Fin septembre 2017, Pixmax lançait une campagne kickstarter pour un nouveau casque révolutionnaire promettant une résolution 8K et un champ de vision de 200° très proche de la vision humaine : le Pimax 8K, présenté à Las Vegas en début d'année lors du CES 2017. Le succès de celle-ci avait dépassé toutes les espérances de la société chinoise, établissant ainsi un nouveau record sur kickstarter (4,2 millions de dollars récoltés contre 200 000 $ visés, mieux que l'Oculus Rift DK1 qui avait récolté un peu moins de 2,5 millions de dollars en 2012), sans doute parce que l'on n'attendait pas une telle évolution avant plusieurs années sur les autres casques VR. Autant dire que l'on est pressé de découvrir le résultat final, surtout que tous ceux qui ont pu enfiler le casque en sont ressortis très enthousiastes. Or le développement de celui-ci semble être en bonne voie puisque la version M1, le dernier prototype du casque, certainement très proche de la version finale, va bientôt être expédié à 10 personnes sélectionnées parmi les backers de kickstarter pour le tester en relation étroite avec l'équipe de développement. Ils seront également libres de publier leurs impressions, ce qui devrait permettre à tout un chacun de connaître les retours.
Le succès de cette campagne, signe d'une très forte attente, n'a pas échappé aux investisseurs chinois qui ont apporté 15 millions de dollars à la firme de Shangai pour l'aider à développer son produit. On est bien loin, cette fois-ci, des 75 millions de dollars levés par Oculus en son temps puis des 2 milliards de dollars qu'à coûté son rachat par Facebook, mais c'est déjà pas si mal.
Il faut dire que le casque de Pimax, avec son look futuriste qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, à de quoi émoustiller de par les caractéristiques qu'il annonce.
En premier lieu, il y a sa définition exceptionnelle. Ce n'est certes pas du vrai 8K, qui n'est qu'un nom commercial, puisqu'il propose en fait 2 écrans en 4K, soit du 3840x2160 par oeil, mais c'est déjà beaucoup mieux que le 2160×1200, soit 1080×1200 par œil, de l'Oculus Rift ou du HTC Vive, et a fortiori du 1920×1080, soit 960x1080 par oeil, du PSVR. On disposera ainsi de 16,6 millions de pixels soit plus de 6 fois supérieurs aux 2,6 millions de pixels des casques haut de gamme actuels. De quoi améliorer très largement la netteté de l'image. Les pixels seront beaucoup moins visibles, l'effet de grille disparaîtra (le Pimax 4K y parvient déjà depuis avril 2016), et l'effet de ghost sera du passé. Il utilise pour cela un écran CLPL (Customized Low Persistence Liquid), une nouvelle technologie développée spécifiquement pour la réalité virtuelle améliorant la luminosité, le taux de rafraîchissement (90 Hz pouvant être poussé à 180 Hz avec la technologie Brainwarp) et le temps de réponse (15 ms), tout en éliminant l’effet de ghosting.
Malgré sa taille accrue et ses deux écrans, le casque devrait rester relativement léger grâce à une bonne répartition des masses. Cela reste toutefois à vérifier, surtout sur de longues sessions. Comme la plupart des casques VR, il utilise des lentilles Fresnel dont l'écart peut être réglé grâce à une molette de 55 à 75 mm. Et il pourra être utilisé avec des lunettes.
L'autre gros point fort du Pimax 8K est son champ de vision de 200° (et 120° en vertical), très proche de la vision humaine (220°). Cela améliorera fortement l'immersion en accroissant la quantité d'information parvenant des alentours et en annulant les distorsions sur le bord des lentilles. L'armature du casque ne sera quasiment plus visible et l'on pourra très facilement oublier son existence. De plus, cela serait à même d'annuler le VR sickness auquel on peut être sujet avec les casques actuels du fait, notamment, du champ de vision réduit qu'ils proposent.
Au niveau du suivi, le Pimax 8K utilise un tracking de position à 360 degrés baptisé PiTracking qui ne repose que sur un seul capteur laser. Un module de tracking inside-out exploitant les caméras intégrées sera toutefois commercialisé par la suite, et deux stations de tracking Lighthouse sont fournies avec le casque. Celui-ci est en effet compatible avec tous les accessoires du Vive, y compris ses contrôleurs (dont les futurs Knuckles). Il dispose cependant de ses propres contrôleurs à détection de mouvement reprenant le design des Knuckles et fournis avec le casque.
Le casque disposera aussi d'un microphone intégré, de deux prises Jack 3.5 mm permettant de brancher un casque audio ou des écouteurs, et de l'eye-tracking. Un module sans fil devrait également être proposé un peu plus tard, la conception du Pimax 8K se voulant modulaire. Enfin, du côté des applications, celles-ci seront proposées sur la boutique PiHome de Pimax, mais le casque sera aussi entièrement compatible avec Steam VR et l'Oculus Home via Revive, de quoi lui ouvrir un beau catalogue.
La configuration minimale pour pouvoir utiliser le casque est la suivante : processeur Intel Core i5, carte graphique GTX980 ou 1070, et 8 Go de RAM. Dans ce cas, ce sera toutefois du 4K qui sortira du PC avant de subir un upscaling de manière logicielle à l'intérieur du casque pour passer au 8K. La configuration recommandée pour exploiter au mieux le casque et profiter de la 8K native est donc un peu plus élevée : processeur Intel Core i7, carte graphique GTX 1080ti, et 16 Go de RAM.
La sortie du casque initialement prévue pour début 2018 connaîtra donc un léger retard puisqu'elle est désormais planifiée pour le second trimestre 2018 (compter plutôt la fin du trimestre que le début). Les backers Kickstarter seront bien entendu livrés en priorité avant que le casque ne soit commercialisé dans le commerce au prix de 799 dollars, avec ses deux contrôleurs et ses stations de tracking. Mais cette petite attente n'est pas très cher payée pour bénéficier de ce qui pourrait bien devenir la nouvelle référence des casques VR.
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