Cette saison, pour la première fois, un club de foot majeur français à rejoins League of Legends. Et pas n'importe quel club: il s'agit du Paris Saint Germain, le club de foot le plus célèbre, mais aussi le plus riche financièrement, grâce au soutien d'investisseurs étrangers. Non contents de créer une section eSport avec des équipes League of Legends et FIFA, ils recrutent le plus célèbre joueur de LoL français, et sans conteste le joueur européen le plus titré pour diriger cette section. Il s'agit bien sûr de Bora "Yellowstar" Kim, l'ancien support et capitaine de l'équipe Fnatic ! Pour les fans français, il y avait de quoi se réjouir, et la hype était présente partout en Europe autour de cette équipe PSG eSport
Une équipe inattendue
Les investisseurs Qataris du PSG n'ayant pas l'habitude de faire dans la demi-mesure, l'équipe PSG eSport devait être pleine de joueurs de renommé mondiale: de nombreux poids lourds Coréens étaient free agent à l'inter-saison, et les rumeurs les plus folles ont circulé. Mais le PSG a finalement porté son choix sur une équipe plutôt moyenne. Même si tous les joueurs ont participé aux LCS EU ou NA, aucun n'était considéré comme remarquable.
Avec Yellowstar à la tête du PSG eSports, les recrutements se devaient d'être de très haut niveau
Sans surprise, deux imports Coréens rejoignent l'équipe: il s'agit de Pilot et Blanc, l'ex duo mid et ADC des Jin Air Green Wings (7e place des LCK). Il sont accompagnés de Kirei (ex jungler des Dignitas, 9e place des LCS NA), Steve et Sprattel (ex top et support des Schalke 04, alors 8e des LCS EU, relégué face aux Misfits). Une septième place Coréenne, une neuvième place LCS NA et une équipe reléguée en LCS EU... Pas de quoi faire rêver ! Pour mener cette équipe, c'est Duke (Hadrien) qui sera nommé Head Coach, un ancien analyste chez O'Gaming.
Mais les fonds du PSG restent importants: on compte sur un infrastructure et surtout le soutien de papa Yellowstar pour cadrer et faire progresser cette équipe PSG.
Des débuts dans la douleur
Le PSG fait aussi le choix curieux de commencer en Challenger Series, plutôt qu'en LCS directement. Bora explique une volonté de commencer au bas de l'échelle pour pouvoir mieux progresser, plutôt que de dépenser à tort et à travers, que ce soit dans les joueurs ou dans le staff, l'environnement. Si l'on a craint de mauvais résultats pour cette équipe PSG, ces craintes se sont rapidement avérées fondées.
Le PSG n'a pas recruté une équipe à la hauteur des attentes du public
Malgré une très bonne gestion de l'early game, le PSG eSport n'arrive pas à concrétiser. Conséquence: deux défaites 2-0 coup sur coup lors des deux premières semaines, et une égalité concédée dans la douleur lors de la seconde manche en semaine trois. La communication ne semble pas au rendez-vous chez les hommes d'Hadrien, et ils semblent dépassés par les événements dès qu'un match dure plus de 25 minutes. En cause: un manque de confiance et de proactivité général les force à jouer trop passif, ou à faire de très mauvaises décisions.
Un homme providentiel ?
La structure doit attendre la quatrième semaine des Challenger Series pour goûter à la victoire face aux Kinguin. Mais pour la première fois depuis la formation de l'équipe, ce n'est plus Steve qui occupe la toplane, mais WhiteKnight, un ancien joueur de très haut elo qui a déjà participé à plusieurs équipes professionnelles. Et son arrivée change l'ambiance de l'équipe, qui gagne en confiance et en mobilité grâce à lui. Les PSG enchaînent donc deux victoires en semaine 4 et 5, leur permettant d'accéder aux playoffs. Ces résultats sont à mettre en perspective : les deux équipes que PSG a affrontées lors des deux dernières semaines sont aussi les deux qui n'ont pas réussi à se qualifier pour les playoffs, à savoir Millenium et Kinguin. Ce qui permet à la fois de relativiser la série de défaites en début de saison, mais aussi l'impact de WhiteKnight sur l'équipe.
Si près et pourtant si loin
Les PSG arrivent donc à se qualifier pour les playoffs in extremis en battant Millenium la dernière semaine. Ils affrontent les Fnatic Academy, affaiblis depuis le départ de Broxah pour l'équipe LCS. Mais malgré un réveil tardif, l'expérience de joueurs comme Amazing ou Kikis finira par peser lourd dans la balance, pour une victoire médiocre, mais une victoire quand même de la part de Fnatic en game 5.
Pour sa première saison en tant qu'Head Coach, Hadrien s'en sort plutôt bien malgré la défaite en playoff
Il ne manque pas grand-chose au PSG pour devenir une équipe de LCS. Mais certain de leurs joueurs ne sont peut être tout simplement pas à la hauteur... Après l'échec cuisant de Steve et Sprattel l'année dernière, il serait peut-être temps de les remplacer ? Un ancien analyste caster, sans aucune expérience, est-il vraiment le meilleur choix pour une équipe qui ambitionne de monter au sommet ? Avec une fin de Spring Split encourageante, il se pourrait tout à fait que le PSG réussisse à passer en LCS au Summer Split, sans changements de roster.