Après des années d'attente, de spéculations grandissantes, voici que Resident Evil 2 fait son grand retour dans un Remake ambitieux le 25 janvier prochain sur PS4, Xbox One et PC. Découvrez notre avis sur les débuts de Leon Scott Kennedy et de Claire Redfield.
- Genre : Survival Horror
- Date de sortie : 25 janvier 2019
- Plateforme : PS4, Xbox One, PC
- Développeur : CAPCOM
- Éditeur : CAPCOM
- Prix : 59,99€
- Testé sur PS4
Un nouveau saut en enfer
Depuis son annonce avec le fameux « We do it » porté par Yoshiaki Hirabayashi en 2015, les fans de la saga craignaient le pire, lorsque 3 ans plus tard, rien n’avait été montré, pas même un screenshot. C’est durant l’E3 que Capcom a enfin dévoilé la bête tant attendue, et quelle annonce. Le moteur RE Engine, associé à une mise en scène digne des meilleurs films d’horreurs a mis tout le monde d’accord : Resident Evil 2 Remake promet beaucoup. Seulement 7 mois après avoir levé le voile, RE2R est déjà disponible et sur l’un des opus les plus apprécié, Capcom ne pouvait pas se louper.
Immergé dans l’horreur
Dès l’écran titre, nous sommes immédiatement mis dans le bain avec Raccoon City apocalyptique, de façon très sobre : c’est exactement ce que l’on attendait. Le jeu offre au joueur le choix entre le scénario de Leon et celui de Claire en fonction de ses préférences. La cinématique d’introduction, jouant toujours dans la sobriété, se révèle très efficace et c’est à ce moment là que l’on se rend compte que la nostalgie est déjà présente. Les nouveautés arrivent assez vite car la station service dans laquelle s’arrêtent les protagonistes fait office de tutoriel angoissant. On découvre très vite que le moteur maison de Capcom est un morceau de choix pour ce genre d’aventure. Les décors sont tout simplement sublimes et fourmillent de détails qui renvoient directement en 1998, année où se déroule le titre. Les effets de lumière sont incroyables et donnent vie à ce cauchemar d’une façon que l’on aurait jamais imaginé désirer. La première fois que l’on rencontre un zombie, c’est un réel choc ; le studio a gardé les modèles d’il y a 20 ans, ils sont terrifiants, variés, et sont une réelle menace tout en faisant dans la simplicité. Là où la série nous avait dernièrement habitués à des zombies mutants ayant plusieurs formes, ici ils sont sous la forme basique à laquelle les 3 premiers épisodes nous avaient habitués et ils font parfaitement le travail. Ce qui avait le plus dérangé lors de l’annonce était la modélisation des visages des deux héros. Depuis, on a eu le temps de s’y habituer et le rendu de ces jeunes recrues fonctionne à merveille. Petit bémol cependant concernant la pluie sur les personnages, qui les transforme en véritable poupées de cire : heureusement que les phases en extérieur sont très peu nombreuses.
On retrouve ces héros, bien avant les événements qui les ont forgés. Leur personnalité a été travaillée de façon à ce qu’ils soient plus naïfs, que cela colle à leur jeune âge. N’oublions pas le doublage, qui, que ce soit en français ou en anglais, sont excellents : c’est ce genre de travail que l’on aimerait retrouver dans plus d’œuvres. Anatole de Bodinat, que l'on commence à entendre de plus en plus fréquemment dans le monde vidéoludique, nous offre un Leon encore dans ses idéaux de nouveau flic très convainquant.
La nouvelle que tout le monde craignait était la caméra à l’épaule, ayant un doute sur le fait de l’efficacité de l’horreur. C’est une franche réussite, cette nouvelle façon de voir le commissariat est encore plus prenante, on est directement plongés non pas dans l’action, mais dans l’apocalypse que nous offre Resident Evil 2. Le pari est réussi grâce au fait qu'on ne puisse pas voir autour du personnage, ce qui fait que l'on peut se faire surprendre à tout moment dans le dos mais aussi par le plafond ou encore sur le sol, des fois que l’on aurait démembré un ancien policier. Si l'on prend en compte ce visuel combiné avec une ambiance sonore d'exception, tant au niveau des bruitages que des musiques, on est amenés à sursauter plus d'une fois dans l'aventure. Le titre offre quelques environnements variés intelligemment reliés dans lesquels on prend un grand plaisir à l’exploration, qui sera fortement récompensée. Cette dernière est d'ailleurs facilitée grâce à une carte extrêmement bien pensée comprenant des informations s'actualisant à chaque nouvelle action effectuée dans une pièce. Le commissariat est clairement le plus intéressant et le plus vaste de tous à parcourir tant il a été fait avec soin. On aurait par contre aimé pouvoir en voir un peu plus des rues de Raccoon City qui sont quasi voire totalement absentes de l’exploration proposée et c'est dommage : on attendait avec impatience de voir le RE Engine un peu plus en action sur des décors urbains.
Rester en forme en toute occasion
Très rapidement on s’aperçoit que le studio a bien joué ses cartes en trouvant un compromis parfait entre l’ancienne formule plus axée sur le survival horror tel que l’on a connu et la caméra à l’épaule présente depuis Resident Evil 4, voulant se rapprocher de l’action. Le gros avantage vient du fait que l’on puisse viser avec précision et on peut se faire plaisir, le démembrement est mis à l’honneur et de surcroît très utile. Fini les esquives à base de roulades et saltos, c'est le grand retour des feintes à base de sprint. Les munitions sont assez limitées, et si au début on essaiera d’exploser la tête des ennemis, seul moyen de les arrêter pour de bon, on se rendra vite compte qu’à la longue, ce n’est pas une solution viable. Leur couper les jambes permettra de se faufiler assez facilement dans les couloirs étroits où auparavant ils prenaient un malin plaisir à vous sauter dessus. On parlera au pluriel car lorsqu’un zombie vous attrape, celui derrière ne restera pas passif et en profite pour avoir sa part du gâteau en même temps. A ce titre, l’IA des ennemis est très réussie, ils sont tenus en joue, ils esquivent à leur façon ou mettent la main en avant pour bloquer l’accès à leur boîte crânienne. Ils peuvent également être assez rapide par moment et sont la plus grande des menaces lorsqu'ils sont en groupe. Dans ce cas là, les objets d’autodéfense comme les couteaux, destructibles, ou les grenades ne seront pas de trop. Si l’intelligence du bestiaire de Resident Evil 2 est très bonne, on regrette cependant son manque de variété. En effet, dans ce remake, il y a moins de types d’ennemis que dans la version originale, on a vite fait le tour de ce que l'on peut affronter et pour en rajouter une couche, certaines rencontres emblématiques ont un effet de pétard mouillé.
Une nuit en enfer
L'action se déroule donc pendant une nuit pluvieuse et le destin de plusieurs personnages principaux et secondaires s'entrecroisent. Ce n'est pas chose aisée de développer des relations entre différents acteurs d'une fiction et dans ce cas précis, on peut avoir du mal avec certaines mises en scènes. La connexion qui se créait en 1998 entre eux et qui fonctionnait bien a parfois du mal à être crédible en 2019, avec cette approche qui se veut plus réaliste, plus cinématographique. Ils ne se voient presque pas mais semblent déjà très attachés, ce qui donne parfois une impression d'expédition de la narration, et pour cause, l'aventure se boucle assez vite. Lors d'un premier run en mode normal, il faudra près de 8 heures pour boucler l'aventure en prenant le temps d'explorer, de contempler les environnements et en récupérant la plupart des armes. Le second scénario prendra un peu moins de temps, environ 30 minutes de moins, puisque les environnements sont déjà connus et la plupart des énigmes, déjà pas très compliquées, se ressemblent fortement. De plus, ce ne sont pas les scénarios bis, débloqués après avoir fini l'aventure de chacun des personnages qui apporteront une grande variété. En revanche, le retour du mode 4th Survivor, pour le plus grand bonheur des fans, pourra occuper quelques heures de plus. Les boss, bien qu'étant monstrueusement bien travaillés, ne sont pas un problème vu que les munitions et objets de soins sont proposés en quantité avant chaque rencontre. A ce titre, les trois difficultés, facile, normal et hardcore étant disponibles dès le début du jeu, on conseillera de directement commencer par le mode difficile, pour les habitués de la série, qui propose un défi assez intéressant tout au long de l'aventure. Quelques bonus déblocables ou vendus sous forme de DLC sont assez plaisants à obtenir, comme des artwork, les musiques, bruitages et costumes du jeu de 1998.
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