Après le test de Bayonetta 2, nous vous proposons de redécouvrir celui du premier opus sur WiiU, le portage étant identique à celui qui avait été réalisé à l'époque.
Ma référence à moi
Bayonetta est une sorcière de l'Umbra et en tant que telle, elle se doit de botter les fesses des anges descendant sur Terre. Équipée de pistolets à chacune de ses extrémités et dotée de pouvoirs magiques monstrueux, la belle est passée maîtresse dans l'art de la castagne sur différents plans astraux. Seulement, Bayo a un problème… Un problème qui touche d'ailleurs pas mal de héros de jeux de rôle japonais: la demoiselle est amnésique et entend des voix. Ces dernières ont au moins le mérite de la guider et de lui promettre le retour de sa mémoire si elle se rend à Vigrid, sorte de Vatican fictif. Un synopsis et un scénario loin d'être palpitants, mais Bayonetta va puiser dans d'autres ressources pour nous scotcher à ses cutscenes. Toutefois, avant de vous en citer quelques-unes, il convient de faire un bref historique du studio Platinum Games: PG est un studio japonais fondé par d'anciens développeurs de Capcom officiant à l'époque sous le nom de Clover Studios, studio à l'origine de quelques pépites sur Playstation 2.
Okami fut leur dernier titre sous la houlette de Capcom, après quoi ils décidèrent de voler de leurs propres ailes. Or, dans le lot de développeurs ayant quitté le navire, on retrouve par exemple Hideki Kamiya et Shinji Mikami, les papas des Devil May Cry et de Viewtiful Joe (entre autres). Pour en revenir à nos moutons, Bayonetta est un jeu ultra-référentiel, qui n'hésite pas à balancer une tonne de clins d'oeil plus ou moins visibles aux jeux de leur ancien employeur. Ainsi, l'héroïne disposera des mêmes flingues que Dante, certaines tombes rappelleront des séries de jeux mortes et les dialogues avec des petits bouts de Resident Evil dedans ne sont pas rares. Encore mieux, le titre étant édité par Sega, les développeurs se sont complètement lâchés pour proposer des thèmes musicaux et des chapitres rappelant quelques jeux de la firme: juste génial. Du coup on attend chaque dialogue et chaque cinématique avec une impatience quasi-tangible, juste histoire de voir comment le jeu va réussir à nous surprendre.
Le bâillon faible
Vous l'aurez sans doute remarqué si vous avez déjà vu ou même joué à Bayonetta: la sorcière n'hésite pas à prendre des positions lascives durant les combats et sa tenue magique uniquement formée par sa chevelure a de quoi faire virer au rouge écarlate le visage de n'importe quel défenseur de la gent féminine. Qu'elles ne s'inquiètent pas, l'héroïne n'en garde pas moins une classe indéniable et ce, malgré un fan-service poussé tellement loin dans la stratosphère qu'il en devient comique. Et pour être honnête, toutes ces animations "sulfureuses" forment des chorégraphies d'une rare virtuosité. D'ailleurs on ne va pas y aller par quatre chemins: Bayonetta dispose de l'un des meilleurs gameplays jamais vus dans un beat-them-all, rien que ça. Outre des affrontements à la mise en scène juste épique avec des boss gigantesques et des bastons en arène taillées pour les combos de malade, son système de combat est d'une richesse rare: une liste de combos à même de rivaliser avec la longueur de la file d'attente d'une séance de dédicaces de Franck Michael, et quelques mécaniques de gameplay originales achevant de rendre le jeu jouissif au possible. Principale feature du jeu, le Witch Time permet à Bayo de ralentir le temps (sauf pour elle), à chaque fois qu'elle esquive une attaque ennemie au bon moment.
C'est tout simple comme idée et pourtant à l'usage, c'est juste un pur délice et ça permet de nombreuses possibilités pour des échauffourées ne manquant pas de saveur. L'autre petite finesse se joue dans l'armement de la magicienne: équipée d'armes aux mains et aux pieds, des tas de combinaisons d'armes sont alors possibles, d'autant que l'armurerie de la miss a de quoi faire complexer son cousin à la chevelure platine: bazooka, sabre laser, katana, patins à glace (!)… Y en a pour tous les goûts. Mais que serait un bon beat them all sans un léger soupçon d'exploration? Là aussi, les développeurs de Platinum Games se la sont joués grands seigneurs, avec un tas de salles secrètes et d'objets à débloquer. Reste finalement à parler du scoring, un autre des éléments essentiels du cahier des charges du genre. À chaque bataille vous serez noté de pierre à platine pur, le jeu se basant sur trois critères: combos, vitesse et dégâts reçus. Le challenge ultime de Bayonetta sera donc de tout finir en platine pur en mode de difficulté maximum (mode désactivant le Witch Time). Complet, technique, défoulant: ça envoie du très lourd, croyez-nous sur parole.