Test de Sniper Ghost Warrior 3 sur PS4
Sorti le 25 avril 2017 sur PC, PS4 et Xbox One, Sniper Ghost Warrior 3 reprend la recette initiée dans le premier épisode en 2010 : un shooter tactique en vue FPS dans lequel les diverses missions peuvent être menées selon une approche sniper, une approche ghost ou une approche warrior. Malgré l'accueil plutôt tiède des deux précédents opus, le studio polonais CI Games (anciennement City Interactive) a décidé de remettre le couvert et de proposer ce troisième épisode. Cette fois-ci, les développeurs ont eu pour mission de taper fort et grand ; ils ont pour cela créé un open-world avec ce qu'il faut de quêtes annexes et de zones à découvrir. Sniper Ghost Warrior a-t-il enfin ce qu'il faut pour rivaliser avec les ténors ? C'est ce que nous avons tenté de voir avec la version PS4.
Le trailer de lancement
Genre : First Person Shooter
Date de sortie : 25 avril 2017
Plateforme : PC, PS4, Xbox One
Développeur : CI Games
Prix : 54,99 €
Sniper
Sniper Ghost Warrior 3 nous place dans les bottes du marine Jon North. Au cours du prologue, qui fait office de tutoriel, Jon et son frère Robert sont envoyés en mission secrète à la frontière russo-ukrainienne. Une fois la mission remplie, ils tombent nez-à-nez avec un groupe armé inconnu. Robert est capturé alors que Jon est assommé. Deux ans plus tard, Jon est envoyé en Géorgie pour aider les loyalistes à combattre les séparatistes. En arrivant sur place, Jon rejoint une planque secrète déjà entièrement équipée. En tant que base d'opérations, elle dispose d'un atelier sur lequel Jon va pouvoir crafter des munitions, des améliorations pour ses équipements et des gadgets (grenades, seringues d'adrénaline, etc.), une réserve pour gérer ses armes, un ordinateur pour préparer ses missions et enfin un lit sur lequel se reposer en attendant l'heure propice à chaque mission. Muni ainsi dès le début du jeu de tout ce qu'il faut, Jon s'en va se frotter aux ennemis.
Je préfère qu'on n'me voit pas, en Lada Niva...
Ghost
Bien que Sniper Ghost Warrior 3 (SGW3 par la suite) invite à choisir entre les trois approches de son titre, il apparait rapidement, dès le prologue en fait, qu'il est conçu avant tout pour la furtivité. En effet, fusil d'assaut en main, le pauvre Jon semble bien pataud et désemparé. D'autant que les ennemis en face visent plutôt bien et ont tôt fait de lui vider un chargeur de Kalachnikov dans le buffet. Très vite, le joueur va (re-) prendre les habitudes acquises dans, par exemple, Far Cry 4, à savoir chercher un poste surélevé, marquer les ennemis grâce au drone et les allumer un à un, dans le calme grâce au silencieux. Il en restera bien quelques uns à l'intérieur des bâtiments. Ceux-ci seront éliminés en mode ghost, soit à l'aide du revolver lui aussi équipé d'un silencieux, soit en attaque de mêlée furtive. C'est ainsi que, au volant d'une vénérable Lada Niva, Jon peut se rendre d'avant-poste en avant-poste, de préférence de nuit, et éliminer tous les soldats des forces armées séparatistes qui occupent des lieux stratégiques. Heureusement que, de par leur topographie, certains proposent un challenge un tant soit peu élevé sans quoi l'intégralité de la carte serait nettoyée en à peine deux heures.
La carte, pour en parler, n'est pas gigantesque mais propose un environnement relativement varié et une belle verticalité. Jon va souvent devoir faire appel à ses capacités en escalade pour, par exemple, rejoindre l'un des nombreux points d'intérêt représentés par un point d'interrogation. Là encore, rien de bien nouveau. On retrouve le travers de plus en plus courant dans les open-world : l'augmentation artificielle de durée de jeu. Dans SGW3, il y a même un côté foutoir car on y trouve de tout. Chaque point d'intérêt peut être une icône religieuse à collectionner, un objet mécanique à trouver, un point de vue de sniper ou une enquête à mener. Oui parce que Jon dispose aussi de la faculté de détecter des indices comme des traces de sang à suivre. La plupart le mèneront à un cadavre à dépouiller. Cette faculté lui sert aussi à trouver les points de passage pour escalader une colline.
Le drone, indispensable pour repérer les ennemis sur zone.
Warrior
Une fois la carte un minimum visitée et nettoyée, il reste à Jon à remplir les missions pour lesquelles on l'a envoyé en Géorgie. Le principal étant de déstabiliser l'armée séparatiste, ses principales tâches vont être d'éliminer des têtes. Après un rapide briefing, Jon va repérer le terrain et préparer son assaut. Un peu trop guidé par la voix et les conseils de son officier de liaison, chaque exécution d'un officier ennemi ne lui pose pas réellement de problème. Il lui reste ensuite la satisfaction de tuer chaque soldat restant puis de fouiller chaque corps. L'ennui, c'est que cela devient vite répétitif. D'autant que le scénario ne prévoit pas énormément de missions. Le joueur pourra se rabattre sur l'exploration totale et complète de la carte mais une fois encore, les développeurs ont été "trop gentils" et ont prévu dès le début du jeu des points de déplacement rapide. C'est même un point de vue général sur SGW3 : le joueur a tout trop tôt. Il est logique qu'un soldat qui arrive en mission soit équipé et aidé sur place, mais là, c'est too much. Le fusil de sniper fourni dès le début est largement suffisant pour mener à bien toutes les missions, qu'elles soient principales ou secondaires, les points de déplacements rapides sont assez nombreux pour naviguer de part en part de la carte, le drone permet d'identifier un maximum d'ennemis avant de passer à l'attaque, un rapide aller-retour permet à Jon de remplir à nouveau tout son sac et ses munitions avant chaque mission, etc.
C'est peut-être à cause de toutes ces aides que les temps de chargements sont si longs. Pour ne pas dire interminables. On peut raisonnablement se demander ce qui prend autant de temps (parfois jusqu'à des six minutes). Ce n'est pourtant pas que la carte foisonne de vie. Et pour ajouter au calvaire, le menu et les écrans de chargement sont accompagnés par une seule et même musique, une chanson en (nous imaginons) en géorgien. Autant la première fois, on se dit que c'est sympa, que ça change et que ça met dans l'ambiance, autant se la cogner deux fois d'affilée en attendant que le jeu reprenne, c'est vite lassant. Peut-être la sûrement charmante chanteuse a ses chances au concours de l'Eurovision, mais on préfèrerait ne pas l'entendre systématiquement devant son écran. Sur les sept-huit heures que durera la complétion du jeu, vous aurez largement le temps de la connaître par coeur. Enfin, et c'est là le gros point noir de SGW3, les plantages intempestifs et récurrents sont pour le moins extrêmement énervants. L'écran se fige et il ne reste plus qu'à killer le jeu en espérant que 1. la dernière sauvegarde automatique ne date pas trop et 2. le temps de chargement ne durera pas plus d'une chanson. Des plantages sur une version console, c'est pour le moins regrettable.
Vous vous apprêtez à tirer sur le gars à gauche et là, l'écran se fige et la manette ne répond plus...
En conclusion
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Les plus et les moins |
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Très bon gameplay de sniper | Aucun feeling au fusil d'assaut | ||||
Missions diverses et variées | Campagne trop courte | ||||
Graphismes de bonne qualité | Trop de bugs | ||||
Temps de chargement trop longs... | |||||
...avec leur unique musique insupportable |