MLG et Activision font face à un problème majeur depuis le lancement de WW2, les évènements ouverts de Call of Duty World League sont pleins à craquer et certaines équipes ne peuvent y participer par manque de place, c'est tout un système qui est remis en cause aujourd'hui.
Alors que l'organisateur remplissait déjà ses events sur l'un des jeux les moins populaires de l'histoire de Call of Duty aussi bien pour le grand public que chez les compétiteurs lors de la saison Infinite Warfare, l'arrivée de WW2 fait exploser l'intérêt autour des CWL Opens. Ces gigantesques LAN à 200 000$ où tout un chacun peut tenter sa chance, côtoyer le haut niveau et participer à la COD World League croulent sous les demandes de participation.
Il a fallu moins d'une heure hier soir avant que les fameux Team Passes pour le tournoi de la Nouvelle Orléans soient déjà en rupture de stock. Pas moins de 160 équipes, soit 640 joueurs ont déjà leur billet pour le major de janvier mais des centaines ont été laissés sur le carreau.
Dès lors, ces évènements ne peuvent plus être considérés comme ouverts et c'est bien ce que reprochent les joueurs à Activision et MLG. Tout le système CWL repose sur ce principe, vous gagnez des Pro Points en participant aux compétitions en ligne et en vous déplaçant à ces évènements ouverts pour tenter de participer aux autres majors, à la Pro League et aux championnats du monde en fin de saison. Pour rester dans la course avec les équipes du gratin mondial et tenter de prendre leur place, les joueurs de seconde zone sont dans l'obligation de participer aux Opens Bracket, essayer d'intégrer les poules, défier les meilleures équipes et amasser un maximum de Pro Points pour prendre leur place au classement général.
Alors que cette course reposait l'an dernier sur la performance et la capacité de sortir de cet énorme arbre ouvert, cette année, elle commence dès la boutique du site MLG. Sans Team Pass, pas d’évènements et au vu de leur importance, c'est toute la saison qui se joue sur une non participation. En France, ils sont nombreux à ne pas avoir eu la chance de se procurer un ticket, l'équipe de Maxime «mAxxie» Ebran en tête de liste qui ne sera déjà pas à Dallas mais également celle de Sami Arhor chez Red World Gaming. Ne pas participer aux CWL Opens c'est condamner ses espoirs de se tailler une place dans le top européen et mondial. Un constat cruel auquel ces joueurs qui n'ont plus rien à prouver à échelle nationale et qui ont les moyens de se rendre dans ces évènements sont pourtant confrontés.
Pour les joueurs méconnus et les amateurs, les Pro Points servent surtout à se faire remarquer par les structures ou les autres équipes pour tenter d'intégrer petit à petit la scène professionnelle. Si les joueurs n'ont pas la possibilité d'y participer et que les Pro Points ne donnent aucune priorité sur l'achat de Team Passes à quoi bon jouer en ligne ? Le ladder et les tournois GameBattles sont loin d'être suffisants pour se se qualifier aux autres échéances et les repérages de nouveaux talents se font surtout en scrims ou en mix. La voie d'accès au niveau professionnel sur laquelle l'éditeur et son partenaire MLG ont basé leur circuit est littéralement en train de s'écrouler.
Les ligues nationales qui arriveront en janvier n'apportent aucune réponse au problème puisqu'elle n'ont pas de lien direct avec la Pro League et visent seulement à dynamiser la scène dans les huit pays concernés par leur existence. Encore une fois, une équipe qui aura réussi à s'envoler pour Dallas ou la Nouvelle Orléans pour n'y passer qu'un ou deux tours pourra potentiellement prendre la place d'une meilleure équipe qui n'a pas eu le chance d'obtenir son ticket pour ces tournois.
La solution la plus évidente serait de donner la priorité à l'achat de Team Passes selon les Pro Points, afin que les joueurs professionnels et semi professionnels qui n'ont pas été invité en Pool Plays puissent participer à tous les tournois sans craindre de rater une échéance et condamner leur année. Mais, le soucis se pose ensuite pour les amateurs. Par définition, un évènement ouvert ne doit pas être confronté à des limites de spots et le fait de ne pas participer les empêche de se montrer en LAN, d'essayer de se faire remarquer ou tout simplement de vivre leur rêve d'eSport. Dans un contexte où Activision commence à mettre des barrières aux organisateurs de LAN non affiliés à la CWL c'est pour le moins inacceptable.
La vrai solution pourrait donc résider dans l'extension d'une journée des évènements MLG avec un passage à quatre jours au lieu de trois afin d’accueillir plus d'équipes mais aussi d'alléger le planning des joueurs et des spectateurs. Du point de vue purement spectacle, le samedi est une journée trop dense et occupée en grande partie par les derniers matchs de poules entre les équipes de l'Open Bracket et les équipes pro, si bien que le Championship Bracket ne débute pas avant minuit pour les viewers Européens. En débutant l'Open Bracket dès le jeudi, les groupes seraient joués en totalité à la fin de la journée de vendredi, allégeant ainsi les équipes de l'Open et ce qui permettrait de n'avoir que des matchs à enjeu sur le stream du samedi.
Cette extension a néanmoins un certain coût et MLG doit repenser toute sa logistique à seulement quelques semaines des tournois, d'autant plus que les lieux dans lesquels se déroulent les CWL Opens sont probablement réservés depuis plusieurs mois. La COD World League est donc dans l'impasse, victime de son propre succès et avec un système qui a montré ses limites. Nous ne sommes qu'au début de la saison et le destin de certains joueurs parait déjà malheureusement scellé sans même qu'ils aient eu une chance de se défendre là où l'eSport prend toute son essence, en LAN.