3 Août 2017, Vitality sort vaincu de son duel de relégation de Pro League face à myRevenge. Revan, Panix, Enemy et leurs anciens mates se voient contraints de quitter la première division « Rainbow Sixéenne », avec la Challenger League comme point de chute. Soit trois matchs et le concentré de plusieurs semaines de travail réduit à néant. Dur ! D’autant plus que le retour du trio vers la PL se fera non sans douleur.
Alors, quand l’escouade se retrouve dans une situation similaire, quasiment un an plus tard, sous le maillot de Mock-It, les voyants de la lanterne rouge se remettent à clignoter. L’équipe est septième de Pro League avec zéro point de pris sur neuf possibles et frôle d’ores et déjà la relégation. L’occasion pour les mauvais souvenirs de venir se (re)loger dans la boîte crânienne des futurs Penta Sports ? Certainement, oui. Sauf que le format a changé. L’ancienne « fausse ligue » ne se résume plus qu’à trois journées, et le roster enregistre par la suite pas moins de 4 succès en 5 matchs. Dans le plus grand des calmes, Penta Sports lutte désormais pour une place en phase finale.
Call of Debate : BO1 ou BO2 ?
Difficile d’affirmer, lorsque l’on n’est pas joueur à haut niveau, que concéder un BO1 aujourd’hui, apporte plus ou moins autant de regret que de perdre un bon BO3 d’antan. Forcément, passer de 33 rounds potentiels à trois fois moins peut pousser les compétiteurs à remettre en cause — directement lors d’une interview d’avant match ou sur les réseaux sociaux — le système de confrontation mis en place par Ubisoft. Même si d’un point de vue dit « viewer », l’expérience n’en reste pas moins spectaculaire, voire plus dynamique. Car s’il y a des rencontres de sommet que l’on aime voir se prolonger dans la nuit, mieux vaut ne pas oublier ces longues heures à regarder deux équipes peu inspirées s’automutiler. L’ennui total.
Sans trop s’avancer, il semblerait donc logique que le principal élément bloqueur du Best of 2 ou 3 soit l’organisation des soirées de Pro League, et surtout leur retransmission. Vous l’aurez compris : impossible pour un spectateur lambda de suivre, au cas par cas, quatre matchs en BO3 sur un créneau 19h-23 h, comme cela peut l’être actuellement avec les quatre retransmissions consécutives pour autant de cartes disputées. Quid de la première année de Pro League et ses BO2 ? La possibilité de faire un tie sur deux maps ? Eh bien, là encore, il faudrait faire jouer deux équipes sur la même plage horaire ou sur deux jours différents, ce qui complexifierait de nouveau l’expérience du téléspectateur. Contenter tout le monde ne sera pas une chose aisée, à moins de s’appeler Emmanuel Macron et d’avoir un passage piéton à proximité.
Nul vainqueur ne croit au hasard
S’il y a bien un (nouveau) point qui fait quasiment l’unanimité, à l’inverse du nombre de Best of ou d’un potentiel overtime illimité, c’est la possibilité de voir deux équipes se quitter sur un score de parité. Ce qui avait totalement disparu lors de la deuxième année de compétition sur R6. Mais après tout, n’est-ce pas logique que deux forces égales et séparées s’annulent lorsqu’on les additionne ? La physique vous dira que si. Et au vu de l’homogénéité du niveau des équipes engagées en Pro League, rien d’étonnant à constater qu’une rencontre sur quatre s’est, cette saison, soldée par un nul. Secret, Millenium et Chaos dominant la discipline avec trois annulations chacun.
Le nouveau format de match et le Ban Operator semblent donc être plus enclins à départager correctement les formations; tout en venant tordre le cou à l’idée que l’on peut remporter facilement un rendez-vous suivant le rôle avec lequel on commence la partie. Débuter en attaque ou en défense ne rime en rien avec le fait d’inscrire cinq rounds coup sur coup. C’est du moins ce que démontrent les 32 résultats récoltés après 8 journées de lutte. À la « mi-temps », 21 rencontres affichaient un score de 3 à 2, contre 10 face à face à 4-1 et une seule équipe, Chaos, ayant remporté tous les rounds de son premier side lors d’un match.
À l’ouest, rien de nouveau
À priori, le nouveau système de baston ne semble aucunement déranger G2 Esports. Aussi bien que dire des doubles champions de Major en titre qu’ils écrasent toujours la Pro League, serait un doux euphémisme. Le roster, le plus titré de la scène est imbattable cette saison et compte une série de 7 victoires et un nul ! Impressionnante lors de son passage en Challenger League et dans tous les événements internationaux auxquels elle prend part, la Team Secret d’Elemzje et Stizze a de son côté su se positionner en solide second du championnat.
Dans son sillage, Millenium, Penta Sports et Mock-It se livrent une course marathonienne, dans laquelle Vitality espère bien s’immiscer avant de s’engluer dans le ventre mou du tableau général. Alors que Chaos et Supremacy s’entre-déchirent pour survivre au sein de la Pro League. Mais il faut faire vite, il ne reste plus que six journées. Que l’on aime le nouveau format ou non, le temps passe, et passe, et passe, et beaucoup de choses ont changé. Qui aurait pu s’imaginer que la Pro League Saison 8 se serait si vite écoulée ?
Crédit photo : Ubisoft
