'adaptation avant de pouvoir être porté sans gêne. Un curseur servant à écarter les lentilles du casque aide à régler le flou, mais le problème vient surtout de l'isolement complet qui est difficile à obtenir sans qu'un "jour" ne s'infiltre par le bas du périphérique. Une fois ce petit souci réglé, difficile de ne pas apprécier la fluidité et la rapidité avec lesquelles tout cela s'est passé. Il ne s'agit pas du premier casque autonome de la marque Oculus, mais le Quest monte encore l'accessibilité d'un cran : on a fait du chemin depuis les casques de première génération.
Première utilisation
L'Oculus Quest est lié au store du constructeur, il s'agit donc d'un environnement fermé, de la même manière qu'une console de jeux vidéo classique. Il ne sera donc possible de télécharger que des jeux approuvés par Oculus et uniquement ceux-ci. Un choix qui se comprend, d'autant que les limitations techniques du Quest ne permettent pas de faire tourner les jeux les plus gourmands du catalogue Oculus. A la manière de la Nintendo Switch, l'OQ troque volontiers de la puissance technique au profit de la prise en main plug and play, "jouez où vous voulez, quand vous voulez". Ainsi, la ludothèque fait la part belle aux jeux à la direction artistique lowpoly ou celshading, afin de contourner intelligemment les limitations du processeur graphique Snapdragon 835 embarqué.
Pour rester sur les composants, l'écran oled du Quest propose une résolution de 1440x1600, offrant un meilleur confort visuel que les casques de première génération tout en réduisant significativement l'effet grille de pixels. La solution audio du HMD est placée directement tout au long de la sangle arrière, pour un son 3D externe d'assez bonne facture, même s'il faudra clairement profiter des prises jack placées sur le côté du casque. Mais le plus gros argument du Quest reste ses zones Guardian et son room scaling sans balises : une fois les lentilles en face des yeux, il vous sera projeté une image du lieu dans lequel vous vous trouvez.
Attention à la latence, trop s'avancer dans ce mode risque fort de ballonner les estomacs les plus sensibles. il s'agit néanmoins d'un mal nécessaire, puisque c'est à partir d'ici que vous allez pouvoir configurer votre espace de jeu. Grâce à l'une de vos manettes, il vous sera demandé très simplement de dessiner un espace de sécurité qui vous servira d'espace virtuel dans lequel vous déplacer librement : franchissez les limites de la zone et votre jeu se déconnectera pour repasser sur la caméra externe afin que vous vous situiez convenablement dans l'espace. Enfin, retirer le casque en cours de partie le fera passer en mode veille jusqu'à ce que vous le rééquipiez : une manière intelligente de gérer une autonomie maigrelette n'excédant pas les 3 heures.
Gameplay et ludothèque
Tout d'abord, il convient de souligner à quel point il est agréable de ne pas avoir 3 câbles de 5cm d'épaisseur rattaché à l'arrière du crâne. Complètement autonome, le Quest permet une mobilité et un confort de jeu optimal grâce à la suppression des nombreuses contraintes liées aux modèles plus puissants sur PC. Les Touch, légèrement remaniés pour le Quest, font très bien le boulot, avec une prise en main rapide et une versatilité qui fait plaisir à voir : que ce soit pour les jeux à détection de mouvement ou les titres un peu plus velus en termes de commandes, les Touch s'adaptent très bien à toutes les situations malgré de rares pertes de détection, mais là c'est vraiment pour chipoter.
La ludothèque du Quest est nichée dans une catégorie dédiée sur le store Oculus, car comme mentionné plus haut, le casque doit composer avec des limitations techniques plus strictes que ses cousins de bureau, il ne faut donc pas s'attendre à voir débarquer Skyrim ou Doom dessus, par exemple. Ainsi, une grande majorité des jeux proposés sont assez simples et taillés pour du fun rapide et sur de courtes sessions. D'excellents titres font évidemment le voyage comme Beat Saber, Super Hot ou le classique Space Pirate Trainer : pour ceux qui sont déjà rompus au voyage dans la "dimension VR", cela ne devrait pas trop les dépayser. Notons tout de même la présence de Journey of the Gods par Turtle Rock Studios, un vrai jeu d'exploration aventure tout mignon, qui devrait vous tenir en haleine pendant 6 à 7 heures tout à fait agréables, mais aussi Dance Central, la licence Harmonix, qui s'est révélée très efficace.
A l'heure où tous les regards sont braqués sur Valve et sur son Index promettant un nouveau casque de tonton Newell, la ludothèque du Quest souffre malheureusement un petit peu de l'écosystème fermé d'Oculus : on aurait par exemple adoré tester le mod VR de Minecraft avec l'OQ, mais c'est tout à fait exclu et c'est bien dommage. Par contre, le catalogue du Quest tape pile dans la cible qu'il vise : le grand public. Pour des expériences courtes et une découverte de la VR tranquille, le nouveau joujou de Facebook est alors tout indiqué, d'autant qu'il se pare également d'une diffusion de l'écran du casque en miroir sur le téléphone depuis l'appli Oculus, histoire de pouvoir partager ses moments de solitude sur Dance Central avec votre famille ou vos amis.
Conclusion
Avec le Quest, Oculus avance d'un pas déterminé vers le marché grand public, grâce à un casque autonome, très simple d'utilisation et proposant un rendu quasiment identique à ce que l'on peut voir sur le Rift ou le HTC Vive. Cependant, tout n'est pas encore parfait et malgré une gestion intelligente de la batterie, celle-ci supporte mal les sessions longue durée avec une autonomie oscillant entre 02h30 et 03h00 de jeu effectives. Un petit bémol également sur le bon placement du casque sur la tête, qui laisse régulièrement passer la lumière. Il s'agit tout de même d'une excellente porte d'entrée dans le monde de la VR, avec un tarif dans la moyenne basse de ce que l'on peut trouver au vu des fonctionnalités embarquées : le Quest est un autre grand pas en avant pour la démocratisation de la réalité virtuelle et on espère que son catalogue se fournira avec davantage de titres inédits et novateurs.