Alors qu’en Europe les G2 Esports ont déjà tranquillement reconduit leur abonnement trimestriel pour les phases finales de PL; à près de 8911 Km de leur QG se jouera - ce week end - la qualification, pour le même événement, d’équipes issues de paysages, de cultures et de niveaux bien différents.
Il s’agit des APAC Finals, le rassemblement seasonal mêlant huit ambassadeurs d’un total de quatre régions (l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et les pays d’Asie du Sud-Est), qui cherchent - aux moyens de headshots et autres alternatives - à se faire promouvoir à l’une des deux places d’émissaire autour de la table rassemblant les plus prestigieuses structures de la scène esportive R6.
Et à moins de parler couramment le japonais, le coréen ou le mandarin, il reste difficile pour un consommateur moyen de Rainbow Six de connaître les enjeux de cette nouvelle édition tokyoïte, qualificative pour Rio de Janeiro, fief de la prochaine phase finale de Pro League. Mais pas de panique ! Vous ne serez pas déboussolé lors de la retransmission nocturne des rencontres, grâce aux informations qui vont suivre. Et pas des moindres.
Des Thaïlandais pourraient se retrouver à Rio de Janeiro
Qui sait si une équipe sortie tout droit de la Casa City Sukontasawad de Bangkok pourra valider sa présence à Rio et se mesurer à un ogre tel que G2 ? Peut-être tous les naïfs qui ont sous-estimé les Xavier Esports cette saison, et se sont fait surprendre par ce qui pourrait être, dans quelques jours, la sensation de Tokyo. Tout droit sortie du cerveau de Stan Lee, avec un logo non sans rappeler celui des X-Men, et ce nom de structure sans équivoque pour le célèbre professeur au crâne rasé, la formation thaïlandaise a jusqu’ici traversé le ciel asiatique en mode invisible, à bord de son Blackbird, pour frapper fort à plusieurs moments opportuns.
La Challenger League ? Trop facile. La Pro League SEA ? Pareil. Voilà les mutants catapultés sur Tokyo pour peut-être réaliser un véritable exploit. À quoi faut-il alors s’attendre de leur part ? Dans un pays porté plus largement sur des MOBA de type Dota2 ou LoL, le capitaine Producerboom s’est confié pour le site Siege.gg : « nous avons sélectionné des stratégies d’équipes célèbres d’autres régions, puis nous les avons adaptées à notre style de jeu ». Eh oui, la Thaïlande reste « le » pays de la contrefaçon. Mais jusqu’à preuve du contraire, cela semble réussir à la line-up. À voir jusqu’à quel point.
Aerowolf, le déclic de L’Asie du Sud-Est ?
À 22 h de voiture plus au sud de l’institut Xavier, se trouve peut-être la plus grande chance pour la région SEA de participer pour la première fois de son histoire à une finale mondiale de la tant convoitée Pro League: Aerowolf. D’accord, le représentant singapourien, anciennement connu comme Team Envy, n’a jamais mieux fait qu’une qualification pour le Six Invitational 2017. Puis, bien que leaders de leur province et de facto présents aux APAC Finals de Saisons 6 et 7, Lunarmetal et les siens ont toujours échoué dans les moments décisifs, comme lors des qualifications pour le Six Major de Paris. Et, pour enfoncer le clou, encore pour Siege.gg, le capitaine du « Loup aérien » énonce quelques problématiques à la vie de joueur professionnel dans sa contrée.
« Prenez Ysaera par exemple… Il jouait auparavant à Dota 2, de manière professionnelle. Personne dans la région ne peut nier qu’il était talentueux, surtout pour son jeune âge. Il a joué dans quelques-unes des meilleures équipes de SEA à l’époque et qui sait où il aurait abouti s’il n’y avait pas eu deux ans de service national. Il a dû mettre Dota en attente et a trouvé qu’il était trop difficile de revenir compte tenu de la vitesse à laquelle le jeu avait évolué. Maintenant, il est coincé, en train de jouer à R6 avec moi ». Coincé, jusqu’en Gaming House, où le roster se côtoie quotidiennement. Un fait assez rare pour une équipe Rainbow Six de cette région. Mais un facteur de plus pour penser qu’Aerowolf pourrait (enfin) se réveiller lors de cette LAN Japonaise, et s’imposer comme le géant qu’il devrait être.
Les trois favoris du tournoi ont été bousculés au cours de la saison...
Ils ont déjà marqué la scène internationale de par leurs sorties en Pro League ou lors des plus importantes compétitions que sont le Six Invitational et le Six Major de Paris. Nora Rengo, Fnatic et Mantis, les principaux favoris au titre « Apacéen » - présents à l'event parisien, en août dernier - ont toutefois été chahutés dans leurs régions réciproques par des outsiders désireux de renverser le cours des choses. C’est ainsi qu’au Japon, Sangoku Gaming a devancé Eins puis Nora Rengo en playoffs; que New Life a relégué Mantis au rang de second Coréen; et que l’Athletico s’en est également donné à cœur joie en corrigeant Fnatic sur la saison régulière, puis en finale de la zone australienne. Le niveau de la prochaine phase finale APAC s’annonce donc d’un degré qui n’aura jamais été aussi homogène auparavant.
… par des équipes qui attendent leur tour depuis trop longtemps
L’émergence à un tel niveau de ces underdogs n’a toutefois rien de surprenant. En embuscade depuis plusieurs saisons de Pro League, ces dernières ont su détecter et corriger les failles qui leur faisaient jusqu’ici défaut. En terres d’Overwatch et de League of Legends, New Life s’est accommodé prophète du R6 game en faisant abusivement l’usage de retournement de situation dès la phase de playoffs. Mais conserver ce momentum et choper la couronne de l’APAC ne sera pas chose aisée pour les Coréens. Il se pourrait même que la principale surprise nous vienne d’ailleurs.
De l’Australie et l’incroyable formation de l’Athletico, plus précisément. Car jusqu’ici tapis dans l’ombre d’un Fnatic ou d’un Corvidae, le groupe qui remportait la première LAN australienne en 2017 entend bien mettre les Finals de Tokyo dans sa poche; à l’image de son ancien joueur NeophyteR parti rejoindre ces mêmes Fnatic, que l’Athletico a battu à platte couture durant les qualifications océaniennes. En somme, il ne s’agit ni plus ni moins qu’une indication supplémentaire dans l’espérance d’une troisième phase finale d’APAC pleine de rebondissements.
Le Japon à l'honneur
Finalement, s’il y a bien une équipe dont il faudra se méfier, c’est à coup sûr de Sengoku Gaming. Déjà parce que porter le nom de l’une des époques les plus violentes du Japon laisse à penser à de redoutables combattants. Mais plus concrètement, nul ne peut nier le fait que cette structure a été capable de reléguer Nora Rengo et ses stars dans son rétroviseur lors des qualifications japonaises.
Construit sur les bases de l’ancienne line-up d’Eins, avec la présence de Suzuc et Aroer1na, SG a rapidement enclenché le mode Super Sayen divin pour aboutir à une qualification à Tokyo, devant son public. Avec cette statistique en ligne de mire: une équipe japonaise a toujours réussi à s'envoler pour les phases mondiales de la Rainbow Six Pro League. Il ne reste plus à Sengoku que de claquer l’Ultra Instinct et de laisser, les 13 &14 octobre prochains, tous ses concurrents de la « Belle Salle Akihabarasur » sur le carreau...
Crédits photos : ESL
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