Les jeux issus de la franchisse Warhammer 40 000 sont devenus monnaie courante ces dernières années. Souvent très moyens, parfois bons, peu d’entre eux réussissent à tirer leur épingle du jeu. Battlefleet Gothic Armada, premier du nom, était de ceux-là. Offrant une expérience plaisante tout en dépoussiérant le genre. Le deuxième opus sort aujourd’hui même. Arriva-t-il à suivre les pas de son prédécesseur ?
- Genre : Stratégie temps réel
- Date de sortie : 24 janvier 2019
- Plateforme : PC
- Développeur : Tindalos Interactive
- Éditeur : Focus Home Interactive
- Prix : 39,99€
Un univers démentiel
L’univers de Warhammer 40k est l’un des plus denses et complexe en matière de Dark Fantasy. La licence de jeu accumule presque 30 années d’histoires et récits. Même s’il est facile de capter l’essence de ce qui fait son succès, il n’en reste pas moins difficile de le retranscrire sans entrer dans la caricature. Le premier opus avait réussi à ne pas tomber dans cet écueil malgré un récit parfois cryptique pour les néophytes. Son successeur, Battlefleet Gothic Armada 2 réussit avec brio à reprendre le flambeau tout en rendant de plus accessibles l’univers aux non-initiés de la franchise.
Le jeu propose en effet de 3 campagnes distinctes permettant de jouer les forces de l’Impérium, des Nécrons ou bien des Tyranides. Chacune disposant de son arc narratif unique, de ses propres cinématiques, dialogues et mécaniques spécifiques. Ces campagnes vous permettront de mieux vous familiariser avec l’univers de Warhammer en vous présentant notamment les enjeux des factions sous différents angles.
L’histoire se déroule à l’orée du 41e millénaire, peu de temps après les évènements de la 13e croisade noire, épisode bien connu des fans. Le choix de cette période permet d’offrir trois scénarios, et est très agréable à suivre tout en proposant son lot de rebondissements. Notons que même l’écriture des campagnes xénos est soignée, ce qui est plutôt rare. Mention spéciale aux Tyranides, dont la narration est faite via les réactions de vos adversaires à l’invasion de l’essaim. Un pari osé, mais payant, toujours grâce à une écriture maîtrisée.
Néanmoins, la campagne dédiée à l’Impérium reste la plus soignée, car elle profite du fait d’être la suite des aventures du héros du premier jeu. Il est d’ailleurs conseillé aux néophytes de commencer par cette dernière, car en plus de poser des bases solides, celle-ci introduit parfaitement le contexte et les enjeux globaux de l’univers. Ceux-ci sont expliqués à travers une multitude de dialogue de bonne facture. Cependant, on peut regretter que ce nouvel opus soit plutôt avare en cinématiques, contrairement à son prédécesseur. Sa durée de vie est cependant conséquente : comptez entre 15 et 20 heures pour un premier run en normal pour la campagne de l’Imperium. Et ensuite 7 à 10 heures pour chacune des autres. De quoi vous tenir occupé un moment.
Partons à la campagne
L’histoire n’est pas la seule chose qui différencie ces trois campagnes. En effet, chacune d’entre elles dispose de ses mécaniques dédiées. L’Impérium joue sur la diversité de ses armées, les Nécrons sur les pylônes de téléportation et les Tyranides sur la biomasse, technique leur permettant de consommer des planètes entières pour générer des ressources et des vaisseaux.
Car oui, quelle que soit votre faction, il va vous falloir apprendre à gérer vos économies. Le système de campagne reprend le principe du premier, tout en l’améliorant significativement. En effet, la carte est maintenant divisée en plus d’une dizaine de secteurs, chacun composé de plusieurs systèmes solaires que vous devrez conquérir au fur et à mesure pour augmenter vos ressources pour construire et d’alimenter de nouveaux vaisseaux. Chaque système est également composé de plusieurs planètes ou structures ayant leurs propres caractéristiques : du monde ruche permettant d’augmenter vos revenus au chantier naval en passant par les stations de recherche pour épier vos ennemis. Trois niveaux d’améliorations sont à chaque fois disponibles et vous permettent d’augmenter ainsi vos possibilités. Vous pourrez également augmenter les défenses de vos systèmes contre les potentiels envahisseurs. Car oui, tout au long de votre partie, vous aurez tout le loisir de vous faire harceler par une foule d’ennemis cherchant aux aussi à étendre leur territoire.
En effet, d’autres factions que vous sont présentes sur l’échiquier galactique. Force est tout de même d’admettre que leurs actions restent très rudimentaires, mais on ne peut qu’apprécier l’effort. D’autant plus que chaque faction adverse devient de plus en plus agressive au fur et à mesure que la partie progresse : entre chaque objectif majeur de la campagne, une jauge d’urgence se rempliera au fur et à mesure. Plus celle-ci sera grande, plus les raids sur vos conquêtes se feront fréquents. Il vous est bien évidemment possible de retarder cette jauge grâce à l’utilisation de plan de bataille, mais ceux-ci sont rares. Cette fonctionnalité est une bonne trouvaille et permet de dynamiser votre campagne.
D’autant plus que vous n’aurez pas de quoi vous ennuyer. En effet, en plus des conquêtes et défenses de territoire, vous aurez également axé à plusieurs opérations spéciales. Celle-ci servant à faire avancer les différentes intrigues de l’histoire, et proposant des engagements scénarisés très sympathique, surtout en fin de partie. Car outre des mécaniques de campagnes réussies, le second opus brille également par complexité de son gameplay.
La lenteur de l’exigence
Le premier opus avait su se démarquer en offrant un vent de fraîcheur à un genre qui en avait bien besoin. Le second va encore une fois plus loin en proposant ce qui se fait mieux dans le genre aujourd’hui, au risque de paraître complexe pour les non-initiés. Car si vous n’êtes pas familier du genre, vous risquez d’être un peu déboussolé. En effet, le jeux ne vous prend pas par la main et vous force souvent à être autonome pour comprendre les mécaniques parfois complexes du jeu. D’autant que chaque race dispose de ses propres spécificités.
Car mécontent de proposer l’ensemble des factions de l’univers jouable en multijoueur, les développeurs ont fait l’effort de construire des mécaniques spécifiques pour chacune d’entre elle, offrant ainsi une très grande diversité de jeu. D’autant plus qu’il vous sera possible d’ajuster votre tactique en fonction de la composition de votre flotte. Il vous sera en effet possible de choisir en détails les vaisseaux composant votre armée, chacun étant divisée en classe de tonnage différent (très léger à très lourd). Votre composition sera importante, car contrairement au premier opus, il ne suffira pas d’aligner vos plus gros vaisseaux pour gagner. En effet, sans escortes appropriées ceux-ci se feront très vite prendre à partie par des plus petits modèles. Par exemple, si vous combattez une flotte Eldar (très rapide, mais peu résistant) avec un flotte Orc (puissant mais lent) composée uniquement des plus grosses unités, vous allez passer un mauvais quart d’heure. On notera cependant que si certaines factions, comme l’Impérium, disposent d’un très large choix, d’autre comme les Nécrons, semblent un peu délaissées, rendant l’expérience parfois frustrante.
La richesse du gameplay passe aussi évidement par l’aspect stratégique, retranscrivant avec brio la spécificité « lente » des combats spatiaux. En effet, ici pas besoin de micro gestion ni de clics ultras rapides ici. Il vous faudra anticiper vos actions à l’avance en tenant compte de l’invertie de vos vaisseaux. A l’instar d’un Totar War, vous pouvez régler le niveau de vitesse du jeu pour ajuster vos décisions. Il vous sera également possible de régler, cible par cible, leur niveau de menace ainsi que la partie du vaisseau à détruire en priorité (tourelles, moteurs, générateurs ….). Vous devrez adapter vos ordres à chaque situation et chaque faction. Par exemple, les Nécrons étant très lents naturellement, il sera préférable de viser en priorité leurs armements ou leurs structures. La destruction n’est pas non plus le seul moyen de neutraliser un vaisseau, car il vous sera possible de réaliser des abordages pour réduire l’équipage à néant et ainsi ne laisser qu’une épave vide dans l’espace. Attention néanmoins, l’ennemi peut réussir à y réintégrer des troupes ou bien décider de le saborder pour créer une explosion de zone.
La destruction ne sera donc pas toujours la meilleur stratégie, d’autant plus qu’hormis lors des opérations spéciales, vous disposerez de deux moyens pour remporter la partie. En effet, chaque carte est composée de cinq points stratégiques pouvant être contrôlés par vous ou vos adversaires. Pour gagner la partie, vous devrez donc soit atteindre un nombre de point cumulé suffisant, soit détruire la flotte de votre adversaire. Le combat direct ne sera donc pas toujours la meilleure stratégie, et cette mécanique rajoute un brin supplémentaire de subtilité bienvenue, surtout en multijoueur. Car le titre vous propose bien évident de jouer des parties en ligne en 1c1, 2c2 et 3c3. Loin d’être désagréable, cette fonctionnalité propose un système rudimentaire de progression multijoueur vous permettant de monter les niveaux de vos différentes factions, afin de débloquer des compétences. A noter qu’il vous sera aussi possible de joueur l’intégralité de la campagne en coopération. Nous n’avons cependant pas pu tester cette fonctionnalité dans notre version test du jeu.
Pour finir, l’aspect graphique du jeu est très soigné, notamment au niveau des effets pyrotechniques. On aurait aimé toutefois des vaisseaux et des décors un peu plus détaillées. Cependant, cela permet au jeu des rester extrêmement fluide, malgré quelques petites latences dans les chargements. À l’instar de son prédécesseur, le titre reste donc très solide et vous en mettra plein les yeux à plus d’une occasion.
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