Le "Coach" sur le départ?
Dans un Vlog partagé hier sur le Web, une des figures essentielles de la scène internationale de Hearthstone a avoué son ras-le-bol du CCG de Blizzard et songe à se lancer dans un autre jeu, vraisemblablement le Gwent (jeu de cartes issu du RPG The Witcher, qui s'apparente plutôt à Magic The Gathering au niveau des mécaniques et de la complexité). Cette figure incontournable, c’est Adrian "Lifecoach" Koy, vainqueur de nombreux tournois et membre d’une des équipes les plus puissantes du jeu, G2 eSport.
Son Vlog où il explique les raisons de cet arrêt
À la base joueur de poker, Lifecoach s’est surtout fait connaître pour ses plays quasiment toujours joués à la corde (d'où le surnom de Ropecoach), mais aussi pour l’apport de nombreuses données chiffrées concernant les winrates de tel ou tel deck. Un grand amateur de chiffres et de probabilités, qui sature en constatant les aspirations des développeurs du jeu.
Son départ est donc fortement conditionné par les divers nerfs (Géant de Lave, Déluge de Lames), les suppressions de certaines cartes du jeu, voire de certains archétypes (Grim Patron, Combo OTK). Il considère que Hearthstone devient un jeu trop facilement accessible aux utilisateurs "casual", et que tous les effets aléatoires (pioche ou non de Kazakus, Reno, bonne potion de Kazakus) qui vont renverser des games, ont pris une part trop importante. Et ce en particulier dans un jeu qui se veut compétitif et grâce auquel des joueurs sont payés en tant que professionnels.
Il estime, puisqu’il aime toujours revenir à des chiffres, qu’un très bon joueur de Hearthstone, en jouant parfaitement ou presque, sera à un winrate de 60 %, peut-être 65 % si les dieux sont avec lui (on considère ladder + tournois bien sûr). D’un autre côté, il estime qu’au Gwent, un bon joueur sera davantage récompensé de ses bons plays, et aura alors un winrate de 90 %. Et le delta entre les bons et les joueurs "quelconques" de Hearthstone, ne sera que d’une dizaine de pourcents puisqu’il l’estime à 50 %. L’Allemand caricature le CCG de Blizzard comme "un coinflip avec un peu de stratégie, et selon l’angle avec lequel vous lancez la pièce, la variance de winrate sera de 5-10 %".
Lifecoach lors de sa victoire à la SeatStory Cup V
Sortant un peu de ses données chiffrées, il avoue que la direction prise par Blizzard pour son jeu ne lui plaît que très peu, et il doute surtout de leur capacité et même de leur volonté d’inverser ce qui a été fait. Pour lui, les mécaniques de combo, d’OTK (One turn kill), sont l’essence même de ce jeu, et il regrette amèrement qu’un deck comme le Guerrier Grim Patron ait été rendu injouable par les développeurs. Il est vrai que ce deck, malgré sa puissance incroyable, ne la dévoilait que dans les mains des meilleurs joueurs. Et grâce à ce genre d’outils, on pouvait réellement voir la différence de niveau entre deux joueurs.
Pour faire court, il jouait à Hearthstone pour avoir un certain "challenge mental" qu’il n’estime plus avoir à l’heure actuelle. Le jeu ne demande pas un assez gros skillcap et favorise les joueurs lambda, ou du moins peut les amener au même niveau que les pros sur certaines compétitions. Il finira son intervention par un très vrai "Au Gwent, les erreurs sont punies, et les bons plays sont récompensés, c’est tout ce que je demande."
Annoncée à l'aube de l'Année du Mammouth, cette sortie de la scène sera peut-être remise en cause par l'extension qui arrive. Croyez-vous réellement que Lifecoach puisse se passer de ce jeu, et que le jeu puisse se passer de Lifecoach ?