G2 et la « dictature de la gagne »
Même si l’ambiance dans le pays qui accueillera les prochaines finales de Pro League pourrait être un peu tendue, Fabian et ses acolytes ne seront pas pour autant dépaysés lors de leur voyage à Rio. Le pouvoir absolu et arbitraire entre les mains d’un chef, c’est ce qu’applique la meilleure équipe du monde sur la scène professionnelle de Rainbow Six, depuis près d’un an et demi. Plus précisément, depuis que le légionnaire de Fenix - qui finissait bon dernier de Pro League Saison 2, avec 7 défaites en autant de rencontres disputées -, s’est élevé au rang de César avec Penta Sports.
Des Penta Sports qui ont rapidement expansé leur empire aux quatre coins de l’Europe. Et du Monde: double champions de Pro League, vainqueurs du Six Invitational 2018 et du Six Major de Paris, les G2 Esports semblent en avance pour leur époque et auront à cœur de propager leur culture de la gagne partout où ils se rendront. À l’aide de leurs stratégies de guerre imparable, ces généraux comptent occuper toute la place qui serait laissée libre sur la scène.
Le Brésil et sa potion magique
Nous sommes en 2018 après Jésus-Christ. Toute la scène R6 est occupée par les G2 Esports. Toute ?! Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Brésiliens résiste encore et toujours à l’envahisseur… Souvent victimes du cliché d’un druide amazonien préparant une Caïpirinha à l’intérieur d’un chaudron de skill, dans lequel les esportifs auriverdes seraient tombés dedans lorsqu’ils étaient petits, les équipes d’Amérique du Sud restent les seules à avoir mis en déroute les manœuvres de la légion européenne, lors de plusieurs finales de Pro League.
Les G2 ont donc beau fanfaronner avec leur palmarès, que vaudra-t-il finalement lors de leur entrée sur la scène de la Jeunesse Arena, au-devant de 12 000 spectateurs brésiliens chauds bouillants ? Face à de vieux démons traînés depuis Sao Paulo et cette première défaite historique en LAN, contre Black Dragons, suivie d’une finale abandonnée aux mains de la Team Liquid, une saison plus tard, les anciens Penta n’auront cette fois-ci plus le droit à l’erreur. Voilà déjà deux Pro League qui passent sous le nez de l’ogre, et le Brésil compte bien appliquer sa devise du « Ordem e progresso ». Ne reste plus qu’à Immortals et Faze Clan, les deux locaux, de faire le taff.
Le facteur Evil Geniusix
Si cette huitième édition de Pro League aura plus que jamais un goût de « G2 face au reste du monde », une équipe pourrait toutefois se détacher du lot. Parmi les Mock-It, Rogue, Nora-Rengo, Fnatic et autres formations en compétition au pays de Jair, nous pouvons garder à l’esprit l’escouade qui a le plus de comptes à régler avec la troupe de Pengu : Evil Geniuses. Car EG endosse avec brio le rôle du personnage de série, qui réapparait avec demi-surprise, cliffhanger après cliffhanger. Tel le mouvement d’opposition au scénario d’un G2 dominant toute la plèbe ce week-end, Canadian et ses hommes auront ainsi de nouveau un rôle phare à jouer; en cas de énièmes retrouvailles entre les deux line-up rivales, en demi-finale.
Depuis que le destin a décidé de les placer l’une en face de l’autre, à pratiquement chaque événement, les Nord-Américains n’ont fait que de s’incliner. Bye le Six Invitational 2018, bye le Six Major de Paris, et bonjour la rancœur des finales concédées, encore et encore, face au danois blondinet et son sénat romain. De quoi réincarner l’esprit d’un Marcus Junius Brutus, conspirant dans l’ombre jusqu’à porter le dernier coup de couteau à Jules César ? Il se pourrait bien que oui. Une chose est sûre: ce week-end, au pays de Bolsonaro, si personne n’arrive à l'en empêcher, la dictature G2 pourrait bien se renforcer un peu plus...