Les fêtes de fin d'année approchant, nous allons très bientôt nous mettre devant notre télévision pour regarder la énième rediffusion des fameux dessins animés d’Astérix et Obélix. Source de nostalgie chez beaucoup, quasiment tout le monde a déjà lu, vu ou joué aux différentes versions des irréductibles Gaulois. D'ailleurs, avec la sortie du dernier film d'Alexandre Astier « Le secret de la potion magique », nous pouvons dire que ce nouveau jeu sur nos Gaulois préférés tombe à pic. C'est cette fois-ci le développeur OSome qui hérite de la recette de la potion magique et se tente à un réassortiment de celle-ci.
- Genre : Action
- Date de sortie : 29 Novembre 2018
- Plateforme : PS4, Xbox One, PC, Switch
- Développeur : Osome Studio
- Éditeur : Microïds
- Prix : 39,99 €
- Testé sur PC
Nous sommes en 50 avant J.-C.…
Lors d'une réunion entre druides dans la forêt, Panoramix tend un piège à ses petits camarades amateurs de tofu et de lait de soja, en les livrant à Jules César en personne. Il faut dire que dès le départ notre bon vieux druide ne semblait pas être comme d’habitude. Une fois le choc de cette étonnante trahison passé, nous voilà de retour dans le village gaulois, où un certain Sam Fishaur, légionnaire romain espion et probablement cousin de Sam Fisher, prend à partie nos deux irréductibles Gaulois. Rendus au courant de l'intrigue, il n'en fallait pas plus à nos deux protagonistes pour se retrouver à la recherche de Panoramix. Ce dernier semblerait être à Las Vegum, parc d'attraction personnel de César consacré à tous les jeux.
Génération DVD vs. Génération Blu-ray
Pour les jeunes Gaulois n'ayant pas encore de moustache, vous n'avez probablement pas eu l'occasion de jouer à la version d'origine d'Astérix et Obélix XXL 2 : Mission Las Vegum, sortie treize ans plus tôt sur PS2 et PC. Le temps passe si vite...
À l'image d'une grand-mère ne voulant pas vieillir en se badigeonnant de crème anti-rides, l'éditeur Microïds décide ici d'offrir un lifting à cette ancienne mouture. Les jeux remasterisés étant légion en ce moment, il serait bête de s'en priver.
Cependant, comme toute intervention esthétique, le résultat n'est pas toujours à la hauteur des attentes. Et c'est d'ailleurs par là que nous allons commencer notre analyse. Pendant les tous premiers instants du jeu, nous nous retrouvons face à une cinématique d'introduction droit sortie des entrailles en putréfaction de la PS2. À ce moment-là, plusieurs questions ont surgi dans mon esprit : "Suis-je en train de jouer à la version PS2 ? Mon écran a t-il un souci d'affichage ? Ai-je été pris dans un trou noir me renvoyant directement treize ans plus tôt ?" Et bien, hélas, non... Rien de tout cela.
Évidemment, on ne peut pas juger un jeu uniquement sur l'aspect des cinématiques, et après tout, c'est sûrement un clin d’œil à l'ancienne version. Il est évident que les séquences vidéos suivantes seront toutes belles et lisses. De toute évidence, mes espoirs se sont retrouvés balayés d'un revers de main dont seul Obélix à le secret. aucune des cinématiques liées au déroulement scénaristique du jeu n'a été retravaillée. Nous serons juste gratifiés d'un simple copié-collé, agrémenté d'un cadre en guise de cache-misère.
Surtout en prenant en compte le prix, le studio se devait à minima de retravailler tous les aspects visuels du titre. Ceci laisse une impression très désagréable de travail bâclé. Pire, ça réduit le titre à un simple produit marketing sorti dans un timing parfait, coïncidant étrangement avec la diffusion en salle du Secret de la Potion Magique. Ils ne se cachent pas d'ailleurs de faire la promotion du film à l'aide d'affiches intelligemment dissimulées, ou pas, aux travers des niveaux.
La première saveur en bouche de cette nouvelle potion magique est donc plutôt amère. Malgré l'ajout de quelques éléments inédits comme des magasins et objets de collection, cela reste insuffisant à mon sens pour justifier une remasterisation. Cependant, nous reviendrons sur ce point-là un peu plus bas.
Il est pas frais mon poisson ?
La distribution de torgnoles à ces pauvres romains reste une des pierres angulaires d'une bonne aventure d'Astérix et Obélix. Nous n'échapperons heureusement pas à la règle. La baston fait partie intégrante du gameplay, et nous serons dès les premiers moments ravis de victimiser les soldats en jupette de notre cher ami Jules César.
Concernant la palette des attaques, plus ou moins tous les coups légendaires de nos deux Gaulois sont présents. Cela implique la distribution de baffes en attaque principale, un tacle glissé à la Sergio Ramos en attaque secondaire, qui aura pour effet d’assommer notre adversaire, et pour finir, une prise qui nous permettra d'offrir un petit zouk à notre Romain avant de l'envoyer faire un strike dans ses camarades. Il s'agit bien entendu des coups classiques, plus tard dans l'aventure nous serons amenés à débloquer des coups spéciaux.
À ce propos, durant les combats, nous serons aussi invités à réaliser des combos ou des Quick Time Events (QTE) qui n'en sont pas réellement à vrai dire, car non limités dans le temps. Cependant, la mécanique restera la même, car il sera ici question d'effectuer une séquence de touches sur un Romain défini aléatoirement. Ce qui aura pour effet de nous offrir un bonus si nous l’exécutons bien.
Quelques phases de combats pour ne pas dire la plupart, s'apparentent vraiment à du Beat Them All. Il ne sera pas rare de se retrouver encerclé par des dizaines de soldats prêts à en découdre. D'ailleurs, ces phases-là ont tendance à être rapidement longues et ennuyeuses. Effectivement, malgré la possibilité de varier les différentes attaques, nous nous retrouvons rapidement à effectuer toujours le même combo, à savoir, tacle à la gorge assassin suivi d'un lancé de Romain, qui au passage ne manquera pas de faire place nette autour de nous.
A ce sujet les joueurs ayant jouer à la première version, savent que nous pouvons incarner soit Astérix, soit Obélix à tout moment. Il en est évidemment de même dans ce remaster, cependant là où nous pouvions nous attendre à un style de coups et de combat diamétralement opposé, entre le petit moustachu teigneux et l'enrobé à l'ossature dense, il n'en est rien. La seule différence notoire se situe au niveau des mouvements, là où Astérix est plus rapide et plus agile, Obelix est un peu plus lent et mou du genou sans pour autant que ce soit flagrant. Le changement de héros trouvera toute son utilité dans la résolution d'énigmes.
Il s’appelle On ! Donc c’est le phare à On ! Le Pharaon !
Hormis les phases de combats ponctuant l'intrigue, nous serons tout du long amenés à résoudre des énigmes pour pouvoir avancer. Le parc se découpe en plusieurs sections à thèmes (Lutèce, Venicia, Louxor, etc.), divisées elles-mêmes en sous-sections. Chaque sous-section offrant des énigmes à résoudre, permettant de débloquer la section principale, qui donnera accès à la suivante, etc.
Les énigmes restent somme toute relativement simples et basiques. Étant donné que c'est un jeu qui se veut accessible au plus grand nombre et donc aux enfants, il est évident que si vous recherchez du challenge sur cet aspect-là, il serait mieux de songer à une inscription à des « Chiffres ou des lettres ». Malgré le peu de raisonnement nécessaire à la résolution de ces casses-têtes, la progression se fait à une vitesse agréable dans l'histoire offrant de ce fait une certaine fluidité et très peu de temps morts.
Comme évoqué très succinctement plus haut, afin de résoudre ces énigmes dignes des plus grands mystères de cette planète, nous passerons d'Astérix à Obélix à loisir, et inversement, chacun a des spécificités bien précises. Pas besoin de vous faire un dessin, l'un par sa petite taille et son agilité aura des facilités à se glisser dans des endroits étroits, l'autre par sa force sera à même de pouvoir aider son ami en lui prêtant main forte. Cela reste bien entendu caricatural, mais il serait trop long et bien inutile de vous lister toutes les actions réalisables par nos deux protagonistes.
Il va falloir casquer
Si comme moi étant plus jeune vous aimiez collectionner les albums de Gosciny et Uderzo, cette facette du jeu devrait vous plaire. Effectivement, nous parlons ici de collection. A l'image des jeux d'antan, il n'était pas rare en plus de l'histoire principale à terminer, de devoir récupérer des objets cachés en tout genre dans les différents niveaux du jeu pour le finir à 100%. Ce qui nous permettait par la suite de pouvoir se ramener chez ses potes avec sa carte mémoire fièrement portée en triomphe, et ne manquant pas de se pavaner tel Abraracourcix sur son bouclier.
Astérix & Obelix : XXL 2 à le mérite de réussir avec brio cet aspect-là. Il y aura beaucoup d'objets à récupérer tout au long de notre aventure, pas toujours bien cachés d'ailleurs, mais cela aura pour mérite d'offrir de la re-jouabilité une fois le jeu terminé, pour tenter de le sécher tel un jambon fumé.
Hormis ces objets à récolter, nous aurons aussi la possibilité d'acheter des figurines chez des marchands disséminés un peu partout dans le parc, grâce aux casques de soldats Romains que nous récolterons tout du long de l'aventure, et faisant ici office de monnaie d'échange. Ces figurines seront aussi des éléments à collectionner, que les passionnés que nous sommes prendrons un malin plaisir à trouver.
A l'aide des casques nous pourrons aussi débloquer des talents et autres techniques spéciales auprès des marchands. Nous permettant notamment d'augmenter nos de points de vie et nos dégâts d'attaque entre autres. Pour finir sur ce point, l'obtention des casques est très facile. En plus de pouvoir les ramasser aisément pendant nos déplacements de pièces en pièces, nous pourrons aussi les collecter sur nos amis Romains une fois envoyés en orbite autour de Jupiter.
Enfin, il sera aisément possible de jeter un coup d’œil à notre progression dans le menu pause, où tous les objets restant à trouver dans les différentes zones sont référencés. Il est d'ailleurs aussi judicieux sur ce point de souligner l'ergonomie et la bonne lisibilité de l'onglet progression, que nous nous étonnerons à « spamer » de manière convulsives durant nos parties, pour connaître notre avancée.
Qu'est-ce que je ri-Gaule
Pour terminer sur une bonne note et nous attarder sur un trait bien trop important dans l'univers d'Astérix et Obélix, nous allons aborder l'humour.
Cet opus est une mine d'or de clins d’œil et de références en tout genre. Pour peu que vous ayez l’œil et le bon, vous ne passerez jamais bien longtemps sans sourire ou rire aux éclats lors de vos pérégrinations. Aussi bien dans les décors que dans les personnages, tout fait référence de manière plus ou moins poussée à quelque chose.
Pour la peine, les jeux vidéo sont au centre de tout. Dès les premiers instants comme énoncé au début de cet article, nous serons amenés à rencontrer Sam Fishaur, qui fait inévitablement allusion au héros de la série Splinter Cell. Mais aussi Larry Croft, qui m'a fait hurler de rire, tellement il est opposé en tout point au sex symbol Lara Croft de la licence Tomb Raiders. Mais ces clins d’œil ne se limitent pas uniquement aux personnages secondaires, des soldats romains singulièrement habillés nous ferons penser à Mario. Sonic ou encore Rayman seront aussi de la partie. Sans oublier d'ajouter à tout ça quelques répliques cultes et nous avons presque tout pour passer un bon moment. Pour résumer un délice.
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