Kingdom Two Crowns est un jeu de gestion minimaliste développé en duo par Noio (les développeurs originaux) et Coatsink, édité par Raw Fury et est sorti le 11 décembre 2018 sur PC, PS4, One et Switch. Dans ce troisième chapitre (de ce qu'on peut maintenant appeler une saga), vous incarnez toujours le roi ou la reine d'une civilisation perdue qui doit être reconstruite de A à Z, tout en repoussant les attaques incessantes de gobelins la nuit. Le jeu repose sur une gestion simpliste en comparaison aux ténors du genre, avec peu de ressources et aucune statistique à gérer. Ce nouvel épisode intègre notamment un mode deux joueurs en écran splitté, mais pas que, on va voir cela ensemble.
- Genre : Gestion
- Date de sortie : 11 décembre 2018
- Plateforme : PC
- Développeur : Noio, Coatsink
- Éditeur : Raw Fury
- Prix : 19,99€
- Testé sur PC
J'ai dix sous dans ma poche, j'ai aucun argent
Avant tout, faisons un rapide tour du concept ! Vous démarrez la partie sur votre fidèle destrier, quelques piécettes dans votre bourse, et tombez sur ce qui semble être le début d'une grande aventure : un feu de camp accompagné de deux paysans. Ces paysans, vous allez les recruter avec une pièce d'or chacun. Ces pièces vous serviront tout le long du jeu. Elles vous permettront d'acheter des outils pour que vos paysans aient un rôle (bâtisseur, archer, fermier, etc.) ou encore de construire ou améliorer des structures. Chaque nuit, votre ville doit survivre à des assauts de gobelins de plus en plus agressifs, et au petit matin, vous pouvez reprendre le cours de votre expansion avant de construire un bateau et aller visiter une autre île. Ceci est la base du gameplay, imposé par l'épisode New Lands, mais la formule a quelque peu évolué avec Two Crowns.
Tout d'abord, une nouvelle monnaie a été instaurée : les diamants. Ces pierres précieuses vous permettront de débloquer des améliorations définitives pour votre peuple, comme une amélioration des bâtisseurs ou des archers (déblocables au travers de grandes statues). Ces améliorations étaient d'ailleurs disponibles dans l'épisode précédent, mais elles ne demandent plus d'être repayées au fil du temps, elles sont définitives pour votre partie. Vous pourrez aussi payer des ermites qui vous donneront des technologies supplémentaires pour des bâtiments spécifiques comme les fermes, les tourelles, le fort, etc. afin d'optimiser votre production d'or ou votre défense. Quelques mécaniques ont été ajustées, surement suite aux retours des joueurs. Il n'est plus nécessaire d'amener le bateau au bord de la carte quand celui-ci est prêt, il doit juste être amarré à une bitte d'amarrage (souvent à côté de l'épave) et il faudra payer une certaine somme pour commencer votre périple vers d'autres terres inconnues (par contre, à chaque nouveau voyage il faudra réparer votre sloop). Il arrivera d'ailleurs que vous tombiez sur des améliorations disponibles sur une île sans avoir la possibilité de les débloquer tout de suite. Vous pourrez revenir plus tard dans cette zone pour la débloquer, une fois les diamants nécessaires en poche. De toute façon, une fois débloquées, elles sont actives tout le long de votre partie, même sur une île différente. D'ailleurs, vos royaumes continuent de vivre pendant que vous n'êtes pas là, vous ne pouvez plus rester des centaines de jours sereinement sur une seule et même zone. Il faut prendre le réflexe de bouger régulièrement.
Kingdom Two Clochard
Kingdom Two Crowns est un jeu de gestion mais aussi d'attaque. Il faudra détruire les portails maléfiques des gobelins si vous souhaitez étendre votre royaume (attention tout de même, chaque attaque énervera un peu plus les gobelins). D'ailleurs, la lune de sang, qui pointait le bout de son nez tous les cinq jours par le passé et annonçait souvent de rudes combats, est moins présente. Celle-ci apparaît principalement quand vous détruisez un portail, ou alors de manière aléatoire (et sera ponctuée d'un cri de démon), de quoi rendre les nuits plus gérables (la nuit suivant une lune de sang est toujours paisible). Pour détruire ces portails, vous avez plusieurs types de guerriers à disposition, bien connus des adeptes de la licence. Il y a d'abord l'archer, l'unité de base qui pourra chasser le lapin ou le cerf mais aussi tuer les vilains qui arrivent le soir. Viens ensuite le chevalier, unité leader qui pourra former une escouade avec cinq archers afin d'engager des croisades contre les portails. Enfin, les catapultes, qui servent ici d'unité de défense (et non de siège) ont besoin de deux bâtisseurs pour fonctionner. Cet épisode rajoutera même la possibilité de remplacer un rocher par une bonbonne inflammable (au coût de 2 pièces d'or par munition tout de même), de quoi créer une zone de feu où se jetteront vos envahisseurs.
Mais parmi les nouveautés, il y a aussi de nouvelles unités, à commencer par les lanciers. Ces défenseurs pourront piquer les genoux des mécréants un peu trop proches de vos murs, mais la journée, ils pourront pêcher des petits poissons dans la rivière, offrant une pièce d'or à chaque prise. Du moins, cela, c'est du côté "occidental" de la couronne car, dans cet épisode, vous aurez le choix d'avoir un Empire asiatique (assez proche de l'époque Sengoku au Japon). Ce changement est d'abord visuel, mais donne quelques différences de gameplay. Les forêts sont moins étalées mais plus denses, les piquiers sont remplacés par des ninjas (qui restent en embuscade la nuit), certaines montures ne seront disponibles que dans certains types de royaumes, les chevaliers sont maintenant des samouraïs, etc. Les changements ne sont pas drastiques mais offrent une bonne rejouabilité si vous venez à bout de tous les portails de gobelins sur toutes vos îles dans votre première partie. Bien sûr, la Coop (en ligne ou en local) est un petit plus non négligeable dans ce jeu, vous permettant de mieux gérer votre royaume vu que vous n'aurez qu'un côté chacun à gérer. Deux têtes valent mieux qu'une !
Bien entendu, le jeu n'est pas parfait, loin de là, à commencer par son effet redondant. Le jeu évolue mais on a très souvent la sensation de faire la même chose, bien que chaque île propose quelques changements différents auxquels il faudra s'accommoder (favoriser l'armée plutôt que la production quand les portails sont très proches de vous dès le début, par exemple). Le jeu manque de réelles grosses nouveautés pour que les joueurs présents depuis le bêta du premier Kingdom (comme votre serviteur) y trouvent un intérêt à se replonger dedans plus d'une dizaine d'heures. Cependant, Kingdom a un gros plus non négligeable : son ambiance. Il existe bon nombre de jeux de gestion qui ont tendance, la plupart du temps, à nous mettre sous pression avec des barres de stats partout et plusieurs dizaines de paramètres à prendre en compte. Ici, le jeu est plutôt zen et reposant, d'abord grâce à son incroyable musique toujours menée d'une main de maître par Amos "ToyTree" Roddy, qui a déjà fait ses armes sur les premiers chapitres de Kingdom (et sur Strafe aussi, dans un autre registre). C'est doux, c'est reposant mais il sait donner juste ce qu'il faut de stress quand c'est la panique générale sans pour autant brusquer le joueur par des sons écrasants. Le bougre s'est même surpassé en composant 1h15 de musique (là où le premier Kingdom n'en avait "que" pour 48 minutes), de quoi renouveler l'ambiance avec tous ces petits sons au croisement entre de la synthwave minimaliste et de la chiptune (vous pouvez jeter une esgourde à l'intégralité du travail du monsieur sur son bandcamp). Le tout est chapeauté par sa direction artistique, sorte de pixel art à la fois détaillé et minimaliste. C'est beau, c'est propre, les couleurs n'agressent pas les yeux, ça se regarde sans fin. Kingdom procure des sensations que peu de jeu peuvent se permettre, de quoi être absorbé des heures durant par des mécaniques pourtant simples.
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