Et du côté de la bande-son ?
Bien sûr, l’univers de la licence Syberia ne serait pas le même sans la bande-son qui l’accompagne. La partie musique orchestrée par Dimitri Bodianski dans le premier jeu et Inon Zur dans les 2 derniers opus est irréprochable. Les 3 titres de la licence bénéficient d’une bande sonore ultra maitrisée et immersive, collant parfaitement à l’ambiance de l’univers. Chaque partition est une invitation au voyage et à la rêverie et Inon Zur est parvenu à créer une mélodie envoutante qu’il recycle intelligemment durant l’aventure. Au niveau des dialogues et bruitages, Syberia I et II s’en sortent à merveille avec des voix inspirées et des échanges pertinents et poétiques.
Pour Syberia III en revanche, le résultat est tout autre. On retrouve avec plaisir Françoise Cadol pour le doublage français de Kate Walker qui livre comme à l’accoutumée une prestation monumentale et fait encore gagner du charisme à l’héroïne. Pour le reste des personnages, c’est plus que médiocre. Sans intonation et parfois robotique comme pour le cas du Dr Olga, les protagonistes perdent toute crédibilité et profondeur dès qu’ils ouvrent la bouche. On oscille entre « erreur de casting » ou « manque de moyens », mais toujours est-il qu’en VO, le constat est identique.
Après leur génialissime Amerzone en 1999, Benoît Sokal et Microïds décident de remettre ça il y maintenant un peu plus de 15 ans avec la sortie du 1er Syberia. Très bien noté dès sa sortie, le 1er opus de la franchise est devenu une référence du genre et laisse une empreinte indélébile à ceux qui l’ont parcouru. Cependant, la suite de cet épisode, bien que toujours dotée d’une réalisation de très haute volée, souffre de quelques défauts et d’un manque de profondeur évidents, gâchant l’immersion et le plaisir. Le troisième volet quant à lui, déçoit totalement. Les raisons ne se trouvent pas dans la perte de la patte graphique ou dans le manque d’intérêt des intrigues, mais dans l’aspect technique daté, la quantité de bugs aberrante et son gameplay totalement aux fraises. Ayant pourtant en main tous les ingrédients pour revenir sur le devant de la scène, il faudra s’armer de patience et de bienveillance pour passer outre ses imperfections. Espérons que de nouveaux patchs viennent régler quelques soucis techniques et bugs afin d’améliorer l’expérience de jeu. Derniers points à noter. Les divers épisodes ont été portés sur de nombreuses consoles y compris DS ou mobile, malgré tout la version PC reste bien meilleure. Enfin, si l’on vous conseille les 2 premiers opus de la franchise sans aucune hésitation, particulièrement maintenant que les soldes Steam les rendent accessibles dès 1,94 €. On émet davantage de réserve pour Syberia III à 31,99 €, nous vous préconisons donc d’attendre une baisse de prix afin de pas être trop frustré .
Ses retrouvailles en demi-teintes nous laissent perplexes face à la sortie d’une 4e aventure aux côtés de Kate Walker. Néanmoins, Benoît Sokal ne semble pas avoir perdu son talent au cours des 13 années nécessaires au développement de son dernier bébé. Il est fort possible que les erreurs qu’on lui reproche soient surtout dues à un développement laborieux et un manque de moyen évident qu’à une perte d’inspiration. Gageons pour la suite qu’un Kickstarter permettant de diminuer, voire de pallier ses deux imperfections à la fois, soit mis en place. Bien que déçus, les fans de la licence n’ont pas perdu la foi et seront probablement assez enclins à participer au développement d’un nouvel opus afin de prolonger l’aventure Syberia.
Syberia |
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Réalisation de haute volée | Durée de vie un peu trop courte |
Histoire et scénario captivants | |
Gameplay agréable et intuitif | |
Syberia II | |
Scénario bien ficelé | Perte de l'empreinte de la licence |
Bande sonore soignée | Temps de chargements longs |
Énigmes justement dosées | |
Syberia III | |
Direction artistique onirique | Techniquement dépassé |
Univers inspiré avec un fort potentiel | Doublages déplorables |
Puzzles bien pensés | Maniabilité pas au rendez-vous |