EA Sports est l'un des éditeurs présents aux côtés de Nintendo depuis de nombreuses années déjà et si les plus récentes versions de FIFA sur Wii et Wii U ou 3DS n'ont pas été un franc succès, nous avions quelques attentes concernant ce FIFA 18 sur Switch. Le constructeur nippon affiche de grandes ambitions et semble avoir déjà taillé sa place entre la PS4 et la Xbox One. Mais la Switch peut-elle proposer une alternative pertinente lorsqu'il s'agit des AAA ? Premier test avec la simulation de football développé par EA Sports.
FIFA 16 ? C'est bien toi ?
Depuis son arrivée l'an passé, le moteur Frosbite a su faire passer un cap à la série et malheureusement pour cette version Switch, c'est le bon vieux Ignite engine qui est aux commandes. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que la console hybride de Nintendo ne possède pas les mêmes caractéristiques techniques que ses concurrents directs. Ce FIFA 18 a donc des airs de FIFA 16, l'un des opus les moins orientés simulation de la série. Avec des frappes de loin bien trop efficaces face à des gardiens souvent aux abonnés absents et une construction du jeu trop rapide, facilitant les passes à outrance au détriment de la possession, ce portage aurait presque pu tomber dans les travers d'une version arcade à l'image des versions Wii et Wii U. Heureusement la défense n'est pas trop assistée et vous demandera comme sur les versions Xbox One et PS4 de vous ajuster et de prendre vos marques. Sur Switch, le soft est donc encore moins orienté simulation que ce que l'on connait sur les consoles de Microsoft et Sony.
Malgré tout, nous avons pris du plaisir à jouer à cette version qui reste agréable et bien équilibrée grâce à une prise en main peu assistée et qui ne sacrifie pas de palettes de commandes défensives ou offensives vis à vis des versions PS4 et Xbox One, un point que nous redoutions particulièrement. Au contraire, nous avons vite été rassuré en constatant un panel de touches identique aux versions de ses concurrents directs.
Le portatif implique quelques sacrifices
Si seule la prise en main est agréable que ce soit avec les Joy-Cons ou la manette classique, les choses se compliquent au moment de jouer à deux. En effet pour beaucoup de jeux le fait de pouvoir séparer les Joy-Cons peut sembler pratique, c'est tout le contraire sur FIFA 18. En jouant de la sorte, vous perdrez beaucoup de possibilités en jeu, notamment celle d'effectuer des gestes techniques puisque vous n'aurez qu'un joystick à disposition et il vous sera également impossible d’exécuter certaines fonctions liées aux gâchettes comme les frappes enroulées. Essayez donc dans la mesure du possible de vous munir d'une deuxième paire de Joy-Cons ou d'une deuxième manette pour profiter pleinement de l'expérience.
EA Sports évolue avec la technologie et a beaucoup investit sur le moteur Frosbite pour FIFA 18, c'est pourquoi la version Switch souffre d'une perte de contenu non négligeable. Les modes Clubs pro et saison en ligne en coopération manquent à l'appel et Ignite engine oblige, vous ne pourrez pas non plus vous essayer à l'aventure du jeune Alex Hunter. Si cette version conserve les modes essentiels comme la carrière et les saisons en ligne classique, elle compense également ce manque de contenu en intégrant Ultimate Team avec notamment le retour des compétitions en ligne et hors ligne au bon souvenir de notre bouclier des champions disparu sur console avec l'arrivée de FIFA 17.
On pourra regretter l'absence des nouveaux ajouts sur FUT comme les clashs d'équipes, ou FUT Champions mais également la disparition des cut-scenes en mode carrière ainsi que quelques fonctionnalités intéressante comme les objectifs de carrière, présents sur One et PS4. Pour son prix et son positionnement de jeu portable, FIFA 18 sur Switch vous offre tout de même assez d'options en jeu pour ne pas vous lasser. Nous nous devons tout de même de placer un petit tacle en ce qui concerne les serveurs en ligne puisque pendant nos heures de test il nous a été impossible de trouver un match de compétition ou de saison en ligne sur FUT. Notre première hypothèse était donc un éventuel manque de joueurs sur ce mode, nous avons donc tenté notre chance en match simple en ligne et en saison en ligne classique.
Après une à deux minutes de recherche, nous avons fini par trouver un adversaire avant de voir la connexion expirer nous ramenant au menu précédent et ce à plusieurs reprises. Si, avec un peu d'insistance, nous avons réussi à jouer quelques matchs, cette expérience en ligne ne nous a pas convaincu et on espère qu' EA stabilisera ses serveurs sur Switch le plus rapidement possible au risque de perdre un nombre de joueurs considérable.
Un portage qui n'a pas à rougir techniquement
On vous rappelle que ce FIFA 18 sur Switch peut difficilement concurrencer les versions Xbox One et PS4 sur l'aspect graphique, pourtant sur tablette comme depuis son dock sur la TV, le jeu tourne avec en 60 FPS ce qui est fortement appréciable et surtout lors de la prise en main portable qui masque les quelques défauts d'éclairages plus visibles sur votre téléviseur. Promesse tenue pour EA qui avait fait de la fluidité l'un des ses arguments de vente. Contrairement aux versions proposées sur les machines de Microsoft et Sony, la version Switch pêche sur les modélisations. Dès le menu de sélection des maillots, on s'aperçoit du manque de finesse des traits du visage et de l'absence totale de reliefs dans les tenues des joueurs.
Si les joueurs les plus populaires sont reconnaissables à l'image de Cristiano Ronaldo, la plupart de vos joueurs auront des visages génériques. De plus le manque de détails réalistes sur la pelouse comme en dehors nuisent à l'immersion en jeu, on pense notamment aux gradins et au public. Des carences probablement due à la priorité donnée sur la fluidité. Globalement, ce portage Switch se défend étonnamment bien visuellement et se place légèrement au dessus de ce que pouvaient produire les versions 360 et PS3 avec le même moteur.