Annoncé début mars, le remake de Défiance, le MMOTPS free-to-play (avec tout de même des packs payants) de science-fiction peuplé de grosses bêtes extra-terrestres, est entré en phase de bêta fermée du 20 au 22 avril 2018 sur PC puis a été rejoint le week-end suivant (du 27 au 29 avril) par les joueurs consoles sur PS4 et Xbox One. Ayant été invités à découvrir Défiance 2050 à cette occasion, nous vous livrons nos premières impressions. Le jeu de Trion Worlds et Behaviour est attendu pour l'été 2018 sur PC, PS4 et Xbox One.
Comme à la télé
Lorsqu'il est sorti en 2013, Defiance était un projet original réunissant une série télévisée américano-canadienne diffusée sur Syfy (Babylon 5, Stargate SG1…) et un jeu vidéo développé par Trion Worlds (Rift) et Human Head Studios sur PC, PS3 et Xbox 360. Le principe était que chacun pouvait faire évoluer l'autre en parallèle et s'enrichir ainsi mutuellement. Des évènements se déroulant dans la série pouvaient par exemple être intégrés dans le jeu, ou des personnages du jeu pouvaient être croisés dans des rôles secondaires dans la série. Cette dernière aura d'ailleurs eu droit a trois saisons de 2013 à 2015.
Le jeu est un MMOTPS initialement payant, mais passé en free-to-play dès le mois de juin 2014. Si on peut retrouver les personnages principaux de la série, c'est uniquement en personnages secondaires, afin que l'intrigue du jeu reste libre d'évoluer selon ses envies. Un remake est donc désormais sur le point de sortir sous le nom de Defiance 2050. Il reprendra l'histoire et le gameplay originels, mais avec une résolution et des textures plus modernes.
Pour ceux qui ne connaissent ni la série, ni le jeu originel, sachez que l'histoire se déroule dans un avenir proche alors que les Votans ont débarqué sur Terre pour s'y installer suite à la destruction de leur système solaire. Après avoir épuisé leurs ressources en restant en orbite autour de la Terre, et faute d'avoir trouvé une solution pacifique avec les Terriens, ils déclarent la guerre. Celle-ci va fortement endommager les vaisseaux de terraformation Votans et transformer à jamais la Terre, la rendant hostile pour les deux camps. Ainsi, au bout de 30 ans de conflit, il fut temps de cohabiter.
La bataille de Defiance, le nouveau nom de la ville de Saint Louis, d'où vient Joshua Nolan, le héros de la série, et où il retourne en 2046 à la fin de la guerre, changera le cours des choses puisque c'est alors que humains et votans décidèrent de s'unir en désobéissant aux ordres de leurs supérieurs. Dans le jeu vidéo, en revanche, l'histoire se déroule dans la région de San Francisco, où a eu lieu 20 ans plus tôt la catastrophe Arkfall au cours de laquelle de nombreux votans ont perdu la vie. Nous incarnons ici un pillarche aux ordres de Karl Von Bach à bord du Liberté, un stratonef de la République de la Terre, dirigé par le capitaine Noah Grant et en train de survoler le Golden Gate Bridge.
Von Bach, surnommé "Le Marchand de la Mort" pour les terribles armes destructrices qu'il a conçu au cours des xénoguerres, est en possession d'une arche-mère et vient ici pour récupérer la technologie qui lui permettra de la rendre opérationnelle (l'arcacharge et la matrice des arches). Mais le vaisseau va se crasher à Eden et l'équipage en sera expulsé dans des capsules de survie, ce qui n'empêchera pas de faire de nombreuses victimes. A vous alors de faire en sorte de survivre et de retrouver votre employeur afin de mener à bien sa mission.
Heureusement, celui-ci vous a implanté un dispositif EGO (EnviroGardien Online) qui vous aidera grandement pour ne pas trépasser dans cet univers hostile peuplé de mutants humains et autres xénomorphes tels que les Messorans, dont certains sont de taille impressionnante. Et vous croiserez aussi dès le départ le chemin de Cass Ducar, une autre pillarche avec qui vous aurez des intérêts communs qui vous inciteront à vous entraider, ainsi qu'Irisa et Nolan qui étaient avec vous à bord du Liberté, ou encore Le Justicier, un survivant de la bataille de Defiance. Vous enquêterez sur le projet Utopia qui visait une cohabitation pacifique entre humains et votans, mais auquel l'EMC (Earth Military Coalition) aurait peut-être cherché à nuire afin d'éliminer tous les votans.
Un univers impitoyable
Pour pouvoir jouer à Défiance 2050, même s'il se trouve sur Steam, il faut passer par la plateforme Glyph de Trion Worlds, ce qui nécessite donc de s'y inscrire préalablement. Une fois cela fait, rien à signaler de particulier, le jeu tourne plutôt bien, même si on peut regretter un temps de chargement parfois un peu long. Sinon, l'intégralité du jeu est localisée en français, texte et paroles, avec un jeu d'acteur classique mais correct. Un constat que l'on peut faire aussi au niveau des graphismes qui oscillent entre le moyen et le pas mal du tout, notamment dans les jeux de lumière. Le titre est d'ailleurs agrémenté d'un cycle jour-nuit. Nous devions toutefois nous cantonner dans les régions de Mount Tam et de Madera et nous n'avons donc pas eu l'occasion de visiter San Francisco, Alcatraz ou la Silicon Valley.
Au niveau des reproches, on déplorera quelques bugs encore présents, comme des ennemis qui s'envolent ou disparaissent sans raison apparente, ainsi qu'une animation des personnages un peu grossière, tout particulièrement dans les sauts. Autre gros désagrément, le paramétrage de la commande pour effectuer une roulade était réinitialisé à chaque lancement de partie, obligeant à le refaire à chaque fois. N'y pensant pas forcément, les premiers affrontements étaient systématiquement désorientant puisque le personnage ne répondait pas à notre demande.
Du fait de son background, l'histoire est riche et les missions principales sont ponctuées de cinématiques qui permettent de bien s'imprégner du lore. Des indicateurs de direction et de distance nous permettent de nous repérer facilement et de récupérer au passage de nombreuses missions secondaires. On peut même tracer automatiquement le chemin sur la carte en fixant un objectif à atteindre. De plus, sur notre route, nous croisons régulièrement des évènements dynamiques (sauver des soldats, détruire des nids de Messorans…) ainsi que des défis tels que des courses de quad contre la montre. Nous pouvons en effet conduire des véhicules comme des quads mais aussi, en cours de mission, des camions.
Ce ne sont donc pas les activités qui manquent dans Defiance 2050 et l'action à la fois intense et omniprésente, avec une musique qui gagne en intensité quand le rythme s'accélère. Après, ça reste essentiellement un shooter où l'on canarde tout ce qui bouge, mais tout ceci est plutôt bien fait, avec parfois des explosions assez gore, et on y prend rapidement goût, avec un petit côté addictif que l'on ne peut pas nier. On peut toutefois redouter qu'une certaine lassitude s'installe à la longue, car il s'agit toujours plus ou moins de faire la même chose, heureusement que les ennemis à affronter varient au fur et à mesure apportant ainsi un peu de fraîcheur et d'adaptation nécessaire. Nous n'avons pas rencontré ce genre de désagrément au cours des deux week-ends passés sur Defiance 2050, mais cela pourra-t-il tenir sur la durée ? Et qu'en sera-t-il du contenu haut niveau ?
Un EGO démesuré
En tout début de partie, on doit créer son propre pillarche en choisissant parmi 3 races (terrien, irathien ou castithan) et en déterminant l'apparence de notre avatar (sexe, morphologie, couleur de la peau, des yeux et des cheveux, voix, visage, …). Même si nous ne pouvions ici opter que pour la classe Assaut (mobilité), trois autres classes sont possibles : Assassin (furtivité et dégâts importants), Gardien (vitalité et soutien ainsi que contrôle des foules) et Médecin de combat (soins et améliorations de combat). Nous pouvions ensuite monter jusqu'au niveau 25 en complétant à notre gré notre arbre de classe afin de bénéficier de capacités actives (courir, se soigner…) et passives (recharge par roulade par exemple) avec 3 rangs pour chacune. Mais le choix n'est pas forcément définitif puisqu'il est possible de se respécialiser à tout moment. Utiliser les capacités actives décharge le pouvoir EGO et il faut patienter un certain temps avant de pouvoir les réutiliser. Malheureusement, nous n'avons trouvé aucun indicateur pour savoir quand il était à nouveau disponible, un manque regrettable tout comme avec les grenades pour lesquelles il faut également patienter avant de pouvoir en relancer une, mais sans savoir quand cela sera possible.
L'intelligence des ennemis nous a paru très simpliste, ils ne doivent pas disposer de beaucoup de neurones. Mais cela est sans doute normal pour des mutants. La difficulté vient essentiellement de leur nombre et de la résistance de certains, notamment lorsque ce sont des sacs à PV. Il faudra alors bien chercher leur point faible avant de comprendre comment en venir à bout rapidement. C'est par exemple le cas des Monarques. Attention aussi à bien éliminer ceux cherchant à déclencher une alarme, car s'ils parviennent à la déclencher, ce sera la quantité d'ennemis à affronter qui deviendra le principal défi à relever. Le système EGO nous sera dans ce cas-là d'un grand secours. Un bouclier améliorable nous protège avant d'attaquer les points de vie et celui-ci se recharge lorsque l'on se met à l'abri. Si, malgré tout, nos points de vie sont épuisés, on tombe à terre et le système EGO nous permet de nous relever une fois par mission en rechargeant points de vie et bouclier. Si l'on se retrouve à nouveau à terre, il procédera alors à notre extraction vers le point d'extraction le plus proche et nous sauvera donc la vie.
En tant que MMO, le jeu propose bien entendu de la coopération avec les autres joueurs que vous croiserez sur le terrain, que ce soit sur les évènements comme les retombées d'arche ou en lançant une mission instanciée dédiée à la coopération (seul le niveau de difficulté standard était accessible, mais il en existe plusieurs) avec un gros boss au bout que l'on aurait bien du mal à éliminer seul tant ses points de vie sont conséquents. En fin de mission, un classement est affiché avec l'avatar du meilleur joueur mis en vedette afin que chacun voie bien qui a été le plus efficace. De même, du PvP est également au programme, mais n'était pas encore accessible lors des phases de bêta. Tout un pan social est également présent : chat, amis, création de clans…
Un autre élément récurrent dans les MMO et qui accapare une bonne partie de l'attention des joueurs, voire qui devient leur but ultime, c'est l'équipement. Mais dans Defiance 2050, on fait dans le très simple. Point de statistiques à améliorer, c'est purement esthétique et on se limite à une tenue complète et un casque. Non, ici, ce sont les armes, que l'on peut optimiser grâce aux pièces et aux mods récupérés au cours des combats ou en récompense de mission, qui comptent. Toutefois, le système nous a paru bien obscur. Aucune explication n'est donnée et aucun tutoriel ne vient nous assister. Il y a bien quelques chiffres, mais on ne fait que deviner ce à quoi ils correspondent sans être toujours très sûrs de nos déductions. On aura aussi parfois l'occasion de mettre la main sur des armes de pointe très destructrices, mais on ne les conservera que le temps de la mission, ce qui n'empêchera pas néanmoins de bien se faire plaisir dans ces moments-là.
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