Test des jeux PlayLink sur PS4
Maintenant que le parc de PS4 est bien établi mondialement et que Sony a bien martelé que sa console était celle des gamers "purs et durs" (This is for the Players), le constructeur peut sortir sa gamme de party-games sans risquer de passer pour casual. Plus sérieusement, Sony introduit une nouvelle manière de jouer à plusieurs. Alors que le motion-gaming est mort, ou du moins très mal en point, l'idée a été d'utiliser un appareil que tout le monde (ou presque) possède aujourd'hui, un smartphone. Chacun des jeux a son application et une fois téléchargée gratuitement, celle-ci fera office de manette. Au delà de l'aspect ludique, que valent les premiers jeux proposés ? Nous vous les présentons dans ce test.
Genre : Party Games
Plateforme : PS4
Prix : 19,99€ le jeu
Date de sortie : 22 novembre 2017
Langue : Anglais / Français
Planet of the Apes: Last Frontier
À tout seigneur tout honneur, on commence avec Planet of the Apes: Last Frontier, peut-être le plus attendu des jeux de la gamme PlayLink. Sans être siglé PlayLink, il permet tout de même à plusieurs joueurs de collaborer tout au long de (la courte) histoire. L'histoire se déroule entre le deuxième (L'Affrontement) et le troisième film (Suprématie) de la dernière trilogie. Le jeu met en scène de nouveaux héros inconnus que l'on va suivre durant environ trois heures et narre la rencontre entre la troupe de singes et un groupe d'humains qui, chacun pour sa survie, va tenter de conquérir les dernières ressources de la zone. Loin de l'aventure interactive vendue par les différents trailers, Planet n'est pas un jeu, c'est un film interactif. Le ou les joueurs (jusqu'à quatre) doivent faire des choix durant certains dialogues, et il est rapidement clair que ces décisions n'influent en rien le cours du récit. Les deux alternatives proposées sont même parfois si peu différentes que proposer un choix semble inutile.
Le côté PlayLink se présente donc comme la possibilité à quatre joueurs de faire chacun ses choix. Que ce soit grâce à une manette DualShock ou sur son smartphone, chacun a la lourde tâche d'appuyer sur croix droite ou croix gauche. S'il y a désaccord, il faut alors s'entendre puis refaire ses choix. Si un joueur ne démord pas de son avis, il peut alors imposer son choix aux autres qui deviendra la solution sélectionnée d'autorité. Mais il ne pourra plus refaire cette manipulation tant que chacun des autres joueurs n'aura pas à son tour imposé un de ses choix. Le but est clairement de créer la discussion et le débat sauf que dans le cas présent, comme nous l'avons vu, les choix proposés n'ont aucune incidence sur le déroulement de l'histoire. Seules les dernières vingt minutes auront une influence et mèneront à l'une des quelques fins différentes. Malheureusement l'ennui ayant gagné l'assistance depuis longtemps, les joueurs feront les derniers choix à la va-vite pour arriver à la conclusion. Et c'est d'un commun accord que les participants décideront de ne pas refaire Planet parce que "bah on s'en fiche des autres fins !"
Note : 10 / 20
SingStar Celebration
Ça n'est pas la peine de présenter la licence de karaoké de Sony. Si ? Bon, petit retour en arrière. En 2004, Sony présente SingStar sur sa PS2, un jeu qui permet aux joueurs de chanter leurs titres préférés dans un micro vendu comme accessoire. Comme on le sait, derrière chaque joueur - chaque être humain peut-être même - se cache un chanteur de salle de bain. Et cela, Sony l'a bien compris. Chacun et chacune se rêve plus ou moins secrètement en rockstar, en popstar, en metalstar ou en on-ne-sait-quoi-star. Il n'y a qu'à voir le succès des différents télé-crochets pour s'en assurer. Tout cela pour dire que le succès phénoménal de la licence est dû avant tout au fait qu'avoir un karaoké à la maison, c'est tout simplement génial pour beaucoup de monde. Qui n'a pas invité des amis ou s'est retrouvé invité à une soirée au cours de laquelle une partie a été lancée ? Chacun s'y est ensuite essayé, plus ou moins alcoolisé, dans la meilleure des ambiances, piochant sa chanson favorite pour "tout déchirer". Le karaoké est sûrement LE social-game par excellence.
SingStar Celebration est le dernier opus d'une série qui en compte aujourd'hui 38 au total dont 31 sont sortis en Europe. Il ne révolutionne pas la formule du karaoké mais présente quelques nouveautés. Tout d'abord, l'aspect PlayLink est représenté par la possibilité de chanter dans le micro de son smartphone lorsque l'on ne dispose pas de micro adapté. Il suffit de télécharger l'application dédiée et hop, let's sing ! Jusqu'à huit chanteurs peuvent ainsi se casser la voix sur trente nouveaux titres qui s'ajoutent à la phénoménale playlist existante. Vous pouvez retrouver la liste de ces trente titres sur le site officiel. Il y en a pour à peu près tous les goûts et chacun(e) devrait trouver son bonheur. Dans Celebration, Sony a mis l'accent sur le côté social. Il est ainsi possible d'enregistrer ses prestations et de les partager sur l'espace communautaire. Le jeu propose aussi un mode fête dans lequel les participants, après avoir créé leur avatar, vont se regrouper en équipes puis s'affronter au cours de plusieurs manches. Il est possible de configurer chaque partie en mêlant les modes 1v1, passage de micro, etc. De quoi rendre chaque partie bien vivante.
Note : 14 / 20
Knowledge is Power
Voici la caution culturelle de ce test. Enfin, c'est ce que l'on peut penser tant qu'on ne l'a pas lancé. En effet, loin du quizz qui pourrait être tristouille, rébarbatif et élitiste, Knowledge is Power réussit à rendre ludique un simple jeu de questions culturelles. Sa recette ? Un environnement graphique "cartoonesque" et des possibilités de personnalisation, par exemple se prendre en selfie puis l'afficher à l'écran. Entre deux et six joueurs vont pouvoir affronter leur culture générale au cours de parties aux thèmes multiples. Le jeu propose ainsi de "voter" le thème de chaque question, ce que le jeu amène naturellement puisque les transitions entre deux questions de thèmes différents se font sans coupure brusque. Le principal avantage : éviter qu'un joueur qui domine un sujet en particulier emmagasine les points pendant que ses adversaires rament à répondre à une seule question.
Knowledge is Power propose un deuxième moyen de briser une hypothétique hégémonie : les malus. À chaque question, chaque joueur va avoir la possibilité d'apposer un handicap au joueur de son choix. Ces handicaps vont consister à ralentir un adversaire et l'empêcher de répondre immédiatement à la question posée. Il devra par exemple briser de la glace sur les réponses possibles ou nettoyer l'écran de son smartphone brutalement remplie de boue. Nous ne saurions trop vous conseiller de choisir des adversaires possédant un réel sens de l'humour. Autant les crises de rires peuvent arriver très vite, autant un joueur qui va voir tous les autres se liguer contre lui risque de rapidement perdre les pédales et distribuer des bourres-pif. C'est peut-être le seul reproche que l'on pourrait faire à ce jeu : certains, aidés par ces malus distribuables à l'envie, vont plus faire de l'anti-jeu qu'autre chose. Malgré tout, chacun son smartphone à la main, la bonne partie de soirée n'est pas loin. Et nous ne sommes pas loin non plus d'apprendre deux-trois choses.
Note : 13 / 20
Hidden Agenda
La vraie bonne surprise à nos yeux de ces premiers jeux PlayLink. Après avoir testé La Planète des Singes, votre serviteur a abordé Hidden Agenda sur la réserve. "Encore un film interactif ?" Oui mais ici, le ou les joueurs ont beaucoup plus la main sur les événements. Tout de suite, signalons le (gros) bémol du gameplay : ici, smartphone ou tablette obligatoire, une DualShock ne servira à rien. L'application à télécharger sert à interagir sur ce que l'on voit à l'écran de trois façons différentes : opérer un choix durant un dialogue, scanner une scène en quête d'indices ou accomplir un QTE. Et dans Hidden Agenda, vos actions ont une réelle incidence sur l'histoire. Au point qu'il est possible de se prendre un game-over et de devoir reprendre le jeu du début.
L'histoire raconte une enquête policière durant laquelle les deux héroïnes vont tenter de faire innocenter un coupable désigné. Il va donc falloir, comme nous l'avons vu, récolter des indices ici ou là , diriger des interrogatoires ou encore gérer des dialogues apparemment anodins mais amenés à révéler des vérités. Hidden Agenda est un véritable film interactif, avec de superbes graphismes et une histoire prenante. Alors d'aucuns diront que le scénario présente peu de nouveautés et que les personnages croisés peuvent paraitre caricaturaux. Bien entendu, il ne faut non plus s'attendre à des master-twists à la Fight Club ou à la Usual Suspects, mais ne boudons pas notre plaisir et il est facile d'apprécier le voyage. Hidden Agenda est (avec Planet), de par son format, un jeu PlayLink qu'il est plutôt préférable de faire seul, ne serait-ce que pour éviter les discussions, voulues par l'éditeur mais au final pas très utiles, qui pourraient résulter de désaccords sur la route à suivre.
Note : 16 / 20
En résumé
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Les plus et les moins |
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Une belle idée que d'utiliser les smartphones comme "manettes" | Planet of the Apes, qui pèse 30 Go, qui était le plus attendu et qui est malheureusement une déception | ||||
Toujours d'énormes soirées à passer entre amis | Les malus de Knowledge is Power qui peuvent "casser" le jeu. | ||||
Des jeux pour tous, avec des classiques pour être certains de ne pas se tromper (karaoké) | Ces party-games, aussi sympathiques soient-ils, ne révolutionnent pas le genre |