Ci-dessous, vous pourrez retrouver notre test de la version PS4 de Dragon Quest Builders, en tout point identique à cette mouture Switch à l'exception de quelques petits détails, comme ces petits goodies in-game rappelant les origines de DQB et qui s'avèrent être tout à fait dispensables.
On notera également (et logiquement) un jeu un chouïa moins propre sur lui, avec un aliasing beaucoup plus présent et une résolution tirée vers le bas, pour atteindre les 720p en mode nomade et les 900p en mode docké.
Boule & build
Souvent taxé de clone de Minecraft, DQB est pourtant bien différent, puisque ce dernier dispose d'une narration, de quêtes et d'objectifs : loin du sandbox de Mojang, il s'agit donc d'un J-RPG avec le gameplay d'un jeu "à la Minecraft".
Votre aventure débute dans un tombeau lugubre, dans lequel vous allez être réveillé par une voix divine qui sera le fil rouge de l'épopée : l'objectif de votre existence est de sauver le monde des forces diaboliques de Lordragon, le Seigneur du Mal local. Faut dire que le bougre a eu l'excellente idée de faire régner la terreur partout en Alefgard, poussant ses habitants à errer sans but et sans domicile fixe. Mais grâce à vos pouvoirs de constructeur légendaire et à votre esprit de déduction peu commun qui va vous permettre de deviner des recettes de craft en ramassant certains objets, vous allez pouvoir tenter de redonner vie à ces terres désolées.
Dragon Quest oblige, le scénario est d'une simplicité enfantine, ce qui ne l'empêche cependant pas d'aborder des thèmes un peu plus adultes, en totale contradiction avec la direction artistique toute mignonne. La mort est omniprésente dans le jeu et il n'est pas rare d'avoir à crafter des pierres tombales afin d'offrir des sépultures décentes à quelques quidams qui se seront faits avoir par les sbires de Lordragon. Construit en chapitres comme autant de contrées à explorer, Dragon Quest Builders prend le parti de faire recommencer le joueur quasiment de zéro à chaque nouvel acte, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Une bonne, parce que le sentiment de devoir quitter une ville que l'on a mis du temps à bâtir est un déchirement indescriptible et une mauvaise parce que cela n'encourage pas à bâtir de "belles" villes.
Fort heureusement, Square Enix a pensé à tout, avec des objectifs à chaque chapitre comme autant de raisons de replonger dans un chapitre en particulier : devoir le terminer en un nombre de jours limité, faire monter son village au niveau 5 (nous y reviendrons) ou encore dénicher certains secrets d'une contrée. En résulte une campagne qui se termine en ligne droite en une bonne cinquantaine d'heures (et encore, c'est uniquement si vous avez la très mauvaise idée de ne pas faire les nombreuses quêtes annexes du jeu éparpillées un peu partout).
Village People
La construction des chapitres est sensiblement toujours la même : équipé d'un drapeau magique, vous installez un carré de lumière dans lequel les "points" de votre village seront pris en compte. Une fois la zone de construction trouvée, un premier habitant viendra vous expliquer les maux qui rongent la province dans laquelle vous vous trouvez et vous donnera des quêtes afin de commencer à travailler sur la reconstruction du village. Cela s'accompagne de recettes de craft inédites et d'objectifs spéciaux. À titre d'exemple, le chapitre 2 en Rémulda vous proposera de combattre une mystérieuse maladie causée par un condor géant et ses comparses. Il faudra donc veiller à créer une salle de repos, allez chercher les malades dans les décombres de leurs habitations et leur attribuer un traitement.
Problème : impossible de créer un anti-poison efficace sans l'aide d'un alchimiste renommé. Qu'à cela ne tienne, il paraît justement qu'il y en a un qui traîne dans les collines à l'ouest, mais il est réputé pour avoir mauvais caractère et demandera probablement quelque chose en échange de ses services. Bref, vous avez compris le topo. Chaque suite de quêtes demande également d'avoir un certain "niveau de village" avant de pouvoir être bouclée. Pour augmenter ce score, il faudra créer un maximum de bâtiments, de meubles, de décorations et autres babioles afin d'embellir tout ça et passer au niveau suivant.
Pour confirmer votre avancée, une attaque de monstres façon tower defense s'enclenchera et gare à vous si les défenses de votre village ne sont pas suffisamment solides ! Les combats sont d'ailleurs le plus gros point faible du jeu : un bouton à presser pour attaquer et quelques attaques spéciales, mais rien de vraiment jouissif ou excitant. Cela n'empêche pas quelques affrontement de boss épiques en conclusion de chapitres avec de véritables patterns et points faibles à exploiter. Pour le fonctionnement du craft pur et dur, la vue à la troisième personne change pas mal de choses, mais là encore, Square Enix se l'est jouée finaude et a rendu les bâtiments finalement encore plus faciles à construire que dans Minecraft.
En restant appuyé sur carré, le héros pose deux blocs de hauteur, il suffit ensuite de maintenir la touche enfoncée puis de se décaler un peu pour poser deux autres blocs et ainsi de suite. Cette méthode sera très utile, particulièrement quand il sera nécessaire de suivre des plans prédéfinis, gentiment donnés par vos habitants. Et puis il y a tout ce petit côté plates-formes mis en exergue par un level-design fixe et non des univers générés aléatoirement : les développeurs se sont donc lâchés sur les passages secrets et autres petites friandises à dénicher dans tous les recoins. Finalement, il ressort DQB l'ambiance d'un de ces jeux à l'ancienne, un peu rude sur les contours, mais au plaisir de jeu constant procuré par un titre bien conçu rempli d'excellentes surprises.
Rendez-vous en terrain connu
Que ceux qui n'accrocheraient pas plus que ça à la campagne se rassurent, un mode créatif est bien présent. Nommé Terra Inocgnita, ce dernier permet de construire tout et n'importe quoi et même de faire profiter vos amis de vos créations dans un cadre prévu à cet effet. Petit bémol cependant : il est nécessaire de terminer le premier chapitre du jeu pour y avoir accès, puis de conclure les autres si vous désirez posséder tous les éléments.
Autre à-côté bien plus dispensable, une arène qui sert de salle d'entraînement contre le bestiaire du jeu, évidemment tiré de la série canonique. Builders respecte d'ailleurs comme elle se doit la licence, avec un character-design de Toriyama et une bande-son "best of" à tomber par terre. Techniquement, le jeu n'est pas une claque, mais est néanmoins largement suffisant pour en profiter sans subir de saignement oculaire (testé sur PS4). On notera cependant quelques rares chutes de framerate injustifiées au gré de notre exploration, mais là non plus, rien de vraiment rédhibitoire. Dragon Quest Builders possède un charme fou et pour peu que le craft vous attire ou que vous appréciez le RPG japonais dans tout ce qu'il a de plus pur et attachant, vous devez essayer ce jeu !