Test de Ghost Recon Wildlands
Tom Clancy's Ghost Recon Wildlands est le quatorzième jeu de cette licence tirée des romans de Tom Clancy. C'est un TPS développé et édité par Ubisoft dans lequel le joueur incarne un ghost, un soldat spécialisé dans les opérations clandestines en territoire ennemi. C'est, par exemple, à eux que fait appel la CIA pour éliminer des cibles en toute discrétion. Les différentes bandes-annonces et vidéos de gameplay diffusées nous ont montré de l'infiltration, des missions en coopération et un grand terrain de jeu. Vous avez peut-être participé au tests bêta et vous vous êtes fait une première idée. Nous avons pu mettre la main sur la version définitive du jeu et vérifier si les promesses faites dans les trailers sont tenues.
We are the Ghosts
Genre : Action, TPS, Monde ouvert
Date de sortie : 7 mars 2017
Plateforme : Xbox One, PS4, PC
Développeur : Ubisoft
Prix : 69,99 €
Razzia sur la chnouf
La Bolivie : ses vestiges archéologiques, ses mines d'or et d'argent, sa population hétéroclite... Et ses cartels. Toute une économie parallèle s'est créée à partir du trafic de drogue. Avec lui, c'est tout un cortège de violence qui gangrène le pays. Esclavagisme, corruption, meurtres font désormais partie du paysage et de la vie quotidienne. La Santa Blanca a étendu son emprise à tous les niveaux et a transformé la Bolivie en un narco-État.
Le cartel est dirigé par l'infâme El Sueño (Le Rêve). Il est une légende vivante. On raconte qu'il est mexicain et qu'il a intégré le cartel à 12 ans en tant que tueur. Après en avoir pris la tête, il a décidé de délocaliser la Santa Blanca en Bolivie, au plus près des sites de production de cocaïne. Il a proposé un marché simple aux habitants : travailler pour lui ou mourir. En contrepartie, il a fait construire des écoles et des églises. Tout en contradiction, il est à la fois un fervent catholique pratiquant et une brute épaisse, éliminant sans remords ceux qui se mettent en travers de son chemin. Il a réuni autour de lui une équipe de spécialistes comme un chef de la sécurité, un chef de production et même un responsable influence. Autant de cibles principales que les Ghosts vont devoir localiser et, soit extraire pour les interroger, soit éliminer purement et simplement, le but restant d'atteindre le chef. Et comme si les choses n'étaient pas encore suffisamment dangereuses, l'Unidad, l'armée bolivienne corrompue très bien équipée, obéit aux ordres du cartel et interviendra rapidement pour les appuyer en cas d'attaque.
Unité d'élite, les Ghosts interviennent en petites équipes discrètes et efficaces. Une escouade est composée de quatre gaillards qui doivent travailler de concert afin de mener à bien leurs missions. Si vous jouez solo, vous donnez vos ordres aux IA qui vous accompagnent et si vous jouez entre amis, vous vous répartissez les rôles. Nous y reviendrons plus tard. L'équipe pourra aussi compter sur l'aide les rebelles Boliviens, les Kataris 26, à condition que vous les aidiez en contrepartie.
Welcome to the Jungle
Située en Amérique du Sud, la Bolivie est un terrain de jeu intéressant car les environnements sont très variés. La carte, la plus grande des jeux Ubisoft à ce jour, propose d'arpenter de la forêt, de la jungle, des zones urbaines plus ou moins denses, des montagnes, etc. (11 environnements différents) Les Ghosts, intervenant en mode commando de jour comme de nuit, devront s'adapter à chaque situation.
Cette carte foisonne de vie. Pas une route sans croiser des voitures, des piétons ou des animaux (gare à ne pas les renverser). C'est l'occasion de voir les plus pauvres, souvent issus des populations amérindiennes, porter des sacs de coca sur des kilomètres. Les villages sont aussi remplis d'habitants de tous âges qui s'activent comme si de rien n'était jusqu'à ce qu'on vienne les déranger dans leurs habitudes. Sûrement habitués à la violence quotidienne, ils se précipitent à l'abri dès le premier coup de feu, parfois en passant dans votre ligne de mire d'ailleurs. À l'instar de Watch_Dogs, énormément de véhicules de toute sorte circulent en permanence (60 véhicules allant de la moto au blindé en passant par l'hélicoptère) ce qui permet aux Ghosts de se déplacer rapidement d'un bout à l'autre de la carte après en avoir réquisitionné un "manu militari" ou en avoir volé un garé. Si nous prenons Watch_Dogs comme exemple, ce n'est pas par hasard, rapport à la conduite... Nous en reparlerons dans le paragraphe dédié au gameplay.
Ghost Recon Wildlands présente un environnement très réaliste, foisonnant et varié. L'immersion est immédiate et totale. On retrouve les sensations inhérentes aux meilleurs jeux en monde-ouvert : intégrer un monde vivant dans lequel les très nombreux PNJ ont une vie en dehors du jeu et de l'histoire, et à laquelle ils retourneront une fois notre présence et nos dégâts oubliés.
The Four Horsemen of the Apocalypse
Avant de vous lancer sur les pistes poussiéreuses de Bolivie, il faut passer pas la case "Création de perso". La personnalisation permet de choisir entre autres le sexe, la couleur de peau, le style capillaire, la tenue, etc. Ce sont beaucoup de combinaisons possibles qui permettent la différenciation et l'identification. Puis c'est la cinématique d'introduction dans laquelle les quatre Ghosts arrivent en hélicoptère et rejoignent l'officier de liaison. C'est avec elle que l'équipe sera en permanence en liaison radio afin d'être informés en temps réel des agissements de la Santa Blanca et des rebelles. Après un rapide briefing, c'est parti pour la première mission : il faut retrouver le cerveau des Kataris 26.
Si vous jouez en coop avec trois potes, le mieux est bien entendu de se répartir les rôles. Vous pouvez par exemple définir des spécialisations comme un sniper, qui aura notamment la charge de marquer les ennemis, un "healer" qui peut rester un peu en support pour secourir les joueurs blessés, un pilote de véhicule et un "tank". Ghost Recon Wildlands propose un arbre de compétences afin d'affiner le profil choisi. Très complet, il autorise les améliorations sur les armes, le drone de reconnaissance, le matériel, le physique, l'escouade et l'appui rebelle. À chacune de vos actions (marquage d'une cible, son élimination, finir une mission, etc.) vos points d'EXP augmentent vous permettant de débloquer ces compétences et ces améliorations. Mais pour profiter de certaines d'entre elles, il faudra disposer de ressources à farmer aux quatre coins de la carte. Comme souvent avec les mondes-ouverts, le territoire de jeu en regorge et constelle la carte d'icônes. Il est aussi possible de tendre une embuscade à un convoi de la Santa Blanca histoire de récupérer d'un coup un max de ressources. Encore faudra-t-il se débarrasser des gardes qui protègent les camions.
Mais là où les choses peuvent se corser (un peu), c'est si vous décidez de jouer en solo. Ou si vous n'avez pas d'amis. Il va vous falloir alors gérer vos équipiers. Une roue des ordres vous permet de leur donner des consignes simples, comme ouvrir le feu ou se rassembler. Mais ils sont surtout très utiles pour vous ranimer lorsque vous vous êtes fait mettre à terre par les coups de feu ennemis. L'autre avantage est qu'en cas d'infiltration, après avoir marqué les ennemis, vous pouvez ordonner un tir synchronisé. Très utile pour éviter qu'ils ne donnent l'alerte ou ne se sauvent. D'ailleurs, l'infiltration reste le coeur du gameplay. Il n'y a rien de plus gratifiant que de bien préparer une mission en commençant par un bon repérage du terrain, continuer avec un marquage efficace des trafiquants et enfin infiltrer pour, suivant la mission, extraire une cible ou bien l'abattre. Maintenant, avec 24 cibles principales, le jeu peut rapidement devenir redondant, surtout pour les joueurs solo, Ghost Recon Wildlands ayant vraiment été pensé pour la coop. Un exemple : alors que vous jouez solo, si vous grimpez dans un véhicule et partez sans attendre vos coéquipiers, ils réapparaîtront comme par magie sur les sièges de la voiture quelques instants après.
Et des voyages en véhicules, vous allez en faire. À la manière d'un Far Cry, vous allez arpenter la carte de long en large pour aller de mission en mission ou de ressource en ressource. Cela ne serait pas trop gênant si la conduite était sympa. Malheureusement, comme nous l'avons signalé plus avant, on retrouve tous les défauts de la conduite "à la Watch_Dogs" : la plupart des voitures sont des savonnettes qui survirent. Que vous le vouliez ou non, vous allez dégommer du piéton et du cochon. Ironiquement, la voiture la plus stable à conduire est la Lamborghini d'un lieutenant du cartel. C'est sûr que 600CV sur une piste, ça adhère... Nous ne nous étendrons pas non plus sur le pilotage des engins aériens. Heureusement, chaque voyage est accompagné de la radio. Les musiques sont très agréables à écouter et les messages de propagandes de la Santa Blanca sont assez hilarants. Et puis il y a les vannes que les coéquipiers se balancent joyeusement. C'est viril, ça sent la testostérone. Un peu comme si vous faisiez la route avec les Expendables.
Avec ses 24 cibles à abattre réparties dans 21 zones, le jeu promet une importante durée de vie. Mais au rayon des choses qui nuisent au jeu, on trouve le système de jeu qui est déjà connu et déjà joué, l'IA ennemie qui devient omnisciente une fois l'alerte donnée, la conduite des véhicules qui est déplorable et la carte qui est constellée d'icônes. On a un peu l'impression de beaucoup de remplissage artificiel. Et nous n'avons pas évoqué l'habituelle boutique qui vend des skins, des équipements et des améliorations contre de l'argent réel.
En conclusion
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Les plus et les moins |
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Pensé pour la coop | Solo ennuyeux et répétitif | ||||
Cartel bien représenté | Histoire oubliable | ||||
Vaste monde ouvert. | L'interface | ||||
Belle durée de vie | Conduite des véhicules horrible |