Tarifé à un peu moins de 25€, Mothergunship propose aux joueurs d'explorer une armada de vaisseaux intergalactiques munis de systèmes de défense particulièrement féroces. Le titre de Grip Digital est d'ores et déjà disponible sur PS4, Xbox one et PC.
Arme à guidon
Pas le temps de niaiser dans Mothergunship, puisque dès ses premières minutes vous serez en proie à des dizaines de canons que vous devrez détruire à l'aide de vos points cybernétiques. Dans un "niveau témoin" à l'intérieur duquel vous ne pouvez pas mourir, MG vous introduit à ses systèmes un par un : le triple saut, sa génération de salles à difficulté croissante et surtout, surtout, son système de craft d'armes, qui est l'argument de vente n°1 du jeu et sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.
Le concept du jeu est limpide : on vous balance dans une pièce choisie aléatoirement par l'algorythme du jeu et il ne tient ensuite qu'à vous de faire le ménage ou de fuir si vous sentez que la menace en présence aura raison de vous. Quelques petites subtilités viennent enrichir ce postulat de départ, comme les salles spéciales "jet de dé" qui chargent des modificateurs bonus ou malus, ou encore les "défis" qui sont des épreuves récompensées par des pièces bonus en cas de victoire. L'exploration de fond en comble de chaque bout de vaisseau se verra également récompensée par des secrets sous forme de murs invisibles renfermant des bonus de statistiques qui vous faciliteront la tâche.
Cette accumulation de puissance donne parfois lieu à des résultats débiles, comme lorsque vous vous retrouvez à pouvoir enchaîner une vingtaine de sauts sans toucher le sol tout en continuant à allumer du robot avec votre lance-roquettes, railgun à AOE ralentissante. Néanmoins, Mothergunship montre assez vite ses limites : la variété des ennemis et des environnements laisse à désirer et un peu plus d'efforts sur le contenu intrinsèque de chaque vaisseau n'aurait pas été du luxe. Chaque set de missions secondaires semble se caler sur les éléments retrouvés au cours des chapitres principaux, ces derniers étant évidemment les niveaux les plus soignés du jeu.
Car si la structure du titre fait effectivement penser à un rogue-like pur et dur, Mothergunship s'articule avant tout autour d'un mode "histoire" au scénario ultra-simpliste et aux dialogues farfelus. L'humour caustique de l'aventure réussira sûrement à vous arracher quelques sourires, même s'il est encore très loin des softs les plus réussis dans cette catégorie.
J'ai des pensées sans comté
Bien, venons-en maintenant au gros morceau de Mothergunship et ce qui le différencie de la concurrence : son système de craft d'armes particulièrement réussi. À chaque sortie dans un vaisseau, le joueur est invité à sélectionner plusieurs éléments lui permettant de composer une ou deux armes (une dans chaque main et pour chaque clic de la souris) dans l'un des nombreux ateliers.
Cela ne s'arrête évidemment pas là et il sera possible d'agrémenter vos engins de mort de nombreux éléments en achetant d'autres parties dans les boutiques des vaisseaux explorés. Avec des connecteurs trois embouts, on peut par exemple placer deux canons et un petit module augmentant les dégâts de l'ensemble. En conjuguant tous ces éléments de personnaisation, on se retrouve à construire des pétoires complètement folles aux pouvoirs de destruction phénoménaux, mais, car oui il y a un mais, il faudra veiller à ce que tous ces élans créatifs ne soient pas trop énergivores. En effet, la gestion des munitions de chaque arme est régie par un système de barre d'éngergie qui fondra comme neige au soleil si vous décidez de charger un peu trop vos configurations. Il faudra donc trouver le bon équilibre et les combos de canons et mods afin d'être le plus efficace possible lors des affrontements.
Ces derniers sont d'ailleurs souvent très tendus, dû à la profusion d'ennemis et donc de projectiles qui vous arrivent en pleine figure en permanence. Cela occasionne quelques soucis de lisibilité, mais surtout, même s'ils sont très énergiques, les combats de MG réussissent à manquer de patate. Les impacts sont effectivement assez décevants et l'ensemble des animations est un peu trop mou pour faire monter la pression correctement. À noter que la progression ne s'arrête pas à la collection de parties d'armes et que le jeu est enrichi par un système de points d'expérience plutôt classique qui vous permet d'améliorer certaines statistiques comme les HP max ou la vitesse de régénération d'énergie : simple, efficace, mais tout à fait dispensable, on a l'impression que ces mécaniques ne sont là que pour donner une "persistance" à la partie et éviter de frustrer les joueurs à chaque défaite en leur donnant un petit quelque chose.
Le labyrinthe de pan-pan
D'un point de vue artistique et technique, Mothergunship est tout à fait "quelconque" : son OST passe-partout ne reste pas en tête, les décors des différents vaisseaux sont d'un banal assez affligeant, tout comme le design des différents ennemis, du vu et re-vu. La simplicité est de mise, sûrement pour pouvoir afficher le plus d'éléments visuels à l'écran sans craindre quelques ralentissements disgracieux.
Comme mentionné en début de test, on aurait tout de même souhaité avoir plus de variété : on ne demande pas non plus à ce que MG nous fasse voyager, mais un peu plus de folie de ce côté-là aurait été la bienvenue. La production de Grip Games est tout à fait sympathique, mais elle manque du "petit quelque chose" qui aurait pu en faire un incontournable de l'été.