C'était un des jeux les plus mis en avant par Devolver Digital lors du dernier salon de la Gamescom, les franco-britanniques de Sectordub accouchent de leur premier titre appelé Pikuniku ("pique-nique" en japonais). Disponible le 24 janvier sur Nintendo Switch et PC via les plateformes dématérialisées, le jeu se veut être un platformer mêlé avec des énigmes dans un cadre plus mignon que jamais. On vous explique pourquoi Pikuniku est notre coup de cœur du côté des jeux indés pour ce début 2019.
- Genre : plateformes / réflexion
- Date de sortie : 24 janvier 2019
- Plateformes : Nintendo Switch, Steam
- Développeur : Sectordub
- Éditeur : Devolver Digital
- Prix : 13€
"De l'argent gratuit !!!"
C'est sans vraiment savoir à quoi nous attendre que nous nous sommes lancés dans l'aventure de Pikuniku. Dès les premières secondes de jeu, un personnage tout droit venu des Monsieur Madame nous interpelle pour nous donner de "l'argent gratuit". Puis on découvre juste après une créature non-identifiée, dormant au fin fond d'une montagne, prêt à effrayer tout un village qui l'auront surnommé "le monstre". "Le monstre", c'est cette petite boule rouge sur pattes, sans bras ni culotte, incapable de se servir d'une arme et à la physique insolite. De son véritable nom Piku, son objectif sera dans un premier temps de reconquérir le cœur des habitants de la montagne en prouvant sa bienveillance. Tout ne tourne pas rond dans ce coin-là, et le jeu conduit progressivement le joueur qui devient spectateur d'une véritable dystopie délirante. Bienvenue dans Pikuniku.
Le jeu ne vous laisse aucun répit du début à la fin, il fait de son rythme sa plus grande force. Les quêtes s'enchaînent, se superposent, s'entremêlent à de nombreux mini-jeux ainsi que d'objets à récolter sans interruption. On passe son temps à être médusé de la mission en cours, souvent aussi surprenante qu'absurde. La surprise est au cœur du jeu en permanence. Pikuniku s'essaye aussi à tous les genres, s'il s'agit principalement d'un jeu d'aventure, on y retrouve des phases de plateformes et d'énigmes dont la difficulté croît du début à la fin. Des boss sont également présents, dans un style à la Super Meat Boy, puisqu'on rappelle que Piku n'a aucun moyen de défense si ce n'est son coup de pied extensif, utile seulement pour botter des arrières-train.
Ni piques, ni coups
Visuellement, le jeu assume totalement le minimalisme au niveau des graphismes, qui rappellent le style que l'on retrouve dans LocoRoco pour n'en citer qu'un des plus connus. La patte aux couleurs acidulées fonctionne très bien, n'est pas agressive et correspond autant au côté mignon du jeu qu'il contraste avec les sujets matures qu'il aborde. En effet, si Pikuniku s'adresse à un éventail de personnes assez large, seul un public averti pourra véritablement comprendre la double lecture que propose le jeu. Son écriture est vraiment intelligente et on ne se lasse pas des dialogues franchement drôles, où les gags s'enchaînent comme dans un épisode des Simpson. Pikuniku ne se prive pas de s'essayer à la parodie en faisant référence, de manière souvent assez subtile, à des titres de jeux qui ont marqué l'histoire. On doit également vous parler du mode coopératif dans lequel Piku se fait rejoindre par Niku dans des niveaux spécialement créés pour ce mode, qui est totalement détaché de l'aventure principale. Dans un entretient accordé au site Nintendo Life, Arnaud De Bock, l'un des concepteurs du jeu, a d'ailleurs spécifié que ce mode a été imaginé lorsque la Switch a été dévoilée, car il y voyait une opportunité intéressante dans les Joy-Con et la portabilité de la console. Le mode tient ses promesses en proposant des niveaux à la fois inédits et amusants. Pari réussi.
Il sera difficile de ne pas revenir sur la bande-son de Calum Bowen, qui s'est déjà fait remarquer récemment dans Snipperclips. Le jeu reprend un motif qui se retrouve dans la quasi-intégralité des thèmes et dans des styles très différents, à la manière d'un Super Mario Land 2 mais avec la diversité que permet les techniques modernes. Joyeuses et entraînantes, les musiques devraient sans problème se loger dans votre tête même après avoir terminé le jeu tant elles sont marquantes. L'OST est par ailleurs à retrouver sur la chaîne YouTube du compositeur, ainsi que sur la plupart des plateformes de streaming musical. Mention spéciale à la musique entendue dans la maison de l'artiste qui reprend des sonorités Super NES. En fermant les yeux, on pourrait presque se croire dans Super Mario World...
Pikuniku vous tiendra en haleine pendant plusieurs heures et lorsqu'il viendra le temps de conclure, une petite déception se fera ressentir tant l'aventure est accrocheuse du début à la fin. On aura beaucoup de mal à critiquer cette petite perle que seul l'univers indé peut permettre. De notre côté, on a vraiment hâte de découvrir ce que Sectordub aura à nous proposer pour la suite.
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