17 ans après les événements de Far Cry 5, retour à Hope County, dans un Montana dévasté. L'apocalypse nucléaire a frappée les Etats-Unis et la civilisation, malgré des heures sombres, réussit finalement à se relever grâce à l'unité des citoyens. C'était sans compter sur Lou & Mickey et leur gang de ravageurs, des bandits bien décidés à prendre le contrôle de la région. Nous incarnons ici un agent de sécurité, anonyme et aussi impersonnel que les derniers héros de la franchise. Intégrés dans le camp de Prosperity, notre objectif va être de réunir un maximum d'experts afin d'améliorer le camp tout en repoussant, sur leur terrain, les ravageurs. Première véritable suite d'un épisode de la saga, New Dawn reprend en plus de ça le même moteur et la même map que son prédécesseur. Pour éviter le syndrome de l'épisode de trop, fléau de l'éditeur, Ubi doit innover ou au moins varier sa proposition de gameplay. Malheureusement, pas sûr que les efforts suffisent.
- Genre : FPS/open-world
- Date de sortie : 15 février 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One
- Développeur : Ubisoft Montreal
- Éditeur : Ubisoft
- Prix : 45€
- Testé sur : PS4 Pro
6ix9ine à la DA
Qui dit nouveau contexte dit nouvelle ambiance visuelle. Sur ce point, Far Cry New Dawn fait parfaitement le job. D'une part, il reprend l'efficace moteur de Far Cry 5 et de l'autre, il en reprend le monde pour y ajouter deux couleurs dominantes : du turquoise et du violet. Ces deux couleurs définissent l'ambiance de ce nouvel opus, et tranchent avec l'idée que nous nous faisons d'un monde apocalyptique. Si l'overdose de fleurs violettes et de lacs turquoises ne vous fait pas peur, vous profiterez de panoramas absolument somptueux. Les armes rafistolées, les structures en bois et d'autres éléments très Do It Yourself apportent encore un plus à la cohérence de ce monde attaqué en pleine reconstruction.
Du côté purement technique, New Dawn affiche 30 fps constants, sans aucune baisse notable. Les chargements sont un poil longs mais sont heureusement peu nombreux. Les traditionnels bugs liés aux open-world sont présents, notamment les classiques problèmes de collision. Si les personnages arrivent à prendre vie grâce des visages et une résolution (4k sur PS4 Pro) de qualité, les animations sont encore trop en deçà. Beaucoup de personnages charismatiques perdent de leur superbe à cause d'un feeling beaucoup trop robotique dans leurs mouvements.
S'ils ont un manque à combler niveau motricité, ce n'est clairement pas le cas pour leur caractère. Tous ont une personnalité assez reconnaissable et participent à combler l'ennui procuré par une histoire prévisible et redondante : les pseudo-dictateurs mentalement dérangés, c'était marrant une fois, pas cinq. Il était déjà le meilleur dans la preview, c'est encore le cas dans le test : Roger le québécois est hilarant. Les injures du canadien fonctionnent à chaque fois et participent à la dualité d'un contexte triste à l'enrobage jovial.
Nouvelle Donne
Light RPG, c'est ainsi que se définit la nouvelle approche prise par la série, qui consiste grossièrement à mettre un niveau sur tout. Que ce soient les véhicules, les armes, les alliés ou même les missions, tous sont évalués de 1 à 4. Mis à part donner un cadre plus clair à notre progression, l'idée ne modifie pas fondamentalement nos activités. Ce qui ne change pas non plus c'est l'arsenal. Mis à part un lance-scies amusant, nous retrouvons les traditionnels fusils d'assaut, à pompe, de précision et consorts. Seuls leurs designs changent la donne, le feeling reste le même.
Malgré le sentiment d'y avoir déjà joué, le plaisir de jeu survit tout de même, et ce grâce à l'abondance de systèmes dans ce light RPG : des talents à débloquer dont certains à augmenter, une roue des armes assez grande pour improviser et du craft à gogo. Sans oublier la gestion du camp Prosperity, qui regorge d'ateliers pour développer vos atouts (vie, armes, véhicules...). Plus que de révolutionner Far Cry, le light RPG a finalement unifié les différentes composantes de la franchise. Un effet à double-tranchant puisque s'il apporte de la cohérence, il insiste encore sur une boucle de gameplay que nous connaissons par cœur et qui commence un peu à nous lasser. Le système de compagnons du cinquième opus fait également son retour et s'imbrique parfaitement dans la boucle de gameplay de ce nouveau titre.
Pour redonner un souffle à la franchise, Ubisoft pourrait travailler de nouvelles pistes ou au moins des pistes plus originales. Il y a des ajouts incontestables dans New Dawn, mais ce sont des mécaniques quasiment déjà toutes présentes dans la majorité des open-world concurrents. Cela pouvait peut-être marcher il y a quelques années mais le marché est désormais inondé de mondes ouverts. Le Rage 2 de Bethesda prévu pour mai prochain propose la quasi totalité des éléments de ce New Dawn qu'il complète d'idées de gameplay originales, d'une nervosité rarement vue dans le genre. Ubi a énormément de licences différentes et ne manque pas d'idées. Aux studios de le combiner habilement pour enfin proposer de vraies nouvelles recettes.
Vacation in hell
Nous arrivons enfin au point inattaquable de ce Far Cry New Dawn : le contenu. Dans la tradition des jeux de l'éditeur, ce spin-off est une immense base de loisirs pleine d'activités en tous genres à réaliser. Les missions principales, tout d'abord, sont au nombre de 22 et prennent de 10 à 30 minutes à réaliser. Moins présentes qu'à l'accoutumée, elles permettent d'avancer aisément dans le titre, d'autant que la difficulté monte lentement. Assez lentement pour qu'aux trois quarts du jeu celles-ci ne soient classées que niveau 2 sur 4. Elles sont tout de même assez variées pour s'enchaîner sans répétitivité.
Dans notre cahier de vacances (ou journal de quêtes) nous pouvons retrouver une foule de missions annexes (photos à réaliser, compagnons à débloquer), des chasses aux trésors (lieux à fouiller pour obtenir des matériaux de craft) ou encore les fameux avant-postes. Pilier presque religieux pour l'éditeur français depuis Assassin's Creed Brotherhood, ces derniers peuvent désormais être réinitialisés une fois complétés. Ceci a pour effet d'augmenter la difficulté et les récompenses amassées, avec un maximum de trois resets par camp.
Les expéditions constituent enfin l'activité la plus amusante, et ce pour deux raisons. La première, c'est qu'elle implique constamment Roger. Il nous débarque en hélicoptère sur un lieu avec un objectif précis, qui implique souvent de démolir des hordes d'ennemis sur son passage. Il vient enfin nous récupérer à un point d'extraction en déversant une pluie d'insulte sur nos adversaires. La seconde, c'est la possibilité de toutes les jouer en coopération avec un ami. la totalité du titre l'est également, mais les expéditions sont le format qui s'y prêtent le mieux. Il y en a 21 au total.
Tout ce beau monde vous assure au moins une bonne quinzaine d'heures pour en faire le tour et au moins une dizaine de plus pour vraiment tout compléter. Pour le prix auquel est vendu le titre, c'est plus que raisonnable. 2019 oblige, le soft contient des microtransactions mais elles sont dispensables. Enfin, elles servent à acheter des habits pour votre personnage mais : de 1, vous ne le voyez quasiment jamais (FPS oblige) et de 2, il est tellement fade qu'on ne souhaite pas le personnaliser. Toujours est-il que ces achats n'ont rien à faire dans un titre solo et déjà très complet comme celui-ci.
