Après la Mega Man Legacy Collection sortie en 2015, voici la suite (et fin) intelligemment baptisée Mega Man Legacy Collection 2. Toujours développée par Digital Eclipse Software et éditée par Capcom, la galette regroupe les épisodes 7, 8, 9 et 10. Ceux qui manquaient à la première compilation en fait. Certains avaient dit qu'ils auraient dû y être mais nous n'entrerons pas dans le débat. Faisant table rase de ces considérations et prenant le taureau par les cornes, nous nous sommes attelés à tester ce monument du Jeu Vidéo qu'est Mega Man.
- Genre : Plateforme
- Date de sortie : 8 août 2017
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One
- Éditeur : Capcom
- Prix : 14,99€
Mega Vieux
Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas Mega Man (il y en a certainement), voici une courte leçon d'histoire. Mega Man, ou Megaman, a fait ses débuts en 1987 sur NES. Il est le premier jeu de Capcom destiné à une console et l'éditeur, à l'époque spécialisé dans le jeu sur arcade, n'y a consacré qu'une toute petite équipe. Celle-ci a créé le premier jeu d'une licence qui a engendré plus de cinquante déclinaisons sur à peu près tous les supports numériques existants. La première série canonique comporte dix jeux, ceux qui composent les compilations qui nous occupent aujourd'hui. Les développeurs sont partis d'une base de plateformer en scrolling horizontal en y ajoutant la "touche Mega Man" : la possibilité d'arpenter les niveaux dans l'ordre que l'on souhaite.
L'histoire quant à elle est assez simple : un scientifique, le Dr Light, a créé des robots. Son assistant le Dr Wily en a reprogrammé quelques uns en cachette (devenus les Robots Masters) afin de l'aider à accomplir de sombres desseins. Le Dr Light va donc armer Rock, l'un de ses robots assistants, et le transformer en Mega Man pour contrer le Dr Wily. Chaque jeu de la série est construit sur le même schéma : Mega Man arpente un niveau, se défend contre les robots ennemis qui l'attaquent et affronte un Robot Master. Une fois le boss vaincu, Mega Man récupère son arme spéciale et peut l'utiliser dans le niveau suivant. Chaque joueur peut donc se préparer son périple en fonction des armes qu'il souhaite posséder en premier, chaque boss étant vulnérable à une arme particulière. Mega Man part sur un autre niveau, et ainsi de suite jusqu'au combat final contre le Dr Wily.
Mega Dur
Mega Man est réputé pour sa difficulté, mais vous savez, les réputations… Bon bah là c'est vrai. Le jeu n'est pas dur, il est très dur ! On retrouve complètement le level design d'un jeu d'arcade; les habitués avaient sûrement la vie dure chez Capcom. Petit rappel pour les gens qui n'auraient pas connu la glorieuse époque des salles d'arcades enfumées : un éditeur de jeu d'arcade doit remplir un cahier des charges compliqué puisqu'il doit trouver le juste équilibre entre un jeu sympa, marrant et accrocheur et une difficulté corsée, le but étant que les joueurs "se cassent la gueule" assez souvent et qu'il remettent une pièce de 5 francs pour continuer à jouer. Résultat des courses, notre petit androïde en prend plein la quiche tout au long des niveaux.
Au fur et à mesure de son avancée, ses ennemis se multiplient. Alors que la plupart d'entre eux nécessitent d'être touchés plusieurs fois pour trépasser, ils canardent et sautent sur notre héros. Et ils visent bien les bougres. Comme si cela ne suffisait pas, les développeurs ont créé des niveaux avec plateformes, trous, objets à ne pas toucher, et autres joyeusetés. Chaque saut doit être parfaitement calculé sous peine de chute sévère. Et pour couronner le tout, à chaque fois que Mega Man est touché, il fait un petit bond en arrière. Si vous êtes au bord d'une plateforme…
Autant vous le dire tout de suite, vous allez rager. Beaucoup. Mega Man est une vraie leçon de self-control et de persévérance. Soit vous êtes ceinture noire de yoga et vous gérez, soit ça risque de vous coûter cher en manettes, l'envie de les balancer sur l'écran aidant. Chaque passage mettra vos nerfs à rude épreuve et votre mémoire sera votre plus précieuse alliée. Vous l'aurez compris, une bonne méthode (peut-être la seule) sera de mémoriser chaque ennemi et son pattern. Souvent l'évitement et la fuite seront aussi une bonne technique. Ah, et au fait, ne reculez pas trop face à un groupe de robots, les précédents ayant la fâcheuse habitude de réapparaître.
Mega Ajouts ?
Pour adoucir un peu tout cela, les petits gars de Digital Eclipse Software nous offrent la possibilité d'opter pour un mode "facile". Dans les faits, cela se limite souvent à boucher quelques trous. Mais cela ne suffira pas à contrer certaines idées particulièrement cruelles trouvées pas les développeurs des jeux originaux. Allez, un petit exemple pour la route : vous progressez difficilement et faisant attention à ne pas vous frotter à des murs électrifiés. Tout à coup apparaît une tempête de sable remplissant l'intégralité de l'écran. Celle-ci va emporter Mega Man et va, au choix, le lancer contre un de ces murs mortels ou pire, le laisser juste au dessus d'un trou et l'y précipiter quand elle disparaîtra. Non mais franchement, pour penser à ça, il faut passer sa jeunesse à arracher les ailes des mouches ! Blague à part, en plus de ce mode "facile", il est désormais possible de sauvegarder sa progression. Là réside la réelle aide accordée par le studio. Pause/sauvegarde devient vite un réflexe.
Au rayon des nouveautés, on trouve la possibilité de jouer avec une résolution d'écran comme celle d'origine, agrandie ou étendue. Il est aussi possible d'afficher de faux scintillements pour retrouver la définition d'époque. Les contours disposent de plusieurs décors sélectionnables. Enfin, en plus des jeux, Digital Eclipse Software a ajouté une section Musée racontant l'évolution de la licence à travers les âges et les épisodes et un mode Défis qui regroupent de multiples épreuves chronométrées pour celles et ceux, s'ils existent, qui trouveraient les jeux de base trop faciles.
Nous passerons rapidement sur les graphismes et les musiques puisque ce sont exactement les mêmes que ceux des jeux d'origine. Les fans de la première heure retrouveront avec délice les nombreux thèmes musicaux illustrant chaque nouvel écran.