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Detroit: Become Human, test (PS4)

Detroit: Become Human, test (PS4)
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Annoncé durant la Paris Games Week de 2015, la dernière oeuvre du français David Cage sort exclusivement sur PS4 le 25 mai. Nous avons de nouveau affaire ici plutôt à un film interactif qu'à un jeu tel qu'on le conçoit habituellement. Que propose Detroit: Become Human ?

Detroit: Become Human, test (PS4)
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Une note c'est bien. Mais savoir d'où elle vient, c'est mieux ! Découvrez notre test en détails, ci-dessous.

Depuis la diffusion de ses premiers visuels et de ses premières vidéos, Detroit: Become Human suscite l'intérêt. D'abord par la qualité de ses graphismes et ensuite par la gravité des thèmes abordés. La violence semble particulièrement présente dans les différentes séquences que l'on a pu voir pour l'instant, et il apparaît une forme de racisme et de spécisme ou tout du moins d'une certaine défiance des humains vis-à-vis des androïdes.

La dernière création de David Cage et de son studio Quantic Dream fait la promesse d'une histoire travaillée et profonde ainsi que de plus d'interactivité, défauts que l'on avait pu reprocher aux précédents Heavy Rain et Beyond: Two Souls. Promesse tenue ?

  • Genre : Film intercatif
  • Date de sortie : 25 mai 2018
  • Plateforme : PS4
  • Développeur : Quantic Dream
  • Éditeur : Sony
  • Prix : 54.99€

Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.

Chaque sortie d'une nouvelle production de David Cage renouvelle ce débat : "Qu'est-ce-qu'un jeu vidéo ?" Tentons de le conclure une bonne fois pour toutes. Si l'on reprend une définition communément admise, un jeu vidéo est "Un type de jeu sous forme de logiciel nécessitant généralement une console de jeu ou un ordinateur, joué sur un écran, et dans lequel les joueurs interagissent dans un environnement virtuel via des accessoires comme une manette ou un clavier." (Wiktionnaire) Les oeuvres de Quantic Dream en général et Detroit: Become Human en particulier sont donc des jeux vidéo.

Bien entendu, qui dit film interactif dit interactions à la manette plus limitées qu'à l'habitude. Dans Detroit, vous dirigez les trois personnages dans l'espace, vous activez un "senseur" qui vous indique en surbrillance vos objectifs ainsi que les objets avec lesquels vous pouvez interagir et vous faites vos choix d'actions et de dialogues. Certains de ces choix bloquent l'action tant que vous n'avez pas fait tel ou tel choix tandis que d'autres doivent se faire dans un temps limité. Enfin, le jeu propose des QTE (Quick Time Event) durant les scènes d'action (nous ne vous ferons pas l'injure de vous expliquer ce que c'est). Ceux-ci peuvent d'ailleurs être assez ardus.

Au lancement du jeu, vous devez opter entre deux niveaux de difficulté : difficile (par défaut) ou facile. En difficile, si vous ratez trop de touches durant certains QTE clés, vous pouvez perdre définitivement un personnage. Cela va vite et les quatre boutons, les quatre gâchettes et le joystick droit de la Dualshock sont sollicités. Il en résulte un vrai dynamisme dans les scènes et particulièrement dans les combats.

Millenium
Millenium

Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.

Le monde en 2038 est violent, et la ville de Detroit où sont fabriqués les androïdes par la firme CyberLife n'y échappe pas. Ici comme partout dans le Monde règne une ambiance étrange puisque les androïdes sont désormais partout pour aider les humains dans diverses tâches, mais en même temps sont méprisés et haïs puisque ces machines prennent de plus en plus les emplois des humains. Ainsi, il n'est pas rare de voir des manifestants rassemblés devant une boutique de robots pour scander des slogans extrêmement brutaux et véhéments envers ces pauvres machines. La ville compte aussi de plus en plus de SDF mendiant un emploi. Les androïdes sont donc devenus autant indispensables pour une moitié de la population que détestés par l'autre moitié.

C'est dans ce monde que l'on fait d'abord la connaissance avec Connor (Bryan Dechart). Parmi les derniers modèles produits, il a été conçu pour aider la police. Il dispose ainsi de la faculté de détecter puis d'analyser les indices d'une scène de crime puis de les assembler afin de recréer et de visionner ce qu'il s'est passé. Plus il trouve d'indices, plus la probabilité de résoudre l'affaire augmente en temps réel.

Ainsi, dans une séquence montrée plusieurs fois dans différentes vidéos et disponible dans la démo du jeu, on peut voir Connor intervenir lors d'une prise d'otage et remplir le rôle de négociateur. Un déviant, l'adjectif attribué à un androïde rebelle s'en prenant à un humain, a pris une petite fille en otage et menace de la tuer. Charge à Connor de la libérer. En fonction des indices récoltés dans la maison et de la façon de mener le dialogue avec le robot, cette scène se terminera de telle ou telle façon. L'androïde libérera-t-il la fillette ? Se jettera-t-il dans le vide ? Connor sera-t-il blessé ou même tué ?

Suite à cette affaire, CyberLife décide d'envoyer Connor collaborer étroitement avec la police de Detroit dans leur enquête sur les fameux déviants. Étant le plus abouti des modèles de la firme, il est le plus à même de les débusquer et les arrêter. Il va pour cela devoir suivre un flic solitaire, bourru et alcoolique (formidable Clancy Brown) qui déteste les "morceaux de plastique" comme il appelle les androïdes. Un duo pour le moins dépareillé qui va devoir pourtant travailler de concert.

Nous faisons ensuite la connaissance de Kara (Valorie Curry), androïde destiné aux travaux intérieurs. Elle est récupérée par son propriétaire après avoir été réparée et "formatée" (sa mémoire a été effacée). Une fois de retour à la maison de ce dernier, elle est présentée à la petite Alice. Le père vite seul avec sa fille. Au chômage, quitté par sa femme, en colère en permanence, il passe ses journées à regarder le sport à la télé tout en se droguant. Lors d'un de ses accès de rage, Kara va devoir décider si elle va obéir à l'un de ses ordres quitte à laisser la petite dans une situation potentiellement dangereuse ou si elle va briser le mur virtuel de sa programmation, acquérir une conscience et devenir une déviante.

Enfin, il y a Markus (Jesse Williams). Il s'occupe d'un célèbre artiste peintre handicapé (Lance Henriksen) qui le traite comme un fils, au grand dam du vrai fils biologique du vieil homme. Ce dernier, drogué, ne pense qu'à soutirer de l'argent à son père, quitte à le violenter un peu. Markus, après avoir été confronté à la vindicte populaire, commence à se poser des questions sur sa condition d'androïde au sein de la société. Il va devoir lui aussi rapidement devoir choisir entre rester un "esclave" et prendre sa liberté pour devenir un leader de la cause androïde.

Millenium
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Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.

Difficile d'aller plus avant dans l'histoire sans spoiler le scénario. Malgré ses multiples embranchements, il est constellé de scènes clés, toutes réalisées de main de maître. Le motion-capture est de qualité et la photo est remarquable. Les images sont superbes et chaque personnage a son thème et son ambiance visuelle. Chacun a eu droit au travail d'un compositeur dédié. Les musiques sont tout simplement sublimes. Pour l'anecdote, certains morceaux ont été enregistrés dans le célèbre studio d'Abbey Road.

Dans un jeu dit "film interactif", l'histoire, c'est tout. Mais l'histoire peut plaire ou pas. D'autant que celle de Detroit est plutôt connue. On y retrouve des thèmes chers à Isaac Asimov et Philip K Dick entre autres : les robots ont-ils une âme ? Peut-on estimer qu'ils sont des êtres vivants ? Quelle est leur place dans la société des Hommes ? Ces questions et bien d'autres ne trouvent bien évidemment pas de réponse toute faite dans le jeu.

Celui-ci a par contre le mérite de faire s'interroger le joueur sur ce qui est bien et ce qui est mal. De nombreuses scènes restent en mémoire longtemps par leur force émotionnelle. Même si rapidement, on prend le parti des machines, Detroit: Become Human continue tout de même à vous embrouiller. En effet, chacun des trois robots que vous dirigez, possède des aspirations différentes. Connor traque les déviants, Kara cherche à protéger une petite fille et Markus tente de libérer tous les androïdes de leur servitude. Passer de l'un à l'autre au fil des séquences nécessite de modifier son état d'esprit pour coller à celui du personnage. Mais là encore, que faire ? Contribuer à ce que Connor remplisse sa mission ? Faire de Kara une déviante et une fugitive ? Embarquer Markus dans un combat qui risque d'impliquer des milliers de vies ?

La première fois que vous faites le jeu de bout en bout, ce seront vos convictions profondes qui mèneront vos choix. Il n'y en pas de bons ou de mauvais et il n'y a pas de "game-over" si l'un des protagonistes disparaît. Durant toute l'aventure, chaque choix qui se présente est cornélien, et ce, jusqu'à finir l'histoire. Detroit: Become Human vous propose ensuite de revenir sur les points-clés et de modifier vos choix si vous le souhaitez. Le jeu reprend alors en suivant la nouvelle voie que vous lui avez insufflé. Libre à vous alors d'enregister ce nouveau déroulement et d'écraser vos anciennes sauvegardes. Cette faculté multiplie grandement la durée de vie du jeu, Quantic Dream indiquant ainsi qu'il faut pas moins de 40h pour explorer toutes les possibilités du scénario.

Millenium
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Exercice difficile que celui de noter et juger une des créations de David Cage. Comme nous l'avons vu, Detroit: Become Human est une œuvre vidéoludique, au même titre que n'importe quel autre titre de la PS4. Néanmoins, ses spécificités font que l'on doit plutôt se mettre dans la peau d'un critique de cinéma.

Alors sur quoi baser son jugement et sa note ? Nous nous sommes donc basé sur l'émotion ressentie durant la session de jeu et sur sa réalisation. Comme nous l'avons dit précédemment, les graphismes sont superbes même sur une PS4 "de base". La modélisation des visages est top et les émotions affichées sont parfaitement identifiables. Ensuite, la bande-son est tout autant magnifique. Chaque personnage principal à son thème et le tout souligne l'action à l'écran. Enfin, le scénario a été peaufiné dans ses moindres détails. L'histoire vous accroche dès l'introduction passée (la fameuse prise d'otage vue tant de fois) pour ne plus vous lâcher jusqu'à la fin. Vous avez souri (très peu), versé une larme (plus probable) tant les personnages sont attachants. Malgré leurs aspirations différentes, on a envie que chacun atteigne son/ses buts. On finit l'aventure heureux et/ou triste puis on repose la manette, plein d'interrogations et de doutes sur ses choix en se disant que, contrairement à un film, on va pouvoir repartir à zéro et changer l'histoire pour l'avoir, cette happy-end ! Si elle existe…

Une histoire très bien écrite et prenante
Graphismes magnifiques même sur PS4 "de base"
Tous les persos sont très attachants
OST superbe
...mais peut-être déjà vue/lue
Quelques approximations dans les mouvements des persos
Trop court
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Irezumi

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