D'abord appelé Crazy Dreamz lors de sa première sortie, puis renommé après un petit crochet par un jeu aux niveaux entièrement créés par la communauté, Crazy Dreamz : Best Of, le Dreamz Studio s'offre une énième chance sur Steam avec Magicats Builders (anciennement Crazy Dreamz donc).
Les Entrechats
Magicats Builder repose sur un concept simple mais on ne peut plus efficace, à savoir de la création de niveaux de plates-formes qu'il est ensuite possible de partager avec l'ensemble de la communauté grâce à un système de publication rapide. Un terrain sur lequel le plombier le plus célèbre de l'univers vidéoludique s'est déjà confortablement assis avec Super Mario Maker sur WiiU, puis sur 3DS. Mais, exclusivité oblige, les autres supports n'ont pas eu la chance de goûter aux joies du level design pour débutants et c'est justement ce que Magicats Builders tente de réparer avec un ticket d'entrée gratuit sur PC et mobiles.
Mais avant de parler construction, parlons un peu platforming, car il s'agit tout de même de l'un des deux poumons de ce type de gameplay : à quoi bon créer des niveaux de fou s'ils ne sont de toute façon pas agréables à parcourir? Et là, c'est la boulette… Plutôt agréable lors de ses premières minutes de jeu et de la découverte de ses différentes mécaniques, le titre finit bien vite par trébucher sur un os maxi-format : les sauts, lunaires, ne garantissent pas une précision nécessaire à tout type d'obstacle, idem pour le dash qui l'accompagne, rendant le contrôle aérien particulièrement pénible. Même punition pour le système d'adhésion aux parois et aux surfaces collantes spéciales que les créateurs peuvent s'amuser à incruster dans leurs niveaux : trop adhésives, parfois pas assez, les différents sols et murs du jeu répondent au petit bonheur la chance et sont à l'origine de nombreuses morts idiotes et injustifiées.
Côté combat, Dreamz Studio a prévu une petite baguette magique capable de balancer trois boules de feu, le dernier projectile étant plus puissant que les autres. Le bâton est également capable de se charger pour une attaque dévastatrice lançant plusieurs boules de feu simultanément. Là encore, c'est très simple à prendre en main (le jeu se pratique uniquement avec deux touches) et ça ne fait guère d'étincelles : problèmes de collision, impacts aux abonnés absents… Difficile de trouver quelque manière d'être enthousiasmé par le gameplay plates-formes de Magicats Builders après une petite demi-heure de pratique. C'est d'autant plus dommage que le mode multi en local aurait pu apporter de belles choses, mais en l'état, difficile de motiver quatre joueurs à prendre part aux stages de Magicats, tant la progression dans ces derniers peut s'avérer laborieuse.
What's New Magicats ?
L'autre argument massue de Magicats Builder est évidemment son éditeur de niveaux, et niveau interfaces et fonctionnalités, il n'y a pas grand chose à redire : tout se fait à la souris en quelques clics (ou au glissement de doigt sur mobile), c'est plutôt agréable à prendre en main et les structures de base d'un stage peuvent être posées en quelques minutes. L'idée qui différencie MB de son principal concurrent est le "code" du comportement des ennemis : en leur assignant des scripts de manière très simple, il est ainsi possible de modifier les faits et gestes du moindre PNJ, et donc de varier les situations pour les futurs joueurs. Une excellente idée, introduite de la bonne manière au jeu avec le mode aventure, sorte de petite campagne dans laquelle le joueur va enchaîner des "mondes" à thème lui apprenant les spécificités de chaque subtilité de Magicat Builders.
Dans la pratique, la vraie, tout cela va se révéler un brin plus douloureux : le jeu manque clairement de contenu à l'heure où ces lignes sont écrites et l'ensemble est, de plus, soutenu par un modèle économique pour le moins maladroit. Chaque élément de construction, du plus petit arbuste au plus gros boss, devra être "looté" dans des paquets de cartes au contenu aléatoire, et si ces derniers peuvent s'acquérir via la monnaie in-game (engrangée en terminant des niveaux), il est aussi possible de faire chauffer la CB pour des gemmes qui auront le même usage. Ça ne s'arrête pas là, puisqu'un élément n'est pas réutilisable à envie, il s'agit d'unités : si vous souhaitez remplir votre niveau de cinquante chauve-souris, il faudra donc "farmer" les paquets de cartes. Fort heureusement, les développeurs ont pensé à une parade avec le pack "infini" qui permet de tout utiliser comme bon vous semble, ouf !
Ceci étant, Magicats Builders peine à convaincre, d'autant qu'il prend le risque de baser son contenu sur sa communauté, et qu'à date, cette dernière n'est pas des plus étendue. Quelques stages sortent du lot, certes, mais dans l'ensemble les créations intéressantes sont très difficiles à dénicher. Il y a clairement un problème de curation des stages et étant donné que les tableaux servant de tutos sont également publiés sur les serveurs, cela donne une sélection composée à 80% de stages terminés en 30 secondes chrono. Des erreurs de parcours d'autant plus regrettables que Magicats Builder est plutôt mignon dans son genre, avec une direction artistique soignée et des minous mignons tout plein. On passera par contre sur l'OST, très pauvre, avec un son qui se permet en plus d'être mal compressé dès le thème du menu principal.