Capcom reprend le flambeau de la série Mega Man après deux opus laissés à Inti Creates il y a 8 et 10 ans. Mega Man 11 marque le retour de la licence et signe la fin des graphismes old-school pour un design plus moderne en 2,5D. Sorti en France ce 2 octobre 2018 sur Nintendo Switch et PC sur les plateformes dématérialisées, et sur PlayStation 4 et Xbox One en téléchargement et en version physique, nous étions curieux de découvrir comment la firme japonaise était capable de faire revenir Blue Bomber trente ans après sa première aventure.
- Genre : Plateformes
- Date de sortie : 2 octobre 2018
- Plateforme : Nintendo Switch, PC, PlayStation 4, Xbox One
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Prix : 30€
Beck Man
L'annonce faite en toute fin d'année dernière n'avait pas laissé les fans de la série Mega Man indifférents, notamment après que la tentative de reboot par son créateur originel Keiji Inafune, un dénommé Mighty No. 9, leur ait laissé un léger goût amer en 2016. Hélas, en allant droit au but, Mega Man 11 n'est pas des plus satisfaisants sur de nombreux points, souvent là où Mighty No. 9 avait aussi échoué d'ailleurs, preuve peut-être que ce format devient à l'usure trop vieillot pour fonctionner à la perfection de nos jours. Mais n'allons pas trop vite. Mega Man 11 raconte l'histoire du célébrissime Dr. Wily, soucieux de venger l'étudiant qu'il fut en mettant en application son système Double Gear que le Dr. Light lui avait à l'époque empêché de réaliser. Alors que le Dr. Wily espérait conquérir le monde grâce à sa vision ambitieuse de la robotique, c'était sans compter sur Mega Man, avec Dr. Light à ses côtés, pour arrêter ses plans sur-le-champ. C'est ainsi que Mega Man 11 reprend un système de jeu identique à ses prédécesseurs, à savoir huit nouveaux niveaux dont le but ultime sera de terrasser les Robot Masters afin de récupérer leurs pouvoirs.
La nouveauté de cet opus repose presque exclusivement sur ce Double Gear justement, le pouvoir inventé par le Dr. Wily que Mega Man utilise à son tour contre les ennemis sur son chemin, qui lui permet soit d'augmenter sa force, soit de ralentir le temps pendant une durée limitée, et qui pourra se servir des deux à la fois dans les moments les plus critiques. Il faudra un certain temps pour s'habituer à cette nouvelle mécanique qui reste relativement dispensable et qui ne bouleverse pas le cours du jeu. Le jeu se prend assez bien en main et ne déstabilisera aucun habitué de la série, tant les commandes restent inchangées et tant l'inertie de Mega Man reste toujours aussi rigide. Mega Man 11 propose par ailleurs quatre différents modes de difficulté qui rendent le jeu accessible à tous les profils de joueurs. Ceux qui n'ont jamais pu essayer un Mega Man s'y retrouveront bien dans le mode débutant — ils seront repêchés après chacune de leurs chutes par exemple, les joueurs encore un peu frileux pourront s'essayer au mode normal tandis que les amateurs de la série ne seront pas dépaysés avec le mode difficile, voire le mode expert pour les plus acharnés. Ces derniers salueront par ailleurs le travail effectué sur les boss et plus généralement sur les ennemis du jeu, globalement inspirés et offrant des combats vraiment réussis.
Brisage de pouce en huit
Malheureusement, Mega Man 11 a de nombreux soucis qui viennent gâcher la fête. Sa faiblesse majeure est au niveau du level design très inégal, qui offre des phases très difficiles au milieu de niveaux assez classiques. De manière générale, on n'ira pas crier au génie sur ce point et on se lasse rapidement des pattern peu inspirés. Quant aux graphismes, c'est un sujet difficile car le jeu n'est pas désagréable à l'œil et on finit même par s'habituer au style graphique, mais il est clair que tous les plans ne sont pas de la même qualité, et que si certains arrière-plans peuvent se montrer plutôt jolis, les personnages font par moment tache sur l'écran. Il aurait sans doute fallu davantage travailler sur le cel shading pour que ceux-ci s'intègrent correctement à l'écran, car notre conclusion sur ce point est que la direction artistique est plus que discutable et ne plaira pas à tout le monde. Enfin, il est regrettable que la bande-son qui accompagne ce Mega Man 11 soit aussi oubliable, éphémère, sans aucun rapport avec les musiques que nous avaient habitué les opus précédents. La licence Mega Man est presque toujours synonyme d'OST de qualité, et cette fois, la soupe est de l'électro fade dont on aura du mal à se souvenir de la moindre mélodie passé trois jours. Quel dommage.
Les quelques bonus sympathiques, comme le mode défi ou la galerie d'artworks ne suffisent pas hélas pour contrebalancer les problèmes du jeu. Mega Man 11 est déséquilibré et aura de la difficulté à convaincre les néophytes. On peut cependant lui concéder qu'il pose des bases — dont la solidité est encore à définir — pour de futurs opus, encore faudra-t-il que les ventes suivent, et la décision d'omettre la version physique sur Nintendo Switch ainsi que l'amiibo 30ème anniversaire en Europe ne va pas en ce sens-là. Nous vous conseillons d'essayer la démo, disponible sur toutes les plateformes, pour vous faire votre propre idée du jeu avant de prendre la décision définitive, car la sauce ne prendra pas chez tout le monde.
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