La phase de groupe des Worlds approche à grands pas ! Dès le jeudi 5 octobre, les 16 équipes meilleures équipes du monde se battront bec et ongle pour obtenir la première ou la seconde place de leur groupe, afin de pouvoir avancer dans les phases finales.
Nous analyserons donc pour vous toutes les équipes et les groupes présents, leurs forces et leurs faiblesses, et leurs chances d'avancer dans la compétition ! Aujourd'hui, nous décortiquons le groupe B.
Si l'on devait désigner l'équipe la plus attendue de ces Worlds 2017, les Longzhu Gaming décrocheraient sans aucun doute ce titre. Et pourtant, la structure revient de très loin. Anciennement Incredible Miracle (vous pouvez encore deviner les lettres IM en dessous de Longzhu dans le logo), ils ont endossé pendant des années le maillot de la lanterne rouge de la LCK. Tout change en 2017, un an après le changement de nom, avec un changement total de roster et le recrutement de l'ex botlane des ROX Tigers, Pray et Gorilla, entrant aisément dans le top 3 des meilleurs duo lane du monde à l'époque déjà.
Après un succès très moyen durant le Spring Split, les pièces du puzzle semblent finalement s'assembler au Summer Split et l'équipe devient petit à petit un rouleau compresseur, écrasant presque toutes les équipes sur leur passage. Ils n'enregistrent que quatre défaites, dont une défait face à chacun des trois monstres sacrés SKT, Samsung et KT. Ils terminent le split en beauté en dominant les SK Telecom T1 en finale des playoffs, devenant la première équipe à les battre durant une finale de split, 3 à 1.
Les Longzhu n'ont laissé aucune chance aux triples champions du monde lors de la finale des playoffs
Les Longzhu sont l'une des, si ce n'est l'équipe la plus redoutable de ces Worlds 2017 à l'heure actuelle. Khan en top rappelle les meilleurs jours de MaRin et Smeb : il est sans conteste le meilleur top laner du tournoi, et mettra une pression phénoménale sur son vis-à-vis grâce à ses picks agressifs comme Jayce ou Renekton. Moins à l'aise sur les tanks, il serait bien à même de forcer la méta à évoluer autour de lui grâce à son seul niveau. Bdd en mid termine la saison avec un KDA complètement fou de 11,3 sur 44 parties... Si son pool de champion est plutôt orienté teamplay, avec beaucoup de Galio ou d'Orianna, il a montré aussi qu'il pouvait jouer Kassadin ou Zed. On ne s'attardera pas sur la botlane, probablement la meilleure du tournoi : c'est la quatrième participation aux Worlds pour Pray et Gorilla. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?
Le seul point faible des Longzhu, c'est leur relative inexpérience. Pour trois de leurs joueurs, cela sera leur première fois sur la scène internationale : de quoi leur faire perdre leurs moyens. Ils devront compter sur l'expérience des deux vétérans de la botlane pour les guider. L'autre question, c'est la méta. Les LZ ont habituellement un jeu très rapide et très agressif. Dans une méta tank centrée autour de la botlane, ils devront peut-être adapter leur jeu. Avec leur talent, cela ne devrait cependant pas poser de problèmes.
Pour les Immortals, 2017 est (presque) l'année de la consécration. Après une année 2016 ultra dominante en LCS NA, les spartiates s'étaient taillé une réputation pour toujours échouer lors des matchs couperets (demis-finales des Spring & Summer Split, finale des qualifications régionales). Malgré un début lent en 2017, ils montent petit à petit en puissance, pour échouer en finale du Summer Split, où ils n'ont pas démérité face aux Team SoloMid.
Tout comme les Longzhu Gaming, les Immortals aiment le sang : leurs games sont souvent chaotiques, et ils n'hésitent pas à provoquer l'action assez tôt dans la partie. Avec 57% de participations aux premiers sangs, c'est souvent Xmithie en jungle qui lance les hostilités. Mais ses laners ne sont pas en reste, surtout en top et en bot, où ils tentent régulièrement de trouver des kills sur leurs vis-à-vis. Ils misent le plus souvent sur le early-mid game et leur style de jeu proactif pour gagner l'avantage, mais on les a aussi vu utiliser des ADC late game, comme Tristana ou Jinx, afin d'avoir une carte à jouer en fin de partie.
Les Immortals durant la finale des playoffs du Summer Split
Mais les hommes en vert et noir ne sont pas sans failles, loin de là. Leur plus grosse faiblesse en arrivant dans cette phase de groupe se situe en bas. En effet, Cody Sun, même s'il est épaulé par le vétéran coréen Olleh, est tout nouveau en LCS NA, et il lui arrive de faire de mauvaises décisions, ou de se placer de manière discutable, même si ses mécaniques sont bonnes. De même, il arrive à Olleh d'avoir le "syndrome Hachani" et de se trouver là où il ne devrait absolument pas être ! Enfin, Xmithie est le pilier et le leader de l'équipe : s'il souffre d'un retard trop violent en début de partie, leur cohésion peut rapidement en souffrir.
Le moment est historique pour les Worlds de League of Legends : pour la première fois en sept ans, une équipe d'une "région mineure" a gagné une place directement en phase de groupe, sans passer ni par le tournoi Wildcard, ni par le Play In (successeur du tournoi Wildcard). Il s'agit bien évidemment des GYGABITES Marines, équipe vietnamienne, issue de la GPL (ligue du Sud-est asiatique). Ils ont gagné cette place en tenant tête aux Team SoloMid, Flash Wolves et autre G2 Esports durant le Mid Season Invitational, terminant en dernière place du groupe, mais non sans coûter une grosse frayeur aux autres équipes.
Les Marines ont fait forte impression lors du MSI 2017
Les GYGABITES Marines sont les descendants spirituels des Albus Nox Luna, qui avaient réussi à sortir des phases de l'année dernière en venant du tournoi des Wildcards, pour la première fois depuis le début des Worlds. En effet, avec des mécaniques inférieures sur la plupart de leurs joueurs, ils devront compter à la fois sur leurs deux joueurs stars, Levi en jungle et Optimus en mid pour tenter de mener leur équipe à la victoire.
Mais attention à ne pas les sous-estimer, ou cela pourrait bien vous coûter cher : les Team SoloMid ont bien failli en faire l'expérience, passant à une seule victoire de chuter contre les GAM durant la seconde phase du Play In du MSI. Soyons réalistes : à part en mid et en jungle, les chances des GAM de remporter le early game dans une partie classique sont très minces. Il leur faudra donc redoubler de créativité pour provoquer un maximum de chaos, et profiter de la confusion pour surprendre leurs adversaires, comme ils l'ont déjà fait par le passé !
Ah Fnatic. Les Fnatic ont toujours eu une histoire particulière avec les Worlds. Ils ne peuvent pas juste faire comme tout le monde, et perdre discrètement. En 2014, ils ratent leur qualification en quart de finale à une seule attaque de base de sOAZ (action reprise dans le clip d'Ignite, l'année dernière). En 2015, ils portent tous les espoirs de l'occident, mais s'écroulent en demi-finale face aux ROX Tigers. Et en 2016, ils n'étaient pas là, problème réglé. Seule équipe occidentale à avoir jamais gagné une compétition majeure (Worlds/MSI), même si cela semblait être il y a de ça des siècles, lorsque les Coréens n'avaient tout simplement pas encore accès au jeu, ils reviennent cette année avec une fan base toujours aussi forte. Mais les résultats seront-ils au rendez-vous ? Rien n'est moins sûr.
Les Fnatic sortent revigorés de la phase de Play In
Ils partent du mauvais pied dans le chemin pour ces Worlds, chutant en demi-finale des playoffs face aux Misfits, alors qu'ils étaient ultra-favoris. Cette défaite les force à passer par les qualifications régionales, où ils pulvérisent les H2k. Mais le mal est fait : au lieu de la voie royale de la phase de groupe, ils doivent traverser le chemin loin et tortueux du Play In. Petite frayeur face aux Young Generation, contre lesquels ils concèdent une manche et manque de perdre la seconde. Peur vite oubliée contre les Hong Kong Attitude, qu'ils éparpillent en 3 manches.
Ce qui ressort de tout ces matchs, c'est que c'est un Fnatic à deux visages qui arrive au groupe. Côté pile, l'équipe soudée autour de Rekkles, avec des solos lanes solides, et des Broxah et Jesiz très actifs sur les engagements. Côté face, un Caps qui est en fait colosse aux pieds d'argile, qui ne demande qu'a s'effondrer. Une botlane qui, à trop vouloir carry, tente des actions inconsidérées, un top passif et un jungle qui manque cruellement de créativité. La question est : laquelle de ces deux équipes verra-t-on jouer les groupes ? Et surtout, comment une équipe qui mise sur le late game va-t-elle se défendre face à trois équipes très agressives en début de jeu ? Réponse à partir du jeudi 5 octobre, jour du début de la phase de groupe !