Disponible depuis le 23 mars dernier sur Xbox One, PS4 et PC via Origin, A Way Out est un jeu qui ne se pratique qu'à deux, que ce soit en local ou en ligne avec un pote. Beau geste d'ailleurs : en l'achetant, vous aurez accès à une seconde copie à donner à un ami.
Rente en plan
A Way Out permet de suivre le destin de deux taulards : Vincent et Léo, deux mecs aux modes de pensée bien distincts. Le premier est un bourru, toujours prêt à foncer dans le tas lorsque le second est beaucoup plus posé et réfléchi. Ces deux âmes vont donc s'unir afin d'esquiver leur peine de taule et régler le compte d'un ennemi commun encore à l'extérieur.
N'y allons pas par 4 chemins, Vincent et Leo sont des coquilles vides, de vrais stéréotypes de blockbusters hollywoodiens, il devient donc rapidement compliqué de s'identifier à l'un ou l'autre des bonhommes. De plus leur aventure ne comporte qu'un unique enjeu intéressant, et ce dernier ne se manifeste que lors de la dernière demi-heure de jeu : le coup des familles de détenu qui luttent contre l'absence d'un mari ou d'un père est on ne peut plus cliché et mal amené…
Bref, la trame principale de A Way Out est une petite catastrophe, d'autant que l'écriture globale confine au nanar, il va tout faire ce jeu : le coup des draps à nouer pour s'évader, des incohérences scénaristiques en veux-tu en voilà et de trop rares tentatives de vannes, qui tombent de toute façon à l'eau. Nous sommes donc devant un titre bien trop sage et premier degré et un sacré coup d'épée dans l'eau pour un titre axé sur la "narration".
Coopératif à gris col
Du coup on pourrait se dire que le gameplay en coopération va sauver les meubles, mais que nenni messires, c'est la foire aux QTE ! Concrètement, afin d'assurer un rythme convenable à l'aventure et pour s'assurer que toute sa petite chroégraphie soit exécutée sans fausse note, A Way Out vous remet constamment sur les rails. Alors ça passe lors des 2 premières heures de jeu, puis on en vient finalement à regarder un titre qui se termine sans nécessairement avoir besoin de toucher à la manette.
C'est triste, d'autant que les deux gangsters ne cessent de teaser une grosse scène d'action tout au long de l'histoire. Le résultat ? Une phase en TPS toute pétée qui ferait passer Army of Two pour un chef d'oeuvre. Et tant qu'on en est à évoquer les pires moments du jeu, on peut aussi y inclure toutes ces phases en véhicule aux collisions pas toujours très joyeuses et aboutissant sur des game over qui peuvent parfois créer de la frustration.
Lorsque l'on fait le bilan, 3 séquences en tout et pour tout ont réussi à nous sortir de notre torpeur : toute la phase de découverte du concept avec les écrans scindés, le fameux plan séquence de l'hôpital, bien réalisé mais trop long et la toute fin de l'histoire et ses grosses surprises. Cette dernière vaut-elle le coup de s'ennuyer à 2 pendant près de 6 heures ? On vous laisse seuls juges, mais avec aucun dilemme moral pour relever la sauce et des personnages avec si peu de charisme qu'ils feraient fantasmer un platiste, nous notre choix est vite fait.
Prison trek
Si les trailers pouvaient laisser penser que A Way Out se déroulerait majoritairement en prison, il n'en est finalement rien, puisque l'évasion tendue côtoie la petite session de pêche champêtre, dans une succession de séquences pas toujours très cohérentes (la fameuse écriture encore une fois).
Cela permet tout de même de voir pas mal d'environnements différents en 6 heures, de la forêt, de l'urbain, une forêt tropicale… De la variété certes, mais peu d'ambitions, les portions les plus libres du jeu ne vous proposant que des environnements clos perclus de petites interactions inutiles, histoire de patienter pendant que l'autre protagoniste finit son dialogue important.
Enfin, la technique est tout à fait honnête pour ce genre de production, même si on a parfois l'impression que nos deux taulards frappent dans le vide lors des bastons (uniquement en QTE) et qu'ils ne disposent pas vraiment d'expressions faciales. Quant à l'OST, on est sur de la soupe sans saveur, aucun thème ne reste en tête et tout est malheureusement oublié une fois le jeu coupé, un beau gâchis également de ce côté là.