Test de The Long Journey Home
The Long Journey Home est un jeu indépendant de Gestion et d'exploration spatiale avec des mécaniques de Rogue Like. Développé et édité par Daedelic Studio West et sorti le 30 mai 2017 sur Steam. Le titre lorgne sur quelques inspirations bienvenues comme Faster Than Light ou Kerbal Space Program. Est-ce que cela suffit à le rendre bon ? Verdict maintenant.
Genre :Gestion, Exploration, Rogue Like
Développeur :Daedelic Studio West
Editeur :Daedelic Studio West
Prix :39,99€ sur Steam
Date de sortie :30 mai 2017
PEGI :12+
SPAAAAAAAAAACE
Imaginez, vous êtes une petite troupe d'astronautes prête à conquérir l'espace à la recherche de technologie, d'extra-terrestres et autres curiosités galactiques. Seulement, un truc foire avec le saut spatial et vous voilà catapultés, vous et votre équipe, à des années lumières de la planète Terre. S'enclenche alors un long périple pour rentrer à la maison ! Et si E.T s'est contenté de lever son doigt brillant et d'assembler trois bricoles pour qu'on vienne le chercher, vous en revanche, il va falloir y aller "A la mano" et parcourir les dizaines de galaxies et les centaines de planètes générées aléatoirement (vous avez dit No Man's Sky ?) afin de trouver votre chemin. Pour ce faire, il faudra d'abord compter sur votre vaisseau spatial, que vous choisirez parmi trois proposés. Chacun a des caractéristiques différentes (vitesse, stockage, réservoir, résistance etc.) et se gère avec plusieurs ressources, dont le carburant (qui s'écoulera au fur et à mesure de votre voyage dans différents systèmes solaires), le blindage et la matière exotique, qui permettra d'exécuter des sauts dans l'espace (et donc changer de système).
Dans chaque système se trouveront des planètes ou des lunes dans lesquelles vous pourrez miner des ressources ou explorer certaines zones d'intérêt. Leurs caractéristiques seront différentes mais assez peu variées, ne changeront au final que la gravité, le vent et l'atmosphère. Ces paramètres influeront sur votre Explorateur, sorte de petite navette peu agréable à manier qui vous permettra de vous poser sur la terre ferme et entrer en contact avec des Xénos, récupérer des matières pour votre spationef ou simplement explorer en espérant ne pas tomber sur des arachnés de quatre mètres de haut qui crachent de l'acide par les crocs. Cette dernière action se réalise au travers d'un texte, où vous devrez confirmer ou infirmer ce qu'il vous propose (par exemple "j'ai trouvé une structure remplie de champignons, est-ce que j'avance ?"). Ceci nous ramène quelques années en arrière, à un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, sous un air léger et nostalgique. L’inconvénient, c'est qu'il rend ces phases mollassonnes, mais surtout, les explorations de planètes sont très (trop ?) courtes. Certes, il y en a plusieurs centaines et le risque d'y passer sa vie est grand, mais le rapport temps de chargement/temps de jeu n'est du coup pas bien rentable. L'exploration de planètes devient donc rapidement aussi irritant qu'une épine dans le pied, et on essayera de le faire qu'en cas de nécessité.
La première étape avant votre voyage sera de choisir votre équipe, votre vaisseau et votre explorateur. |
2017 : l'odyssée des glandus
Malgré tout, The Long Journey Home reste un jeu de gestion. Vous devrez donc gérer votre vaisseau, comme dit plus haut, mais surtout votre équipage. Vous pourrez choisir 4 experts parmi les huit proposés, avec chacun leur petit "truc" en plus. Certains sont pilotes, d'autres mécanos, ou même simplement archéologues. Le choix sera très important, autant que celui du vaisseau, et pourra drastiquement changer votre manière de jouer votre partie. Car oui, nous allons parler de l'autre aspect de The Long Journey Home, le Rogue Like, et "la réussite par l'échec". Le jeu vous demandera évidemment d'apprendre et comprendre son univers en vous tapant la tête contre le mur pour espérer parcourir les 34 487 al/sec et quelques à parcourir pour retrouver votre chez vous. Cela passera par des phases de sociabilité et diplomatie compliquées, des cadeaux empoisonnés acceptés pour ne pas froisser une ethnie mais surtout une appréhension du gameplay.
En effet, si on passera sous silence l'inadéquation totale du clavier et de la souris pour ce jeu (avec aucune possibilité de changer les touches évidemment), la manette se veut un outil beaucoup plus adapté, mais pas non plus très agréable. Votre frégate se contrôlera un peu à la manière d'un Kerbal Space Program, il faudra choisir une direction et exécuter une poussée plus ou moins forte afin d'établir une trajectoire. C'est, certes, plus réaliste, mais dites-vous que la simple action de s'approcher de l'orbite d'une planète peut être une tâche difficile (heureusement qu'il y a un mode automatique une fois à proximité). L'Explorateur est tout aussi hasardeux, avec une direction et une poussée, autant vous dire que vous explorerez souvent la tête à l'envers (et le pilote se cassera le bras plus d'une fois). Tout ceci rend l'exploration terrestre toujours plus frustrante, exécrable même (et, encore une fois, on passe sous silence la maniabilité Souris/clavier), de quoi noircir un peu ce tableau qui s'annonçait pourtant assez blanc sur le papier.
Les rencontres avec des extra-terrestres seront rarement compréhensibles au départ. De plus, ces derniers n'aiment pas trop répondre à plus de trois questions. |
The Too Long Journey
Mais ce tableau continue de virer au très foncé au fur et à mesure des heures qui passent. Tout d'abord par des temps de chargement qui interviennent à chaque action, que l'on débarque sur une planète, que l'on change de système ou même lorsqu'un autre vaisseau nous interpelle pour parler, alourdissant dramatiquement le gameplay (il peut arriver que 3 vaisseaux spatiaux à la suite s'accrochent à vous, alors que vous souhaitez simplement sortir d'une orbite). Ensuite, la difficulté est incroyablement frustrante, le jeu nous imposant assez rapidement des choix qui n'ont aucun sens, comme ce petit extra-terrestre qui nous propose un prêt de 600 crédits, qui se vexe si on refuse (et donc détériore notre relation avec cette race pour plus tard) ou qui nous pourchasse dans le système d'après pour nous réclamer le remboursement ainsi que 200 crédits d'intérêt, alors qu'on n'a même pas encore croisé de marchand et que votre soute est vide ! Les joueurs en early access se sont tellement plaints de la difficulté absurde que les développeurs ont d'ailleurs dû rajouter un mode "Histoire" qui rend tout beaucoup plus facile. Cette machine arrière sur la politique du jeu démontre assez bien la difficulté mal dosée qui a été exercée sur The Long Journey Home et pointe, d'un doigt boudiné, le plus gros problème du jeu : il confond la difficulté et lorsque le sort s'acharne. On apprend rarement de nos erreurs et on résout souvent les situations "Cul-de-sac" en les évitant, nous forçant à sauter de système en système, oubliant le côté "exploration".
Visuellement, le jeu se défend assez bien avec ses nébuleuses, ses petits effets de particules et sa Direction Artistique dépaysante, le tout en 3D sur un plan 2D. Il est assez propre et devrait tourner sur un paquet de PC, vu la fiche technique au minimum (par contre la config recommandée n'a aucun sens, vu le peu de choses qu'il affiche). La bande son s'en sort très bien aussi, avec ses musiques très atmosphériques et "spatiales" (hé oui c'est le thème) qui flatteront vos oreilles. On regrettera peut-être que l'effet "espace" ne soit pas plus respecté, il aurait été certes un peu compliqué de faire un jeu sans son, mais peut-être juste l’étouffer lors des sessions dans le vide aurait rajouté un petit cachet presque "asphyxiant".
Le mode Histoire sera le mode le plus agréable pour commencer le jeu. Sauf si vous êtes maso. |
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Les plus et les moins |
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Une bonne Direction Artistique | Gameplay peu agréable et répétitif | ||||
Une bande son de qualité | Les situations "Cul-de-sac" | ||||
Le mode Histoire moins frustrant | Une difficulté frustrante dans son expérience de base | ||||
Des centaines de planètes à explorer | L'exploration peu intéressante | ||||
Un jeu PC injouable avec un clavier et une souris ?! |