Développé par l'équipe du jeune studio Phoenix Labs, Dauntless propose effectivement aux joueurs de chasser le monstre en coop jusqu'à 4 joueurs, avec un modèle free-to-play que l'on qualifiera de "gentillet", mais nous aurons l'occasion d'y revenir au cours de cette preview.
Rick Hunter
Il y avait un créneau à prendre, une sorte de dynamique positive sur laquelle il fallait surfer, et Phoenix labs l'a fait, pile au bon moment. Alors que Monster Hunter World s'est écoulé à plusieurs millions d'exemplaires sur consoles et qu'il est attendu sur PC pour cet automne, Dauntless sort suffisamment tôt pour profiter de l'engouement créé par MHW, sans avoir à se frotter à sa concurrence directe, disponible dans quelques mois donc.
Ainsi, la bêta de Dauntless aurait déjà accueilli plus de 2 millions de joueurs, un joli petit succès que le studio ne doit pas seulement à cette fenêtre de sortie avantageuse : nous sommes bien sur du Monster hunter-like pur jus, néanmoins, la proposition de Phoenix Labs se différencie très largement de son homologue nippon grâce à des mécaniques beaucoup plus faciles d'accès et à une maniabilité qui va directement à l'essentiel : attaques rapides, puissantes, un spécial et c'est marre.
Une bonne chose pour le néophyte qui décide de lancer sa carrière de chasseur de monstres avec ce f2p. Pour les autres par contre…c'est un peu juste. Non pas que les combats du titre ne sont pas satisfaisants, ces moments jouissifs dans lesquels la bête vacille sous vos assauts répétés sont bien présents, seulement le moveset de chaque type d'arme est beaucoup trop limité pour espérer autre chose qu'un divertissement court-termiste. L'ensemble peut même sembler mollasson de prime abord, cependant vous comprendrez bien vite que ce ne sont pas vos actions qui imposent le rythme d'une partie, mais bel et bien les Béhémoths, ces créatures immenses prêtes à vous décalquer sur le mur le plus proche en deux temps trois mouvements.
C'est grâce à eux que Dauntless a ce petit goût de reviens-y. C'est également ce qui nous fait dire que l'équipe de développement a parfaitement compris ce qui faisait un bon jeu de chasse aux monstres. Plus que leur design, ce sont surtout les patterns et les attaques des boss qui tapent juste avec de bonnes patates de forain à prévoir côté streum et parfois même quelques petites surprises "bien piquantes". Pour éviter de "se faire doucher", il va donc falloir "se la donner" en choisissant parmi 3 classes d'armes de base : épée, marteau et double-lames (la hache à deux mains et la lance se débloquent après quelques heures de jeu), chaque catégorie proposant un type de dégât différent. Par exemple, comme chez la concurrence, les marteaux seront capables d'assomer un monstre en visant correctement la tête.
À cela s'ajoute les dégâts élémentaires et les infusions, qui ne sont ni plus ni moins que des enchantements accordant des bonus passifs substantiels. Comme mentionné précédemment, Dauntless n'est pas du genre à se compliquer la vie et vous devriez avoir fait le tour de sa boucle de gameplay en une poignée d'heures. Parfait si vous voulez plonger dans le coeur de l'action rapidement, un peu juste en revanche si vous comptez vous investir sérieusement sur le jeu. En soi, les combats contre les monstres et la recherche de matériaux pour de nouveaux équipements devraient vous occuper pas mal de temps, mais en grattant un peu le vernis, l'ensemble nous parait un peu faible en termes de fonctionnalités, du moins à l'heure où ces lignes sont écrites.
Baies et mottes
Il en va de même pour l'aspect "traque" des bestioles, réduit à son plus simple appareil ici. Pas d'empreintes ou de traces laissées par la cible, une lanterne de base capable de déterminer où elle se trouve, et c'est à peu près tout. La seule idée remarquable de ce pan de gameplay : la fusée de signalisation qui indique à tout le groupe où se trouve le béhémoth lorsque ce dernier a été déniché par un joueur : c'est léger, certes, mais ça fait tout de même son petit effet.
Pour le déroulé de la bataille, si vous connaissez MH, vous pouvez enfiler vos charentaises et vous caler tranquillement, vous êtes en terrain connu : il s'agit toujours de tabasser des sacs à PV en esquivant leurs assauts et en détruisant autant de parties que possible afin de récolter des ressources qui vous permettront ensuite de crafter les équipements liés à votre proie. Pour aller un peu plus loin, il faudra également s'intéresser à la montée en rang auprès de différentes factions, comme le forgeron par exemple. En fabriquant chez lui et en accomplissant des défis (quotidiens et hebdomadaires), vous accéderez à plusieurs palliers de récompenses : que du très classique, mais ça fonctionne et incite à se reconnecter quelques heures toutes les semaines pour boucler sa liste de courses.
En parlant de courses, abordons rapidement le shop in-game et le modèle économique adopté par les développeurs. Concrètement, il n'y a que du cosmétique à acheter (teintures, skins, etc) et la boutique n'est pas affichée de manière intrusive sur l'ATH. Par contre, beaucoup d'interactions dans la ville ramène vers le store : chaque établi, vendeur, ou stand est susceptible de vous ouvrir un lien vers des achats in-game, ça fait tâche.
Alors vous pourrez toujours rétorquer que ce n'est "que du cosmétique, c'est pas grave", sauf que l'on est justement sur un genre de jeu dans lequel le look a une importance puisque, pour rappel, votre armure fait également office de trophée de chasse. Dans le même ordre d'idée, on apprécie moyennement d'avoir l'impression de se faire entourlouper sur les sets du jeu, qui ont des palettes de couleurs de base absolument immondes, histoire de vous pousser de manière insidieuse vers les ensembles de teintures du CS.
Enfin, un petit mot sur l'aspect technique du jeu, qui allie direction artistique low-poly a des animations bien décomposées dans l'ensemble (certaines sont encore clairement en phase de Work in Progress). Une certaine atmosphère se dégage des îlots volants de Dauntless et ses béhémoths, même s'ils ne sont pas tous logés à la même enseigne, jouissent d'un monster-design plutôt réussi. Mention spéciale, par contre, à la bande-son du jeu, absolument sublime et accompagnant parfaitement les affrontements.