Alors qu'un simple objectif facultatif de la campagne de financement participatif pour Bloodstained: Ritual of the Night lancée en 2015, Bloodstained: Curse of the Moon est un jeu complet, développé par Inti Creates en collaboration avec Koji Igarashi, le producteur de la licence Castlevania depuis Symphony of the Night jusqu'au reboot de la série en 2010. Sorti le 24 mai 2018 sur tous les supports actuels, le jeu se présente non pas sous la forme d'un metroidvania mais d'un jeu de plateforme, découpé en niveaux non-linéaires, tels que l'on peut en trouver dans Castlevania III: Dracula's Curse, la source d'inspiration principale à ce Curse of the Moon. Disponible gratuitement pour tous les backers de Ritual of the Night, le jeu est proposé à 10€ sur les plateformes téléchargeables pour les autres. Voyons en détails ce que vaut cette véritable lettre d'amour aux Castlevania d'antan.
- Genre : plateforme
- Date de sortie : 24 mai 2018
- Plateforme : Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo 3DS, PlayStation Vita, Steam
- Développeur : Inti Creates
- Éditeur : Inti Creates
- Prix : 10€
Castlevania à toutes les sauces
La situation est quand même cocasse : quand bien même ce Bloodstained: Curse of the Moon est un hommage pur et simple à Castlevania III sur NES, son producteur Koji "Iga" Igarashi n'a pourtant jamais travaillé sur un Castlevania de ce type ! Ce n'est qu'à partir de Symphony of the Night que le monsieur s'est investi dans la franchise, transformant sa formule par du metroidvania assez éloigné de la plateforme classique et qui sera réservé à Bloodstained: Ritual of the Night, suite spirituelle aux Castlevania plus récents censé sortir fin 2018 (il faut suivre). Qu'en est-il de ce Curse of the Moon ? C'est donc de la plateforme simple, taillé en huit niveaux non-linéaires avec un boss à la fin de chacun d'entre eux. On y incarne dans un premier temps Zangetsu, chasseur de démons comme on les connaît si bien, parti soif de sang à l'aventure. Il sera accompagné de quelques autres personnages qui le rejoindront progressivement durant la partie, chacun ayant ses propres caractéristiques rendant plus ou moins facile le déroulement des niveaux.
Le fonctionnement du jeu est alors identique à Castlevania III, à un détail près : chaque personnage possède sa propre barre de vie, en d'autres termes, la mort de l'un n'entraînera pas la chute des autres, et le niveau pourra être recommencé à partir d'un checkpoint avec un autre personnage, ce qui rend l'expérience sensiblement plus facile. Le style rétro ne s'arrête pas au gameplay et va bien évidemment jusqu'aux graphismes, fidèles à ce que l'on retrouve sur NES sans les limitations de couleurs. On a face à nous du pixel art très soigné, et on se retrouvera à admirer régulièrement les arrière-plans totalement extras. Le style artistique du jeu est sans aucun doute l'un des plus gros points forts du jeu. Que ce soit du côté des ennemis, des décors et même jusqu'à l'interface, tout est là pour nous rappeler quelle est la source d'inspiration première de ce Curse of the Moon. Et ça marche vraiment bien.
On trinque avant Ritual of the Night
Le jeu est bien plus accessible qu'un Castlevania et propose deux styles de jeu : tandis que les joueurs en quête de difficulté comparable aux jeux d'époque pourront s'essayer au mode veteran avec un nombre de vies limité, il existe également le mode casual, apportant des vies illimitées et un changement de gameplay notable, les coups des ennemis n'entraîneront pas de recul du personnage qui est parfois fatal dans certaines situations, rendant l'expérience bien plus simple qu'à l'accoutumée. Concernant la durée de vie, Curse of the Moon se finit en quelques petites heures, ce qui fait de lui un jeu relativement court, ce qu'on aura du mal à reprocher pour un bonus offert aux backers de Ritual of the Night ou proposé à 10€ pour les autres. On notera quand même une bonne replay value puisque de nombreux chemins différents mènent à la fin du jeu, on a aucun doute sur le fait que ceux qui veulent le finir de fond en comble pourront sans problème doubler leur temps de jeu.
Il serait enfin mal venu de ne pas aborder la bande-son du jeu signée Michiru Yamane, figure historique des musiques de Castlevania. On est face à une belle imitation du style très rythmé des opus sur NES, avec des sonorités proches du chipset VRC6 adopté par Castlevania III sur Famicom. Le rendu est franchement remarquable. Même avec des morceaux certes plus oubliables que d'autres, l'OST s'inscrit dans la continuité de ce que propose Yamane depuis un moment. Mention spéciale à la musique de Frigid Hell (stage 2) particulièrement délicieuse, ainsi que celle de Sunder the Night (stage 5) qui est en fait une reprise du "véritable" Bloodstained: Ritual of the Night, et qui a subit pour l'occasion une sorte de demake qui devrait sans mal séduire les adeptes de chiptune.
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