Hungry Shark est une licence initiée en 2012 sur mobiles iOs et Androïd. Elle compte à ce jour six épisodes auxquels s'ajoutent une déclinaison VR et un spin-off dans lequel on dirige non plus un requin mais un dragon.
Chaque occurence a connu un beau succès, la palme revenant à Hungry Shark World, téléchargé 10 millions de fois en six jours lors de son lancement en 2016. C'est cet épisode, le dernier à ce jour, qu'Ubisoft a décidé de porter sur consoles Switch, PS4 et Xbox One. Il a alors quitté son statut de free-to-play et les micro-transactions inhérentes à ce modèle économique pour acquérir celui de jeu complet, proposé à 9,99€.
- Genre : Poissonnerie
- Date de sortie : 19 juillet 2018
- Plateforme : Switch, PS4, Xbox One
- Développeur : Future Games of London
- Éditeur : Ubisoft
- Prix : 9,99 €
Carcharodon Carcharias
Sommes-nous tous plus ou moins pervers voire psychopathes ? La question est en droit d'être posée au vu de la réelle jubilation qu'on éprouve à diriger son requin vers tout ce qui bouge afin de le boulotter. Parce qu'ici, point d'histoire ou autre digression scénaristique : tout est dans le gameplay.
Prise en main immédiate, un joystick pour diriger la bête, un bouton pour booster la nage et un bouton pour s'acharner sur un proie et c'est tout. Efficacité avant tout, comme le sont ces formidables animaux, au sommet de la chaîne alimentaire depuis des millions d'années. C'est donc bille en tête que l'on fait la connaissance de notre premier squale, un petit requin-taupe, et que l'on entame notre premier repas.Rien de bien compliqué : grâce au gameplay développé pour mobiles, l'animal avale tout seul toutes les petites proies qui passent à sa portée. Poissons, crabes et même mouettes sont avalés tout crus. En effet, en appuyant sur le bouton de boost, le requin peut sauter hors de son élément pour attraper les oiseaux qui volent à ras de l'eau. Après les entrées, il est temps de passer aux plats de résistance. À nous les tortues, les autres requins et surtout les humains. Un plongeur, une nageuse : on fonce dessus, on appuie et maintient le bouton de "rage alimentaire" et c'est la polka des mandibules ! La proie se débat, le sang gicle, l'eau bout… Une vraie scène des Dents de la Mer se déroule sous nos yeux tandis qu'un sourire démoniaque se dessine sur notre visage. Sommes-nous donc tous pervers ?
Carcharodon Megalodon
Eh bien pas tant que ça en fait. Parce qu'à la jubilation laisse rapidement place une certaine lassitude. Nager en rond et becter tout ce qui passe, c'est sympa, mais on en fait vite le tour. Surtout que c'est la base même du gameplay. Les squales doivent nager et manger sans cesse sous peine de mourir d'inanition. Histoire de diversifier les objectifs, en plus des proies, il faut explorer l'environnement, trouver et détruire certaines barrières grâce au boost, collectionner les lettres du mot "HUNGRY", ouvrir des coffres, etc. Et encore et toujours, accumuler de l'XP en bâfrant pour monter en puissance et acquérir de nouveaux requins toujours plus gros, toujours plus forts, toujours plus affamés.
Ils sont 25 à collectionner et à booster, les proies se défendant de plus en plus. Ainsi les plongeurs vont s'équiper de harpons et les requins vont se déplacer en banc. Il va falloir s'inscrire dans la spirale "infernale" de l'enchainement des parties pour "leveler". Les différents requins et les différents environnements, au demeurant très sympathiques, n'y feront rien : au bout d'un moment, on s'ennuie.
Le problème vient de l'architecture mobile du jeu d'origine : autant on s'imagine bien passer quelques dizaines de minutes à jouer par ci par là, dans un transport en commun ou dans une salle d'attente par exemple, autant la perspective d'y passer une heure ou plus dans son canapé n'enchante pas plus que ça. La répétitivité du jeu devient alors son propre ennemi : continuer à manger tout ce qui passe donnerait presque la nausée.