Dans le monde de l’e-sport, Rainbow Six et Montréal riment indubitablement avec Six Invitational. Ce rassemblement annuel qui, depuis bientôt trois printemps, procure — à tout passionné de la licence — un sentiment de rendez-vous communautaire, compétitif et solennel. Et il y a de quoi, puisqu’il s’agit ni plus ni moins du plus important événement mondial que propose la marque Ubisoft pour son FPS.
Alors, quand ce week-end prendra place le tournoi R6 de la DreamHack, au sein de la même cité québécoise, assez difficile sera le fait de ne pas en faire une parallèle; d’autant plus en comptant la participation de trois invités distingués; tous présents dans le dernier carré du Six Major de Paris. Mais c’est par-dessus tout l’idée de voir l’ensemble des équipes se déchirer pour décrocher une participation au Six Invitational 2019 qui a de quoi placer cet événement comme immanquable et enclin au spectacle.
Millenium, I don't Know,… À qui le tour ?
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Ou plutôt, quand G2 Esports n’est pas engagé dans une compétition, les concurrents avancent… plus facilement. Le félin aux multiples et nombreuses chasses sanguinaires pointant chez les absents, ce tournoi R6 de la DreamHack Montréal sera l’occasion pour des rongeurs en quête de succès de s’ambiancer sur le nouvel album d’Eminem et, tel des Kamikazes, de se foncer dessus les uns les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un pour s’emparer du cashprize et (surtout) du ticket pour l'Invitational 2019.
Evil Geniuses, Millenium, Rogue, Team Secret, Mock-It ou Chaos: voici donc les structures qui — de par leur historique dans le festival international Dreamhack ou leur palmarès — devraient se positionner dans le peloton de tête, à suivre tout au long du week-end. Bien que non présente et pourtant souvent dans les bons coups en matière de DH, la Team Vitality aurait également eu sa place dans cette short list, qui ne compte pas moins de trois représentants du dernier Top 4 mondial, établi lors du Six Major de Paris. Mais à moins qu’il n’en soit décidé autrement, les abeilles se préserveront des vents canadiens pour préparer au mieux la rentrée des classes de Pro League.
La France et son shuffle aux couleurs de l’Europe
Et qui dit rentrée, dit shuffle. Attention ! Pas cet odieux baladeur anciennement commercialisé par la marque à la pomme croquée, mais bien le moment interseasonal qui voit les équipes e-sportives troquer leurs joueurs encore plus férocement qu’à la grande braderie de Lille. D’ailleurs, le slogan du petit appareil, « laissez une chance au hasard », ne correspondrait pas du tout avec l’état d’esprit du réel jeu de chaises musicales de Rainbow Six. Avec, pour principale tendance : l’Européanisation.
Puisqu’envieuse du roster 100 % continental affiché par un G2 Esports, double champion consécutif de Major, la concurrence française paraît déterminée à mettre le made in France de côté pour s’ouvrir à ce que le vieux continent à de mieux à lui offrir. Une idée pas si folle que ça, en y réfléchissant de plus près: une barrière de la langue pouvant être synonyme d’ouverture à une communication concise et efficace; s’étendre à d’autres cultures pouvant permettre de renouveler un système de jeu parfois dépassé et se reposant sur les mêmes fondations depuis 3 ans; tout comme ne pas se limiter à une base nationale de recrues offre la possibilité de s’entourer des meilleures pépites étrangères.
Le petit laboratoire
Du mouvement, il y en a eu partout, dans toutes les zones et à toutes les sauces. Si bien que ce tournoi québécois pourrait être une sorte d’échauffement collectif avant le retour aux affaires de la Pro League et de tout le toin-toin. De Millenium qui pourra évaluer sa force de frappe après le recrutement d’Aceez - le joueur le plus impactant de la Pro League Européenne, sur la première moitié de saison-, à Mock-It qui testera sa nouvelle formule implémentée du Hongrois SirBoss et de l’Allemand Hungry, en lieu et place d’Alive et de Voy, nul doute que les premiers indicateurs devraient rapidement livrer leur verdict.
Partie intégrante de cette DreamHack de Montréal, la scène nord-américaine devrait-elle aussi laisser apparaître son nouveau visage: BkN qui part d’Evil Geniuses pour SK Gaming, leader de sa Pro League avec une impressionnante série de 6 victoires consécutives; Necrox qui passe en coach et qui se voit remplacé par Geoometrics, laissant Rogue orphelin de deux joueurs suite au départ de Bryan pour Spacestation Gaming. Bref, le gros bazar. Alors, si « du chaos naissent vraiment les étoiles », il ne restera plus qu’aux 80 acteurs réunis de nous les envoyer rapidos dans les yeux, histoire d'égayer un peu les durs retours de vacances...
Crédits Photos : DreamHack - Alexander Scott