Anno 1800 est un jeu de gestion/city builder développé par Ubisoft Blue Byte et édité par Ubisoft. Sortie le 16 avril 2019 sur PC et propose au joueur de créer une colonie pendant la révolution industrielle. Le septième épisode de la série se voit revenir aux sources après deux épisodes dans une époque futuriste.
- Genre : City Builder, Gestion
- Date de sortie : 16 avril 2019
- Plateforme : PC
- Développeur : Blue Byte Ubisoft
- Éditeur : Ubisoft
- Prix : 59,99€ l'édition standard, 69,99€ l'édition deluxe
- Testé sur : PC
Anno-homora
Eh oui, oubliez les ascenseurs spatiaux et les turbos-glisseurs, Blue Byte décide de reconquérir le coeur des fans de la première heure d'Anno en retournant à une époque où le train à vapeur venait à peine d'être inventé. Comme à son habitude, le jeu ne vous fera pas arriver tout de suite à l'industrialisation de votre colonie, vous allez commencer au plus bas de l'échelle, avec des fermiers qui vous permettront de créer des sources primaires comme du bois, de la nourriture ou de la gnôle. Il s'agira ensuite de les faire monter en classe en satisfaisant leurs besoins, afin de devenir des ouvriers, puis des artisans etc. Quelques points l'épisode précédent ont été gardés, dont le plus important : la modularité des différents pâturages, permettant une plus grande liberté dans l'agencement de vos fermes.
Bien qu'on aimerait pouvoir observer notre peuple fourmiller quand il vaque à ses occupations, on ne dirige pas une ville en restant les bras croisés ! Tout d'abord, il faudra gérer l'ordre dans votre cité, qu'il s'agisse de gérer des incendies, ou votre peuple, qui n'hésitera pas à vous faire un remake des gilets jaunes en cas de mécontentement. Des forces de l'ordre pourront retenir les problèmes, mais il faudra vérifier constamment ce dont manquent vos citoyens, que ça soit l'absence d'un pub, d'une église ou d'un théâtre. Régulièrement, la presse viendra vous voir pour vous montrer les nouvelles qui vont paraître. Suivant ce qu'il s'est passé dans votre ville, certains articles auront un effet (positif ou négatif) sur votre population. Libre à vous d'utiliser vos points d'influence pour corriger tout ça, mais il faudra les utiliser avec parcimonie, ce genre de pratique régulière pourra énerver vos gens mais aussi vos voisins.
Car évidemment, quelques IA seront de la partie pour établir une alliance commerciale (voire militaire) ou simplement vous déclarer la guerre. Ces derniers vous donneront aussi régulièrement des quêtes diverses et variées, que ce soit pour livrer une cargaison, escorter un bateau ou encore trouver quelqu'un ou quelque chose dans votre ville. Si on vous déclare la guerre, Anno 1800 enfile alors sa casquette de RTS et vous devrez alors préparer vos défenses et gérer une flotte de frégates ou bateaux de ligne, avec la possibilité des les équiper d'accessoires comme des mortiers, proposant un minimum de microgestion (même si le jeu le gère automatiquement, il faudra prendre en compte que les bateaux ne peuvent attaquer que de côté, mieux vaut le prévoir).
ANNOther one bites the dust
Comme dit plus haut, vous allez devoir vous partager les autres îles de la carte et aller chercher celles qui vous intéressent, notamment pour leurs richesses. Plus vous allez avancer dans les classes, plus les besoins pourront être spécifiques et parfois, introuvables sur votre île de départ. Certains vous demanderont même des choses que vous ne pouvez pas cultiver sur votre carte. Il faudra alors se servir de la grosse nouveauté de cet épisode : les expéditions. Celles-ci vous permettront de récupérer des trésors mais surtout de conquérir l'Amérique du Sud, au climat propice à la culture de bananes, de cannes à sucre et autres produits exotiques. Pour ce faire, vous allez devoir charger un navire en provision particulière (chaque ressource donnera un bonus utile pour l'expédition) et laissez le temps faire. Régulièrement, des petits dialogues à choix multiples vous décriront une situation et vous suggéreront quoi faire (avec un pourcentage de chance suivant votre ressource utilisée). Si vous avez réussi vos chaines de dialogues, l'expédition sera une franche réussite, sinon il faudra tout refaire. Une fois votre nouveau monde conquis, vous devrez faire régulièrement des allers-retours entre vos deux continents (ceci se fait un en clic sans temps de chargement) et faire évoluer vos deux peuples (avec chacun leurs différentes colonies) et seulement deux. En effet, il n'y a pas d'autres environnements, comme la zone orientale que proposait Anno 1404 au travers d'une extension (peut-être un DLC futur prévu par les développeurs ?). Pour autant, on n'a pas tellement le temps de s'ennuyer, et les chevronnés du genre auront de quoi faire pour réaliser la partie parfaite. On notera cependant un petit souci avec les différentes alertes et les notifications vous signalant un problème quelconque, nous faisant souvent arriver trop tard sur les lieux d'une catastrophe.
Pour ce septième épisode, Blue Byte répare son erreur et rajoute un vrai mode bac à sable (qui peut être joué jusqu'à 4 en ligne), aux multiples paramètres comme la forme et la taille de la carte, les conditions de victoires, les factions présentes, si votre port est déjà placé ou non etc. À côté de ça, le mode Campagne est toujours présent mais a plus l'allure d'une introduction pour le mode bac à sable (contrairement à celle de 2205). Vous y vivrez un conflit familial de la famille Goode, dont le père est mort, et allez devoir faire face à vos responsabilités pour rebâtir une ville à la hauteur de celle du défunt. On y découvrira un complot mais aussi une sorte de secte, les Pyrophoriens, qui aiment un peu trop jouer avec le feu (et avec vos nerfs). Cette campagne se termine en une dizaine d'heures mais bride énormément le joueur, notamment avec l'obligation d'accomplir des expéditions pour avancer dans l'histoire, se retrouvant à attendre bêtement sur sa ville en attendant la suite.
Et j'ai sorti la grand'voile
Heureusement, Anno 1800 est loin d'être désagréable à regarder. Techniquement c'est déjà un tour de force d'avoir un jeu de gestion aussi détaillé, que ce soit en modèle ou en texture. Les bâtiments ont plusieurs variantes, évitant trop de redondance quand on bâtit un pâté de maisons, les routes tracées semblent naturelles et les villes fourmillent de gens qui travaillent ou se baladent. Tout nous donne l'impression d'être une divinité lorsqu'on se contente simplement d'observer cette population qui charbonne pour remplir nos caisses. On regrette cependant que le niveau de zoom soit encore trop léger, nous empêchant de nous immerger au cœur des rues de notre ville. Aussi, nous n'avons vu aucun signe de cycle jour/nuit ou d'un changement possible de l'heure pour jouer sous la lumière d'un soleil levant. Il n'y a que la pluie qui interviendra sur la météo (mais n'aura aucun impact sur la partie).
Fort heureusement, une attention toute particulière a aussi été portée à la mer, une judicieuse décision dans un jeu dont la carte est souvent composé à 70% d'eau. Ainsi, on appréciera regarder les bateaux voguer au gré du remous et transpercer les vagues avec leur proue. Le contre-coup, c'est qu'Anno 1800 reste plutôt gourmand et vous demandera pas mal de puissance si vous souhaitez profiter au maximum du jeu (on conseille de jouer en DirectX 12, les performances étant doublées dans cette configuration), pensez à bien vérifier les configurations recommandées.
Niveau sonore, Anno 1800 n'est pas avare et proposera tout un tas de musique, comme les thèmes des deux continents et les musiques d'alertes (le thème changera quand un incendie sera déclaré par exemple) dans un ton juste et approprié dans le contexte historique. Derrière ça, il faut souligner que le jeu est intégralement traduit en français, ce qui fait que tous les personnages vous parleront dans la langue de Kev Adams de manière intelligible. Ceux-ci seront cruciaux car il vous donneront souvent un paquet d'informations, comme l'état de votre ville et son attrait pour les touristes (il faudra gérer la pollution, la culture, les émeutes etc.) ou simplement vous signaler qu'une quête est disponible. Dommage que tout ceci tourne rapidement en rond, avec des musiques et des dialogues qui reviennent trop fréquemment, donnant un côté artificiel.
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