Devolver Digital présente Crossing Souls, un jeu d'aventure développé par le studio espagnol indépendant Fourattic. Disponible à partir du 13 février sur PC, Mac et PS4, il propose un bond dans le temps pour retourner dans les formidables années 80. Les films de Richard Donner et Steven Spielberg, les salles d'arcade, la musique pop, Crossing Souls est tout bonnement farci de dizaines de références. Nous avons remis un vieux jean's "neige", un tee-shirt LC Waïkiki et chaussé une paire d'Adidas Americana pour aller vérifier ce que ça donnait.
- Genre : Aventure
- Date de sortie : 13 février 2018
- Plateforme : PC, Mac OS, PS4
- Développeur : Fourattic
- Éditeur : Devolver Digital
- Prix : 14,99€
Compte sur moi
1945, un archéologue, le Dr Carter Jones (si vous n'avez pas la référence : Howard Carter, le découvreur du tombeau de Toutankhamon et le célèbre Indiana Jones) est envoyé par le gouvernement américain en Égypte afin de mettre la main sur un artefact aux propriétés exceptionnelles, la Pierre de Douât. Après avoir rempli sa mission, il disparaît sans laisser de traces.
1986, banlieue américaine typique, une bande de cinq gamins (typiques aussi) vivent des aventures de leur âge. Un jour, Kevin, le petit frère de Chris (le personnage principal) appelle les autres afin d'aller voir un cadavre qu'il a aperçu près d'une rivière. Ils s'y rendent et découvrent le corps d'un homme. Ils découvrent aussi ce qu'ils ne savent pas encore être la Pierre de Douât. Ils s'en saisissent et se sauvent, poursuivi par la bande de "blousons noirs" locale après que ces derniers ont décrété que le cadavre et tout ce qu'il le concerne leur appartient parce qu'il est sur leur territoire. Kevin parvient à se sauver seul avec la Pierre, mais malheureusement décède, vampirisé de son énergie vitale par l'artefact. Le reste de la bande récupère l'objet et se précipite chez Math, le scientifique de la bande. Ce dernier fabrique un appareillage qui fournit une énergie quasi-infinie à la Pierre via une barre Gamma (coucou Bruce Banner). Ce dispositif permet aussi de contrôler le pouvoir de la Pierre, les jeunes héros découvrant alors qu'elle sert de portail entre le monde des vivants et celui des morts. Ils retrouvent ainsi le petit Kevin.
À l'autre bout du pays, le colonel Beringer, qui se fait appeler Major Oh Russ (peut-être un clin d'œil à Russ Meyer, cinéaste fantasque américain amateur d'énormes protubérances mammaires) et qui avait organisé l'expédition de 1945, entend parler de la réapparition de l'artefact et lance toutes ses équipes afin de le récupérer. Il espère ainsi pouvoir enfin accomplir son dessein, qui n'est rien de moins que la conquête du monde. Notre petite bande d'amis va donc devoir lui échapper.
Des choses plus étranges
Peut-être que certains d'entre vous auront reconnu le début de Stand by Me, nouvelle de l'immense Stephen King portée à l'écran en 1987 par Rob Reiner. Ceci est la première de la longue liste de références aux années 80 qu'ont glissé les développeurs de Fourattic. Pour commencer, l'ambiance est typiquement "à la Spielberg". Les héros sont des ados qui jouent au baseball, se déplacent en BMX, etc. C'est d'ailleurs plutôt des anti-héros, toujours un peu à la manière de Stephen King comme dans le roman Ça par exemple. Chacun est un peu une caricature. Il y a tout d'abord Chris, le chef de la bande, le beau gosse. Il est suivi par Kevin, sont petit frère espiègle et farceur, un peu saoulant. Vient ensuite Math, le nerd, capable de bricoler n'importe quoi. Big Joe est le suivant, un noir obèse qui vit avec sa mère et qui ne pense qu'à manger. Enfin, Charlie est la fille du groupe, garçon manqué qui vit avec son père alcoolique et violent dans un campement de caravanes.
Crossing Souls collectionne les clins d'oeil à la musique, aux films et aux jeux vidéo des années 80. Il y a d'ailleurs des K7, des VHS et des JV à trouver et à collectionner (ils n'influent en rien sur l'histoire ; ne servent qu'à gagner des trophées). Cela dit, à chaque fois les titres sont détournés avec beaucoup d'humour, à l'image de la VHS "Trek Wars, the return of Spock". L'ambiance est aussi parfaitement rendue grâce à l'OST parfait qui colle parfaitement au thème. Là où cela devient réellement intéressant, c'est quand les références aux jeux vidéo ont une incidence sur le gameplay.
Le dragon double
Crossing Souls est présenté en vue orthogonale, "à la Zelda sur NES" et les graphismes sont pixelisés, toujours pour coller à l'esprit 80's. Aucun problème de maniabilité des personnages si ce ne sont quelques difficultés durant certaines phases de plateformes avec des sauts à la réception hasardeuse. Chaque personnage à son gameplay propre avec ses atouts et ses défauts. En fonction des situations qui se présentent, il faudra ainsi faire le bon choix. On switch entre les persos via une touche, R1 sur PS4. Chris est capable de sauter et de frapper avec sa batte de baseball. Il peut aussi escalader les murs. Math est doté de chaussures à réacteurs qui lui permettent de planer sur de courtes distances et son arme est un canon laser. Big Joe est lent, ne sait pas sauter, mais a beaucoup plus de santé que les autres et frappe très fort. Il est le seul aussi à avoir la force de bouger les objets. Enfin, Charlie est capable d'accélérations fulgurantes et son arme est un fouet. D'une pression sur F2 (toujours sur PS4), l'appareil qui contient la Pierre de Douât fait apparaître le monde des morts et les démons qui l'habitent. Kevin apparaît aussi. Lui aussi est capable de sauter, plus haut que Chris, et traverse les portes.
Face aux nombreux puzzles et énigmes, il faut alterner entre les mondes afin de trouver les bonnes solutions. Tous les morts ne sont pas des démons et nombreux sont ceux qui ont des choses à raconter et qui sont prêts à aider les adolescents. Les casse-tête alternent avec les phases d'action, mais certains sont particulièrement ardus. La première chose est de comprendre ce qui est demandé puis de chercher les indices qui aident à la résolution. Il est nécessaire de bien questionner tous les PNJ présents, de choisir le bon perso en fonction de ses aptitudes et d'explorer de fond en comble le niveau.
Là où les développeurs ont réellement bien joué le jeu de la référence, c'est, comme nous l'avons vu, lorsque celle-ci agit directement sur le gameplay. Ainsi, certains passages du jeu sont directement copiés sur ceux d'un jeu vidéo culte, comme par exemple Double Dragon et ses vagues d'ennemis à tabasser tout en avançant. Il y a aussi un niveau qui est un joli clin d'œil à Retour vers le Futur 3 dans lequel il va falloir trouver à quelle date revenir pour changer le présent. Enfin, ultimes références incluses par le studio, les cutscenes entre les chapitres reprennent les animations des dessins animés de ces années-là, allant même jusqu'à inclure les images et le son qui sautent, comme sur une VHS usée. Mais là, on risque de perdre les plus jeunes de nos lecteurs.
