Test de Shiness
Découvrez notre avis sur Shiness, un action-RPG old-school développé par Enigami, un petit studio français plein de promesses. Shiness est d'ores et déjà disponible sur PS4, Xbox One et PC au prix de 29,99€.
Chado of war
Après cinq ans de développement, un kickstarter réussi et un ralliement à l'éditeur Focus Home Interactive, Shiness sort enfin du bois pour montrer duquel il se chauffe sur toutes les plates-formes de nouvelle génération. Décrit comme un F-JRPG (pour RPG japonais à la française) par ses créateurs, le titre du studio Enigami reprend effectivement de nombreux codes du jeu de rôle made in soleil levant, avec une esthétique très manga, des personnages aux personnalités facilement identifiables et une ambiance shônen du meilleur effet. L'histoire nous fait suivre les aventures de Châdo, un waki échoué sur une terre inconnue dans laquelle il va faire la rencontre de toute la bande qui l'accompagnera pendant l'aventure. Un scénario classique, mis en scène avec des saynètes animées façon planche de BD (à l'instar de Gravity Rush), et d'autres utilisant le moteur graphique du jeu. D'emblée, si les premières sont d'un niveau tout à fait correct, les secondes laissent trop souvent entrevoir les modèles 3D grossiers des personnages : traits exagérés, animations peu convaincantes... Malheureusement, Shiness trahit son budget restreint très rapidement. Dommage, car l'histoire se laisse suivre et amène quelques péripéties intéressantes sur la table, seulement les faiblesses techniques du titre retirent irrémédiablement le moindre enjeu épique aux temps forts du jeu. C'est de toute façon une constante lorsque l'on joue à Shiness : on ne peut s'empêcher de constater les efforts des développeurs, qui cherchent à nous faire revivre une aventure des époques 32 / 128-bits, et ça aurait sans doute pu marcher si le jeu ne nous était pas paru si «fauché» malgré son kickstarter réussi et le soutien de l'éditeur Focus Home Interactive.
Poing faible
Côté gameplay, le jeu s'inspire beaucoup de deux jeux Naruto développés par Ubisoft sur Xbox 360 : Rise of a Ninja et Broken Bond. Shiness reprend en effet à son compte la grande majorité des mécaniques de ces titres, en y ajoutant une surcouche de profondeur avec la gestion des magies et le rechargement des énergies élémentaires grâce à la couleur des frontières de l'arène de combat. Concrètement, les affrontements dans Shiness se déroulent comme suit : vous frappez un ennemi (visible dans la zone) pour vous retrouver en 1V1 dans une arène fermée. Le jeu se transforme alors en jeu de baston dans lequel vous allez devoir enchaîner attaques basiques, sorts et contres exécutés au bon moment pour mettre votre adversaire en déroute ou lui renvoyer ses projectiles. Des mécaniques qui fonctionnent, mais qui sont une fois de plus diminuées par toute une batterie de soucis techniques et d'imprécisions. Les sorts manquent d'impact, les problèmes de caméra sont légion, quand ce ne sont pas de vilains bugs bloquants qui viennent finir d'éroder la patience du joueur moyen. Même chose pour les énigmes du jeu dans les phases d'exploration qui font intervenir les capacités spéciales de chaque protagoniste de l'histoire : plutôt malins dans l'ensemble, ces puzzles souffrent des mêmes symptômes que les bastons, à savoir une sensation d'imprécision générale dans les commandes à effectuer et quelques bugs bien gênants sur le moyen terme. La personnalisation des personnages est quant à elle assez complète, avec de nombreux parchemins à équiper équivalant à autant de techniques très utiles en arène, le problème étant justement la surabondance de parchemins et d'objets amenant à un manque général de clarté. Là encore, l'intention est louable, mais l'exécution reste très perfectible.
Fatal furry
Les différents environnements du jeu sont finalement à l'image de ce dernier en soufflant le chaud et le froid en permanence : les forêts luxuriantes laissent place à des zones bien moins inspirées, alors que la direction artistique ne parvient pas toujours à masquer les insuffisances techniques du titre d'Enigami. L'ensemble reste tout de même mignon tout plein, si l'on excepte le monster design franchement raté et, comme cité plus haut, les modèles 3D des personnages qui laissent bien souvent à désirer. On se prend alors à imaginer ce qu'aurait pu être Shiness s'il avait eu un budget nettement supérieur ou des ambitions peut-être revues à la baisse de la part de ses créateurs. On ne pourra cependant pas retirer au jeu sa bande-son enchanteresse et ses mélodies qui restent bien ancrées même après avoir coupé le jeu, contrebalançant des doublages anglais surjoués, à la limite de l'horripilant : décidément, Shiness n'est avant tout qu'une affaire de pour et de contre.
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Les plus et les moins |
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Plutôt joli dans l'ensemble. | Bugs, problèmes de caméra, gameplay imprécis... C'est pas la fête. |
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Un système de combat accrocheur. | Techniquement, c'est pas trop ça. | ||||
L'OST est vraiment bonne. | Doublage à la limite de l'horripilant. |
Test réalisé sur PC