Agony est un jeu indépendant developpé par Madmind Studio sorti le 29 mai 2018 sur PC, Xbox One et PS4. Ce jeu de Survival Horror nous propose un trajet simple pour l'Enfer et souhaite nous plonger dans un environnement gore, mature, impitoyable et dérangeant. On fait le point tout de suite sur ce qu'il en est.
ATTENTION : Aucune censure dans le descriptif ou dans les images n'a été faite. Attentions aux âmes sensibles.
- Genre : Survival, Horror
- Date de sortie : 29 mai 2018
- Plateforme : PC, Xbox One, PS4
- Développeur : Madmind Studios
- Éditeur : Madmind Studios
- Prix : 29,99€
Vous qui êtes ici, abandonnez tout espoir
C’est à la suite d’une (sacrée) longue descente aux enfers qu'Amraphel, notre âme errante, arrive dans l’antre putride de la Reine Rouge. Les lieux de tous les maux, de tous les péchés et de la décadence, là où les murs sont bâtis avec des enfants morts, par des vieux, et où les orages ne cessent de gronder. Un véritable purgatoire d'où personne ne s’échappe et tout le monde souffre, en silence (ou non), pour expier ses péchés. Pour autant, Amraphel à plutôt envie de sortir de ce lieu labyrinthique, sombre et suintant le pus. Il apprend assez rapidement auprès des âmes errantes qu’il doit retrouver la Reine Rouge, la régente de ses lieux qui ne séquestre pas des milliers d’âme dans le but de faire une soirée d’anniversaire. Mais soit, avançons vers l’inconnu, mais ouvrons bien les yeux, la mort nous attend à chaque croisement.
Pour vous aider dans votre quête, Amraphel possède quelques pouvoirs assez surnaturels. Tout d’abord, son âme peut totalement prendre possession d’un corps dès le moment où le sien est détruit (à condition que son visage soit découvert). Sans ça, son corps sera recomposé au plus proche point de sauvegarde, c'est-à-dire que vos actions (ouverture de porte, résolutions d’énigmes, etc.) resteront, vous aurez juste à vous retaper le chemin. La mort est donc au centre même du gameplay, elle est une fatalité et vous suivra tout le long du jeu, à vous d’user et d’abuser de cette mécanique afin de vous éviter un maximum d’aller-retour ou de contourner des problèmes. Car des problèmes, vous en rencontrerez quelques-uns, mais ceux-ci sont plus ennuyants qu’effrayants.
Agonygot du village
Vos premiers obstacles seront des portes. L’Enfer est un véritable donjon à la manière d’un Metroid-Vania, il y a (beaucoup) de salles que vous ne pourrez pas visiter directement, et il faudra suivre un cheminement précis si vous souhaitez visiter l’intégralité des lieux. Mais pour avancer vous allez devoir déverrouiller des portes en cherchant des objets ou des informations. Cela ira d’abord par l’activation d'artefacts aux symboles spécifiques ou encore de trouver et dessiner des signes manquant sur des panneaux. Il faut savoir que vous possédez une capacité pour vous montrer la voie (il n’y a pas de cartes ou d’indications d’objectifs sur l'écran). Ce pouvoir est limité dans son nombre d'utilisations, il faudra donc l’utiliser avec parcimonie (où pas du tout si vous voulez totalement vous immerger dans le trip, mais ça semble être une mauvaise chose à s’infliger). En cherchant un peu, vous trouverez aussi des arbres du péché sur lequel sera suspendu un fruit du péché (globalement une pomme avec une vulve dessus). Ce dernier vous donnera un point à dépenser dans un arbre de talents. Être plus silencieux, résister aux coups, posséder des démons ou garder sa respiration plus longtemps. Chaque point vous permettra de mieux survivre dans ce monde impitoyable.
Car, dans le but de pimenter un petit peu ces balades et ces phases d’énigmes, le jeu vous rajoute évidemment des menaces. Qu'importe leur forme, il s'agira souvent de sorte de démons-sentinelles contre qui vous ne pouvez strictement rien faire à part fuir, il faudra donc étudier leurs rondes, les contourner, être silencieux, se cacher ou les distraire avec une torche. Du moins en théorie, car en pratique, c’est beaucoup moins drôle, notamment à cause de l’IA beaucoup trop foireuse qui donne lieu à des situations cocasses où vous vous faites repérer alors que vous ne bougez pas ou que vous êtes cachés, et parfois, vous passerez telle une fusée à côté d’eux et ils se rendront à peine compte de votre présence. Il arrive même que certains se bloquent, vous laissant alors totalement tranquille pendant votre petite promenade au pays des bébés avortés ou bien carrément, de vous bloquer dans votre progression, vous obligeant à retourner au point de sauvegarde.
Agony bien ni mauvais
C’est en effet un premier un constat assez agaçant que nous donne Agony. Alors que celui-ci s’annonce sans pitié, effrayant, angoissant, avec un besoin assez vital d’être patient et dans l’ombre, le jeu se transforme assez rapidement en randonnée dont la seule particularité est que ça fait “splotch !” à chaque pas. On a rarement peur de quoi que ce soit, si ce n’est peut-être de quelques textures et modélisations franchement bof. Pour ne rien arranger, les contrôles sont parfois très lourds, au point qu’on appuie plusieurs fois sur des touches d’actions, car on n'est jamais vraiment sûr que le personnage ait bien compris ce qu'on attend de lui. Ses mouvements, certes plutôt organiques (et c’est bien vu), apportent aussi leur petit lot de bugs de collisions, de quoi donner quelques coups de frayeurs quand un des affreux vous poursuit (le seul moment où on serre les fesses à vrai dire). Il est même arrivé (plusieurs fois) que, sous la forme d’âme, on soit coincé dans le décor, rendant impossible notre résurrection et nous forçant à charger un point de sauvegarde. Tout transpire le “fait à moitié” et c’est très décevant, surtout pour un jeu qui a été reporté plusieurs fois.
Pourtant, on aimerait sincèrement pouvoir se sentir écrasé par l’angoisse que procure cet environnement, les graphistes ont mis le paquet sur bons nombres de lieux où l’on voit régulièrement cadavres, ossements, cavités suintante, démons dégueulasses, bébés mort pendu par leurs cordons ombilicaux et tout autres choses qu’on pourrait s’imaginer de choquant. Pour autant, une énigme se situe à ce niveau-là : pourquoi avoir fait de si beaux décors, mais une lumière si crado ? Certains couloirs sont sombres, très sombres, mais fourmillent de détails. Avoir une torche nous rend visible, il est donc plus naturel de rester dans le noir. Mais ceci nous empêche alors de profiter des somptueux décors proposés par le jeu, ces décors qui sont censés appuyer l’angoisse écrasante des lieux (on est en enfer tout de même). Alors on arpente les couloirs dans le noir, parce qu’un démon peut surgir à n’importe quel moment et qu’on n'a vraiment pas envie de mourir pour se retrouver coincé avec son âme dans le mur (oui c’est arrivé BEAUCOUP de fois).
D’ailleurs, les développeurs s’en sont rendu compte vu qu’ils ont rajouté un effet de surbrillance sur tous les objets qu’on pouvait ramasser, que ça soit des objets de quêtes, des objets d’énigmes ou même des statues que l’on collectionne pour débloquer des artworks et autres futilités. On ne cherche pas quelque chose qui pourrait nous être utile, on cherche simplement quelque chose qui brille, qu’importe ce que cela sera, de quoi sérieusement affecter l’immersion. Immersion qui est aussi gâchée par l’utilisation de certains effets sonores très moyens, on a même la sensation que certains sont ceux d'origine de l’Unreal Engine 4 tellement ils semblent communs et de basse qualité. Et malheureusement, le moteur graphique n’est pas si bien exploité que ça, en plus de la lumière mal gérée, pas mal de modélisations sont coupées à la hache, de nombreuses textures manquent de précision et les animations manquent cruellement de naturel.
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