Gros coup de communication à l'approche de son Major à Montréal, ou prise de température en vue d’installer une nouvelle expérience d’utilisation sur son FPS ?
On pourrait tout bonnement penser qu’en faisant d’une pierre deux coups, le studio québécois vient de réaliser une excellente opération quant à l’avenir de son bambin. Ou comment réduire l’écart entre ce qui se fait de mieux en professionnel et le niveau des joueurs dits « casuals », tout en leur donnant envie de mater quelques minutes (voire la totalité) de son prochain tournoi en mondiovision.
Passé outre la possibilité de débloquer quelques-uns des skins de la collection mettant à l'honneur la troisième édition du Six (comptez tout de même vous saisir de votre porte-monnaie pour acquérir la totalité des éléments), le tweet ci-dessus, un tantinet racoleur, nous a d’abord interpellés.
Peut-on réellement devenir pro en partant de ce simple mode ? Pendant que de vrais joueurs professionnels ont mis d’un à quatre ans pour arriver au top niveau ?
Bien sûr, après une courte réflexion, il fallait comprendre et prendre ce message au second degré. Puisqu’il s’agit en fait d’un mode où l’on peut « faire comme les pros ». Un peu à l’image de tes parents qui t’installaient sur leurs genoux derrière le volant de leur voiture, et toi qui lâchait des « vroums vroums » en klaxonnant avec ta tétine dans la bouche.
Quoi qu’il en soit, un constat reste unanime : pouvoir adopter des règles - se rapprochant de ce que l’on retrouve en esport - a ravi jusqu’ici la quasi-totalité des joueurs de R6:S. Dont nous, qui nous sommes empressé de lancer une fameuse partie de Road to Six Invitational.
En amont et à la simple lecture des paramètres de cet événement, il s’est très rapidement dégagé l’idée que les développeurs nous livrent ici un hybride, à mi-chemin entre une partie Casual et une Ranked, le tout accompagné d’une sauce de règles compétitives. En somme, une sorte de casu améliorée. Et c’est l’impression qui en ressortira une fois en game.
Voyage en mode inconnu
Tout commence par le ban des opérateurs, une première sur le jeu en dehors du mode Partie Personnalisée. Cela expliquant le choix parfois hasardeux de certains néophytes au moment de décider quels agents évincer de la rencontre. On a ainsi pu voir l’équipe d’en face se passer de son ban. Ce qui ne pourrait pas arriver à haut niveau !
Puis, vient l'étape de la sélection des personnages à contrôler pour disputer le round. C’est ici que se trouve la première grosse différence avec le monde des professionnels. Où ont bien pu passer la phase de révélation et le Sixth Pick (l’affichage des compositions choisies par les équipes et la possibilité de troquer un agent en secret) ?
Si cela représente une énorme part de stratégie dans les matchs modernes de R6:S, Ubi a ici fait le choix de ne pas les inclure dans ce mode. Sûrement pour ne pas obliger les joueurs moins avancés à devoir traiter trop d’informations. Dommage, on est désormais loin du « joue-la comme Pengu » promis.
Après un rapide coup d’œil au tableau des scores pour zieuter le niveau de mes coéquipiers du jour, je réalise que je suis lié à une escouade composée de profils très variés. De joueurs Platine à Argent en passant par des Or, mais surtout une redondance assez parlante : beaucoup ne sont pas classés malgré de nombreuses heures passées sur le jeu (4 sur 10 dans ma partie). Une évidence que le système de Ranked actuel est à bout de souffle ? Peut-être bien.
Quoi qu’il en soit, les premiers rounds s’effectuent et nous les remportons aisément grâce à une meilleure connaissance des stratégies et de ce qu’il faut faire. Vexés, des adversaires quittent alors le match, sans risque d’être punis par la suite comme lorsqu’on ragequit une partie de Ranked. Le matchmaking, ou plutôt le non-matchmaking prévu pour l’event à sûrement de quoi décourager les occasionnels peu habitués à côtoyer le côté esportif du jeu, et c’est à ce moment que l’écart séparant une grosse partie des joueurs de R6:S et d’autres, davantage confirmés, est devenu le plus visible.
Que faut-il en retenir ?
Alors que nous gagnons assez facilement (4-1) et que j’enchaine avec d’autres matchs, les conclusions de ces premières heures de Road to Six Invitational sont plutôt bonnes. Mais elles laissent sur une faim. Et elles mènent surtout au débat.
Est-ce que la filiale Rainbow Six doit changer ses modes Ranked et Casual pour se rapprocher de ce qui se fait en esport, à la manière d’un CS:GO proposant l’option de jouer un match compétitif, réellement similaire à ce qui se fait en pro ?
Comment attirer une importante majorité de joueurs « casus » vers un mode demandant plus de pratique et de compréhension du jeu ?
Quels paramètres instaurer pour aboutir sur des modes de jeu qui plaisent à tous ? Y aura-t-il une suite à ce Road to Six Invitational par la suite ?
Peut-être aurons-nous des réponses au moment d'aborder les annonces qui seront réalisées durant le Major canadien, du 11 au 17 février prochains. En attendant, pour « tous ceux qui ont un jour rêvé de devenir joueurs pros », vous pourrez profiter encore un peu de ce mode lors des deux week-ends à venir.