Fable Fortune, CCG fabuleux ou affabulations ?
Pour les fans qui se souviennent de cette nouvelle retentissante, Microsoft annonçait en Mars 2017 sa volonté d'abandonner la licence Fable. Depuis, pour le bonheur de certains, d'anciens développeurs de chez Lionhead ont laissé fuiter qu'ils étaient sur un projet de CCG dans l'univers créé par Peter Molyneux. A la manière de TES Legends et Gwent, il devrait ravir les aficionados de la licence. Cet été, si l'attente de l'extension de Hearthstone vous paraît trop longue, ou tout simplement si vous avez aimé Fable, n'hésitez pas à aller jeter un coup d’œil au moment de l'early access, ce 25 Juillet. Nous avons eu accès à la bêta et nous voulions vous faire partager notre expérience du jeu. Puisse-t-elle vous être utile pour vos premiers pas dans l'univers de Fable Fortune !
Jouons cartes sur fable... euh sur "table" pardon
Nous sommes dans un CCG donc rien de plus normal que de commencer en s’intéressant aux cartes que propose le jeu. Ici, on retrouve 2 types de cartes différentes : les serviteurs et les sorts. On est sur quelque chose de très classique, mais qui a fait ses preuves. Une carte se caractérise par différentes informations qu’elle possède. On a tout d’abord son coût en or qui est votre ressource lors d’une partie. Si c’est un serviteur, il possède un score d’attaque c’est-à-dire le montant de dégâts qu’il inflige et un nombre de points de vie c’est-à-dire le nombre de dégâts qu’il doit subir pour mourir. Parfois, certains serviteurs possèdent un effet qui peut se déclencher à différents moments(en entrant en jeu, en mourant, à la fin d’un tour, etc). Ces effets peuvent être des descriptions précises parfois associées à des mots-clés comme "Big entrance". De plus, il existe un niveau de rareté allant de "Basic" jusqu’à "Fabled" en passant par "Rare", "Epic" et "Mythic". Ce niveau de rareté influe sur les chances de drop la carte dans un paquet ainsi que son coût pour être craftée. Enfin, certaines cartes sont Neutre et peuvent être jouées par toutes les classes alors que d’autres sont limitées à une classe précise. Notez d’ailleurs qu’il existe un type de cartes neutres spécial appelé "Trophy". Ces cartes peuvent être des serviteurs comme des sorts et il s’agit d’une carte bonus que vous avez en main de départ si vous êtes le joueur qui joue en second.
Les différents héros et classes
Comme dans tout univers fantastique de jeu vidéo, il y a des personnages plus ou moins orientés vers la magie, vers le combat au corps-à-corps. La classe "Alchemist" va s'apparenter, comme son nom l'indique, à des sorciers ou herboristes qui concocteront des potions de combat. Celles-ci vont soit générer des dégâts (Chain Reaction, Liquid Fire), soit buffer vos unités ou les soigner (Potion of Youth). Vous serez assistés dans vos expériences par vos Lab Assistant et autres Dealers de potions.
Les "Gravedigger" sont plus orientés vers les sciences occultes et la Nécromancie. Ils tirent leur force de la Magie noire et s'en servent pour relever des troupes tombées au combat (Raise Dead) ou justement pour amplifier la puissance d'autres unités (Damned Legion). Beaucoup de cartes vont posséder la capacité Last Laugh (le Râle d'Agonie de Hearthstone), et il y aura ainsi énormément de synergies à utiliser avec les cartes dotées de Eulogy (on pourrait traduire ceci par Oraison ou Eloge Funèbre). Cela vous permettra de sacrifier des créatures pour profiter de leur Last Laugh, et d'enchaîner avec des effets d'Eulogy qui vont être activés quand une créature sera morte dans le tour.
La classe "Merchant" est plus orientée vers la prise de board et elle va être aidée par de nombreuses cartes qui vont générer des pièces d'or (votre ressource pour invoquer des créatures) : on peut ici citer le Debt Collector, Short Time Investment. Cette classe possède aussi une mécanique fort intéressante puisque très adaptable à la situation : l'Invest (vraisemblablement Investissement sur la version française). Certaines cartes (Blocus par exemple) auront la possibilité de générer un effet additionnel si vous investissez plus de pièces d'or quand vous les jouez. Si vous avez un tour relativement vide par exemple, n'hésitez pas à investir beaucoup de ressources dans une grosse créature ou un gros sort pour rentabiliser votre trésor.
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Les "Prophet" sont les personnages les plus proches des guérisseurs de tous les RPG existants. Leur gameplay est relativement simpliste : gagner la bataille du board grâce aux soins et aux boosts des points de vie de leurs créatures (Healing Beam, Replication Shard). Une classe qui devrait se révéler assez Contrôle et peu agressive, à voir ce que la Morality leur proposera comme pouvoir alternatif.
"Shapeshifter". Voici un mot qui ne dit sans doute rien aux non-habitués des RPG. On peut le traduire par Changeforme en général, et cela va se révéler tout à fait en adéquation avec les cartes proposées par cette classe. Des loups-garous, des écureuils malfaisants, toute une faune qui va s'animer pour détruire un adversaire. Le champ lexical sera aussi très orienté vers la furie ou le sang, et l'on verra de nombreuses cartes, sorts ou créatures, capables de drainer la vie de l'adversaire et d'en rendre au héros. Les Shapeshifter ont aussi leur mécanique propre : le Stun. Celle-ci permet de viser une créature ennemie et de l'assommer, la forçant à ne rien pouvoir faire pendant son prochain tour. Une mécanique sympathique qui permet de se prémunir contre l'agression et de préparer sa prochaine offensive dans de bonnes conditions.
"La pelle (l'appel) du sergent". Voici notre traduction fun d'une des cartes révélatrices de la classe "Knight", j'ai nommé le "Sergeant of the Shovel". Il est compliqué de considérer le héros comme un vrai chevalier (cf le dessin ci-dessous), mais il faut plutôt le voir comme le représentant de la condition paysanne. Pour imager ceci, énormément des cartes de cette classe vont être capables d'invoquer des paysans (Muster, Rallying Troops), et ensuite beaucoup d'autres vont venir les booster par des habilités diverses et variées (Self Defense Training). On aura donc un board vite rempli de petites créatures modulables et qui offrira de nombreuses possibilités dans les combats.
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Modes de jeu et gameplay
Si on omet le mode entraînement, ce jeu propose à proprement parler 2 modes de jeu différents. Il y a un mode de ladder assez classique ainsi qu’un mode défi en coop. Dans le premier, vous montez les rangs grâce aux médailles que vous remportez à chaque victoire contre un autre joueur. Dans le deuxième, vous affrontez une IA grâce à l’aide d’un autre joueur. Il faut savoir que les mécaniques étant les mêmes, nous allons seulement vous expliquer le déroulement d’une partie classique. À noter juste qu’en mode coop un coup c’est vous qui jouez et l’autre c’est votre allié. En gros dans un tour un joueur joue, puis l’IA, puis le deuxième joueur et enfin l’IA rejoue.
Bref, voyons de plus près à quoi ressemble l’écran lors d’une partie. Lorsqu’une partie commence on vous demande tout d’abord de choisir une quête parmi 3 en vous montrant la carte que vous aurez en récompense. Si au cours de la partie vous réussissez à accomplir votre quête (ce qui se fait très facilement en général), vous obtenez alors la fameuse carte en récompense mais aussi la possibilité de choisir en une amélioration de pouvoir héroïque parmi 2. C’est là qu’intervient une mécanique propre au jeu : la Moralité. En effet, soit vous prenez l’amélioration qui vous oriente vers le bien, soit celle qui vous orient vers le mal. Vous pouvez accomplir jusqu’à 3 quêtes au cours de la partie et ainsi récupérer jusqu’à 3 points de moralité. À chaque fois, le jeu va vous demander de choisir entre le bien et le mal en sachant qu’avoir choisi le bien au début n’empêche pas de choisir le mal derrière puis de revenir sur le bien. Ces points de moralité ont surtout de l’importance pour des cartes avec l’effet "Morality(X)". Ici, X est le nombre de points nécessaires pour que l’effet se déclenche et celui-ci varie selon si vous avez choisi le bien ou le mal.
Maintenant que ce point est éclairci, nous pouvons retourner sur les autres éléments d’une partie. Donc, après avoir choisi votre première quête vous entrez en phase de mulligan. Comme sur Hearthstone, vous sélectionnez les cartes que vous voulez relancer et vous en recevez des nouvelles. D’ailleurs, c’est assez étrange que le mulligan ait lieu après le choix de la quête car les cartes en main de départ peuvent grandement influencer la quête qui sera la plus rapide à accomplir. Bref, le mulligan est terminé, vous avez donc votre main de départ pour en découdre avec votre adversaire. D’ici vous pouvez voir plusieurs informations concernant vous et votre adversaire comme l’avancement des quêtes, le nombre de cartes en main ou encore la quantité d’or. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, chaque joueur possède un pouvoir héroïque coûtant 2 pièces d’or mais juste au-dessus il y a un autre élément : la Garde. C’est un peu comme un deuxième pouvoir héroïque sauf que c’est le même pour chaque classe. La Garde est un passif que vous pouvez donner à un serviteur ce qui oblige les serviteurs adverses à devoir attaquer le serviteur avec Garde avant de pouvoir attaquer autre chose. De plus, comme votre pouvoir héroïque, il ne peut être utilisé qu’une fois par tour. Ensuite, pour ce qui est du board on est sur quelque chose de similaire à Hearthstone. Les serviteurs sont sur la même ligne et peuvent attaquer la cible que vous voulez et lorsque les points de vie d’un serviteur tombent à 0 ou moins, il disparaît. Enfin, dans une partie le but est de faire tomber le héros adverse à 0 en sachant que chaque héros commence à 30 points de vie.
La boutique et le craft de cartes
Comme tout un chacun, vous en venez normalement à la question "Ok, c'est bien beau, mais combien ça coûte?". Aucun comparatif de prix ne sera fait ici, vous vous en doutez bien, et nous évoquerons uniquement ce jeu. Tout d'abord, sachez que le jeu finira par être en Free-to-Play d'ici la fin de l'année. L'early access du 25 Juillet va vous permettre, pour la modique somme de 12.99€, de bénéficier de l'équivalent de 40€ de récompenses ingame : 30 boosters à ouvrir, une carte Trophy exclusive pour ce "Pack Fondateurs" et une carte de qualité Fabled que vous découvrirez par vous-même. Alors pourquoi payer maintenant si le jeu va finir en Free-to-Play ? Tout simplement car les développeurs, d'anciens du studio Lionhead donc, ont lancé une récolte de fonds pour aider au développement de leur jeu et à l'aboutissement de leurs idées les plus folles. Il y a fort à parier qu'avoir contribué à leur lancement vous donnera de jolies récompenses plus tard, quand le jeu sera bien stabilisé.
Pour ce qui est de l'achat de boosters dans sa version plus commune, on peut bien sûr y procéder avec de l'argent issu du jeu (1000 gold/booster) ou alors en sortant la carte bancaire. Vous aurez alors accès à 7 boosters pour 8.99€, 15 pour 17.99€, 40 pour 44.99€ et enfin 60 pour 62.99€. Des prix sensiblement identiques à ceux de la concurrence, rien à ajouter sur ce point.
Pour ce qui est du craft de cartes, cela va aussi se passer de la même manière que sur Hearthstone, Gwent et TES Legends pour ne citer qu'eux. Vous pouvez "désenchanter" chaque carte que vous ne désirez plus dans votre collection, et en tirer un certain nombre d'encres. Ces encres vont vous servir pour en créer d'autres, sachant qu'à l'instar de ses concurrents, il faudra bien sûr beaucoup plus d'encres pour craft une carte d'une certaine rareté que celles qu'elle vous aurait rapporté en la désenchantant. Une phrase compliquée, qui peut se résumer par "il n'est absolument pas rentable de casser une carte puis de la craft dans la foulée, vous y perdrez énormément". Petit exemple : désenchanter une carte de qualité "Fabled" vous rapportera 400 encres, en craft une vous demandera 1600 encres. Le calcul est vite fait... Un deuxième moyen de craft des cartes sera d'obtenir des items ingame : des marteaux, des arbalètes, des épées, etc... Pour le moment, nous n'avons pas encore vu comment obtenir ces items, cela sera peut-être à découvrir plus tard.
Notre avis pour conclure
Fable Fortune est un jeu qui fonctionne et qui tient la route sur les mécaniques qu’il propose. Même s’il ne fait pas preuve d’une grande originalité dans l’ensemble, le système de quête et de moralité lui apporte une certaine identité. Néanmoins, le jeu pêche pas mal au niveau de l’expérience utilisateur qui n’est pas des plus agréables. Par exemple, l’absence de tuto pour le moment, oblige le joueur à apprendre le jeu par lui même, mais rappelons que le jeu est en early access et que de nouveau mode comme l'ajout d'un tutoriel devrait voir le jour pour la sortie officielle du titre. On pourrait aussi mentionner le fait que les mots-clés présents dans le jeu ne sont expliqués qu’en partie et pas dans la collection. Bref, c’est beaucoup de petits détails qui peuvent sembler anecdotiques mis à part mais qui deviennent lourds une fois réunis. Pour résumer, si vous êtes fan de CCG et de l’univers Fable alors le jeu n’est pas mauvais et vous pouvez y passer un bon moment. Par contre, si vous n’avez aucune affinité particulière avec la licence Fable, vous pouvez facilement trouver d’autres CCG se montrant plus "user friendly".
Djey et Vinceomatic
