Trials est une série initiée en 2000 en Java puis poursuivie en Flash dans Trials 2, également sorti sur Windows, avant d'être déclinée, ensuite, sur diverses plateformes, PC tout d'abord (Trials 2 : Second Edition) puis Xbox (360, One) depuis Trials HD et Trials Evolution, et enfin sur PS4 depuis 2014 avec Trials Fusion. Elle nous revient aujourd'hui avec une nouvelle itération intitulée Trials Rising qui rajoute la Switch à la liste de ses supports.
Le trait de caractère de cette série, qui a fait son succès, est de proposer une action effrénée avec un gameplay exploitant un moteur physique soigné. Avec Trials Rising, quelques nouveautés ont été introduites et l'aspect compétitif est plus que jamais mis en exergue. Développé par RedLynx et édité par Ubisoft, le jeu est attendu pour le 12 février 2019 sur PC, PS4, Xbox One et Switch.
Riders on the Storm
Au lancement du jeu, il faudra commencer par choisir le sexe de son pilote, ainsi que l'une des trois voix proposées (pour ses petits cris dans les airs) et la couleur de sa peau à sélectionner... parmi toutes celles de l'arc-en-ciel. Trials Rising est, à n'en pas douter, un jeu qui ne se prend pas au sérieux. Et cela se confirmera dès lors que l'on découvrira les circuits de folie qu'il nous propose. Au début, cela commence gentiment, mais très vite, on gagne en intensité. Nous nous retrouvons ainsi à parcourir le monde, de New York à la Grande Muraille de Chine, en passant par l'escalade de la Tour Eiffel ou encore sur les pentes de l'Everest en pleine tempête de neige, sans oublier d'aller rider à bord d'un cargo en plein vol ou d'un immeuble en plein effondrement à Prypiat.
Votre épopée débute aux États-Unis dans l'American Rookie League avec 5 tracks pour débutants. Une fois ceux-ci bouclés, les portes du stadium final s'ouvrent à vous. C'est l'occasion de vous faire connaître en éliminant progressivement vos concurrents afin de débloquer l'European Rookie League et ainsi de suite. Plus votre nom deviendra célèbre, plus les sponsors (Fox Racing Gear, KTM, et même RedLynx) s'intéresseront à vous en vous proposant des contrats avec des récompenses à la clé. Pour remplir ces derniers, il faudra non seulement boucler les circuits, mais aussi relever des défis au cours du tracé (réaliser un certain nombre de backflips, de frontflips, de wheelings...), de quoi corser un peu les choses.
C'est une question d'équilibre
Comparativement aux précédents titres de la série, Trials Rising bénéficie bien entendu de graphismes améliorés, et il faut reconnaître qu'ils font leur effet avec de sublimes décors. De plus, la caméra auto-gérée avec changements d'angle réguliers est très efficace et accroît le côté spectaculaire du titre. Il n'y a que la représentation du personnage qui n'est, pour l'instant en tout cas, clairement pas au point. Il ressemble davantage à un mannequin d'exposition qu'à un être humain. Il faut dire que la plupart du temps, il est caché sous ses vêtements et sous son casque, ce qui ne pose donc pas de problèmes, mais lorsqu'il enfile un short ou un casque moins fermé, ça fait un peu tâche. Espérons que cela soit peaufiné d'ici la sortie du jeu.
Outre les environnements spectaculaires et variés des différents circuits, Trials Rising profite également de tout un tas d'animations périphériques à l'action : des spectateurs bien sûr, mais aussi un hélicoptère qui nous suit et nous filme, des feux artifices au loin, des explosions ou autres éruptions en tout genre... Si les animations sont plutôt convaincantes, nous n'expliquons en revanche pas les étranges tortillements au sol accompagnés de gémissements de notre pilote après un crash, hormis peut-être un aspect comique un peu décalé. De même, lors des replays, pourquoi s'écrase-t-il sur un mur invisible sur la ligne d'arrivée ? C'est assez étrange, d'autant que le moteur physique est l'essence même du jeu et s'avère tout à fait convaincant en dehors de cela, à quelques exceptions près, comme cette fois où nous nous sommes retrouvé dans une position ressemblant à un trick cordova et que nous avons terminé le circuit ainsi, ou lorsque, en mauvaise posture, nous parvenons à faire avancer la moto à coup de gaz alors que la roue arrière n'a aucun contact avec le sol. Des petits détails qui sauront très certainement être réglés d'ici février 2019. Pour ce qui est de l'ambiance sonore, rien à redire, le titre regorge de musiques bien pêchues, issues de la scène rap et rock alternatif qui appuient le côté dynamique du jeu.
Aller plus haut
Trials Rising propose de très nombreux parcours qui devraient permettre tout autant aux débutants de prendre leurs marques tranquillement qu'aux joueurs chevronnés de s'amuser. Il est vrai qu'au début on boucle les tracks assez rapidement et toujours avec la médaille d'or, ce qui n'est pas plus mal, car il faut un peu de temps pour bien comprendre le fonctionnement, mais cela se complique au fur et à mesure que l'on avance dans le jeu. Vous périrez souvent dans d'atroces souffrances, et même si vous parvenez jusqu'à la ligne d'arrivée, ce qui vous attend derrière n'est pas mieux et vous finirez systématiquement avec un crash. Sur chaque tracé, les fantômes d'autres joueurs vous accompagnent, mais le jeu devrait aussi disposer à sa sortie d'un mode multijoueur en temps réel, en local comme en ligne. À ce propos, une moto tandem est également au programme afin que deux joueurs puissent jouer ensemble, l'un à l'avant de la moto et l'autre à l'arrière, chacun dosant à part égale l'accélération et l'équilibre. Ce n'est certainement pas ainsi que les records pourront être battus, mais il y a là matière à bien rigoler entre amis, une petite nouveauté assez sympathique.
La maîtrise de la moto passe en effet par un savant dosage des gaz et un bon sens de l'équilibre pour placer correctement celle-ci en répartissant le poids du (ou des) pilote(s) davantage sur l'avant ou sur l'arrière. C'est ainsi que l'on pourra notamment passer quelques tricks. Dommage toutefois qu'ils soient limités aux frontflips, backflips et wheelings, d'autres figures un peu plus spectaculaires auraient été appréciables. Quoi qu'il en soit, il faudra être très précis, car la moindre erreur, le moindre retard ou la moindre précipitation débouchera presque inéluctablement sur une fin tragique. Si parfois on arrive à rattraper le coup, c'est bien souvent pour s'écraser lamentablement un peu plus loin. Il faudra donc recommencer à plusieurs reprises jusqu'à bien connaître le circuit et ses différentes difficultés : loopings, explosions, plateformes balanciers, sauts démentiels et vertigineux, passages à travers des vitres ou des parois en bois. Il faudra même parfois savoir marquer un temps d'arrêt pour laisser passer un obstacle (comme un train par exemple) ou pour qu'un évènement se produise pour nous ouvrir la suite du parcours (plancher qui s'effondre par exemple). Les level designers ont ici fait preuve d'imagination pour nous mener la vie dure et créer du challenge. Véritable die and retry, Trials Rising s'avère vite très addictif, pour le meilleur comme pour le pire.
À tout moment, nous pouvons consulter notre position sur le classement mondial, régional (pays) ou parmi ses amis, ce qui nous pousse à nous améliorer pour refaire les circuits déjà bouclés en battant notre record pour grappiller quelques places. Sur la carte du monde, on peut voir en temps réel les temps effectués par les joueurs ainsi que les éventuels nouveaux records établis sur chaque piste. Au-delà des tracés classiques, il faudra aussi compter sur les stadiums finaux où l'on commence à 8 et où l'on doit finir vainqueur pour débloquer la ligue suivante. La moitié des concurrents étant éliminée à chaque fois, il faudra donc remporter trois courses. Certains défis particuliers apparaissent aussi parfois en lieu et place d'une piste classique, comme celui où l'on met le feu à la moto avant de s'élancer sur une piste jalonnée de bidons d'essence avec pour objectif de les exploser (c'est inévitable) afin qu'ils nous propulsent dans les airs jusqu'à d'autres bidons qui exploseront à leur tour, avec comme objectif de voler le plus longtemps et le plus loin possible. Trials Rising ne se prend définitivement pas au sérieux, on vous l'a déjà dit ?
Vous pourrez également personnaliser le look de votre pilote (vêtements, casque, stickers, ainsi que les poses de celui-ci) et de sa moto, mais cette option n'était pas encore activée. Comme d'habitude dans la série des Trials, un éditeur de piste sera disponible lors de la sortie du jeu, afin de vous permettre de concevoir vos propres parcours et de les partager avec la communauté. À en croire Ubisoft, celui-ci sera encore plus complet que par le passé, avec une bibliothèque d'objets tirée de tous les Trials. Enfin, petite ombre au tableau, un store qui n'était pas encore accessible est prévu. Sachant que l'on remporte des caisses d'équipement (argent, vêtements, casques, poses, stickers) en récompense ou lorsque l'on passe un niveau et que l'on peut également en acheter avec l'argent du jeu (trials coins), on peut craindre que l'on nous pousse aussi à acheter des trials coins avec de vrais euros pour s'offrir des caisses d'équipements. Le contenu de celles-ci n'étant connu qu'une fois ouvertes, il s'agit ni plus ni moins que de lootboxes. Cela ne relève que du cosmétique, c'est vrai, mais les lootboxes ont plutôt mauvaise presse en ce moment.
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