Ape Out est un smash'em Up développé par Gabe Cuzillo et édité par Devolver Digital, sortie le 28 février 2019 sur PC et Switch. Le titre nous plonge dans la fourrure d'un gorille qui va devoir s'échapper de diverses situations en poussant et explosant tout sur son passage, le tout sur une bande-son free jazz, concentré sur les percussions et générée procéduralement en fonction de vos actions. Oubliez vos partitions les copains, on part en impro' !
- Genre : Smash'em up
- Date de sortie : 28 février 2019
- Plateforme : Pc, Switch
- Développeur : Gabe Cuzillo, Bennett Foddy, Matt Boch
- Éditeur : Devolver
- Prix : 14,99€
- Testé sur PC
Ape Escape mais à l'envers
Capturer les gorilles, ce n'est pas foufou comme idée, bien qu'on persiste encore à enfermer ces pauvres hominidés de presque 300 kilos dans des cages, des laboratoires ou même des zoos. Avec son premier jeu, Gabe Cuzillo tente de nous faire passer un message simple, celui de laisser les gorilles tranquilles. Pour ça, rien de mieux qu'un peu de violence bien nerveuse. Ape Out nous met aux commandes d'un gorille baraqué, mais surtout paniqué, ce qu'on ressent dès le début, alors que vous éclatez la vitre de votre cage de verre, et projetez votre geôlier sur le mur le plus proche. Vous sortez et là, c'est le spectacle son et lumière qui commence. Les couleurs vous crient à la tronche avec votre gorille jaune pétant, le sang de votre première victime rouge vif et le fond bleu profond avec une texture qui fourmille en permanence (un travail visuel inspiré de celui de Saul Bass fournit par Bennett Fody, rien que ça.). La vue du dessus aux perspectives démesurées qui rendent les murs gigantesques et cachent chaque menace jusqu'au dernier moment, accentuant d'autant plus cet effet de panique générale. Et surtout, ce déluge de coups de baguette sur une batterie complètement folle, qui rajoutera un coup sec sur un crash ou une ride à chaque fois que vous tuerez un ennemi, que ce soit en le poussant violemment contre un mur ou en le prenant par les épaules afin de s'en servir comme bouclier (et de le projeter contre un de ses petits camarades). Ce sont là les seules mécaniques de gameplay à comprendre d'ailleurs, le gorille n'a pas le temps de ramasser des objets ou de se servir d'une arme, il faudra simplement courir d'un côté de la carte jusqu'à l'autre et finir les huit pistes de chaque album (c'est comme ça qu'ils appellent les niveaux et les chapitres).
Ce n'est toujours pas mon tempo
La particularité du jeu, c'est surtout la musique est réactive. Pour vulgariser, les percussions (qui changent à chaque album) sont enregistrées à différents degrés et changeront, s’accéléreront et prendront de l'ampleur suivant vos actions. Ne faites rien et vous n'aurez que le silence, balancez quelques gars sur les murs et là, des coups de cymbale énervée viendront accompagner un déluge crescendo de coup de toms, de caisse claire, de charley et de grosse caisse, vous donnant alors le besoin de vous presser. Il n'y a aucun doute que Gabe Cuzillo et Matt Boch (le sound designer) ont incroyablement bien travaillés sur l'impact de la musique dans le jeu vidéo, et l'effet que cela aura sur nous. Plus on avancera, plus on voudra que la musique continue, car on aura la sensation de faire les choses correctement (une sorte de récompense en somme). Pour autant, Ape Out demande un minimum de doigté, les niveaux sont plus ou moins procéduraux, la structure ne change pas, mais l'emplacement des ennemis et des obstacles sont aléatoires (renvoyant à la grille harmonique en Jazz). Et, contrairement à un Hotline Miami, il vous faudra constamment improviser avec des règles, si vous rencontrez un ennemi, vous avez le choix de l'expédier assez rapidement, de le prendre en otage pour prévoir une potentielle menace sur votre trajet (mais être ralenti) ou bien simplement trouver une autre issue, si la menace est trop grande. Il y a différents ennemis, allant du simple troufion qui se contentera d'essayer de vous viser, au gros baraqué en gilet, armé d'une machine gun et plus résistant, en passant par des gardes équipés de lances flamme, de lance-roquettes ou d'explosifs (chacun avec leur subtilité de gameplay). Il faudra trouver le bon enchaînement dans chaque situation si vous souhaitez vous sortir des plus grosses galères.
Séparé en 4 albums (donc 32 niveaux) et un mode Break Out, où il faudra traverser un niveau gigantesque pour récupérer un bébé gorille et refaire le chemin inverse (et sans mourir évidemment), le jeu vous durera entre trois et quatre heures, suivant vos compétences. Pour prolonger le plaisir, il y a bien sûr un mode difficile et du scoring, de quoi occuper les plus acharnés d'entre vous, mais on en voudrait plus. Pour autant, Cuzillo a peut-être compris qu'il vaut mieux faire un show court, mais efficace plutôt que long et fatiguant, savoir tirer sa révérence au bon moment est un talent que peu maîtrisent. Au final, le seul gros défaut qu'on remarque, est celui lié à la génération procédurale des niveaux, occasionnant quelques injustices dans la topographie des lieux alors que notre gorille était à 150 Km/h en roue arrière sur l'autoroute de la liberté.
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