Test de Halo Wars 2
Huit ans après le premier opus sorti sur Xbox 360, Halo Wars nous revient en grande pompe avec un deuxième épisode sur Xbox One et PC (la version testée). Bien que classique, le premier épisode était un jeu de stratégie on ne peut plus efficace et Ensemble Studios (Age of Empire) avait réussi le tour de force d'adapter correctement un gameplay cher aux PC-istes sur une manette (ce qui n'est pas rien, en témoignent les STR qui se sont brûlé les ailes antérieurement). Pour cette suite, on change totalement de développeur, avec la reprise de la licence par 343 Industries et un développement mené par Creative Assembly (Total War), autant dire des vétérans du genre. Le pari tient-il toujours ?
Genre : Stratégie temps réel
Date de sortie : 21 février 2017
Plateforme : PC, Xbox One (débloqué sur les deux)
Développeur : The Creative Assembly
Prix : 69,99 €
La campagne est très scénarisée. |
Halo Waltz
On retrouve le Spirit of Fire en 2559, soit 29 ans après les événements d'Halo Wars et quelques mois après la fin d'Halo 5 : Guardians, celui-ci a tout son équipage en cryosommeil et est actuellement en route, lentement mais sûrement, pour rentrer dans le système de l'UNSC. C'était sans compter l'entrée imminente du vaisseau dans l'orbite d'une installation Forerunner que les adeptes de la série connaissent bien : l'Arche. Ces derniers ayant loupé presque 30 années d’actions importantes dans la galaxie, ils ne connaissent pratiquement rien de ce qui est lié à cette Arche, ni même que l'Alliance Covenant n'est plus. De plus, Serina, l'IA qui était attribuée au Spirit of Fire, a subi la Frénésie tant redoutée. Par chance, après une intervention des Spartans de la Red Team, ils découvrent une ancienne installation de l'UNSC complètement dévastée mais dont une IA survivante peut être récupérée, Isabel. Cette dernière leur fait un rapide topo de la situation mais surtout sur la menace qui a détruit cette base, répondant au doux nom d'Atriox. Ce chef Brute totalement bestial a mené sa petite rébellion contre l'Alliance Covenant à l'époque et possède sa petite armée de Parias. Il est toujours rassurant de voir le soin apporté dans la continuité d'une licence, et 343 Industries continue dans sa lancée en proposant un deuxième chapitre parfaitement inscrit dans le lore très riche de la saga, avec son lot de détails intéressants. À noter que cette campagne (que l'on peut faire dans 4 modes de difficultés différents) se compose de 12 missions qui se termine en une huitaine d'heures (plus ou moins). Aussi, elle peut être accomplie en coop à deux (mais il y a encore de gros problèmes de stabilité à l'heure où sont écrites ces lignes).
Les cinématiques de Blur sont vraiment très impressionnantes. |
Halo Omorra !
Mais rentrons direct dans le vif du sujet et parlons gameplay. En soit, Halo Wars 2 n'a que peu changé par rapport au premier et garde son côté très "académique". On construit notre base (à des emplacements fixes), on produit des ressources et des unités et on les améliore pour finalement aller botter les fesses de son adversaire. Se rajoutent derrière quelques "pouvoirs de chef" liés à son leader (six leaders plus le sergent Forge en DLC) et quelques facultés intéressantes de certaines unités (les spartans qui peuvent détourner les véhicules ennemis) et vous avez là un STR qui ne prend pas de risque mais qui permettra aux néophytes comme aux amateurs du genre de s'y retrouver. Cependant, pour les vétérans qui ont passé un paquet de temps sur des Age of Empires et autre Starcraft, l'ennuie pointera rapidement le bout de son nez au vu de la faible micro-gestion que le titre demande ou encore des différentes limites qu'imposera le gameplay. Par exemple, il est impossible de placer des tourelles où l'on veut pour défendre un point. L'interface accuse notamment les stigmates de cette fusion hybride entre différentes manières de jouer. Il est donc dommage de voir que les pouvoirs doivent être choisis via l'activation d'une touche (au lieu de les avoir constamment quelque part sur l'écran à portée de clic), qu'on doive utiliser la roulette pour sélectionner une unité parmi notre groupe ou encore qu'il soit totalement impossible de créer un chemin d'action pour une unité ... On sent un peu trop le portage Console sur PC, là où l'on aurait souhaité un gameplay un poil plus développé sur sa plateforme de prédilection.
Les pouvoirs de chef sont au centre du gameplay et leur utilisation peut rapidement changer le cours d'une bataille |
Fort heureusement, le jeu profite d'une excellente direction artistique fidèle à la licence, couplée à un moteur graphique assez solide pour du STR. Il affiche un rendu plus que correct mais surtout, un gros travail a été fait sur les nombreux effets de particules que produit chaque petite action d'une unité. Le moteur est d'ailleurs fait pour afficher des armées assez conséquentes à l'écran, remplies d'unités petites et grandes, cela donne lieu a des batailles dantesques, agréables à regarder mais sans pour autant être surchargées, tout est toujours très lisible. Accompagné de la bande son très significative de la série, autant vous dire que vous aurez plus d'une fois envie de vous caler dans votre siège ou votre canapé pour apprécier le spectacle, tout en dégustant votre meilleur pop-corn.
La version PC possède assez peu de paramètres graphiques, il est donc facile de penser qu'elle ne tournera pas forcément sur toutes les machines. De plus, sur une bête de course, nous avons subis quelques ralentissements et freezes indésirables, on espère qu'un patch sortira le 21 février afin de corriger ceci. Pour finir, Creatives Assembly a pu compter sur le travail du studio Blur afin de réaliser des cinématiques de toute beauté qui nous donne un aperçu de ce que serait un court métrage en images de synthèse.
La campagne propose quelques trucs pour favoriser la rejouabilité avec les crânes ou des objectifs bonus avec un scoring à la fin. |
Dos Mignon
Le véritable sel du jeu se passera évidemment en multijoueur. Les différents modes de jeu, dont on pourra profiter jusqu'à 6 en même temps, restent très standards (Deathmatch, Domination, Défense de base), cependant, un mode sort du lot et se nomme Blitz. Ce petit nouveau permet de réaliser des parties très courtes, vu que vous n'avez plus besoin d'une base pour pouvoir créer votre armée. Vous avez un deck de cartes (liés aux 6 leader du jeu), chacune correspond à une unité qui vous coûtera un nombre certain de ressources, elles-mêmes que l'on pourra récupérer sur la carte, en réalisant des objectifs ou en tuant son adversaire, tout bêtement. Votre objectif sera similaire à de la Domination, il faudra tenir 3 points sur la carte pour faire monter votre score jusqu'à arriver au maximum.
Ce mélange un peu bâtard entre Clash Royale et RTS est assez intéressant et permet quelques affrontements frénétiques et sans temps mort. Mais, au cours de nos parties, elles se sont soldées rapidement par un seul paramètre important : Le deck. Souvent, la partie se résoudra en moins de 5 minutes quand vous ou un de vos adversaires aura sortie LA bonne carte très puissante qui arrivera à camper sans problème les positions. Pour agrémenter ce deck, vous avez la possibilité soit de jouer (en solo ou multi) afin de débloquer des paquets de cartes, soit de les acheter (3€ les 3 paquets). Si, fort heureusement, la campagne solo vous donne un nombre assez conséquent de paquets une fois venu à bout (une bonne vingtaine), nul doute que sur le long terme, les plus occasionnels du Blitz devraient rapidement voir un déséquilibre contre ceux qui payent. Ce modèle économique ne nous enchante pas beaucoup, surtout quand on paye un jeu plein pot (mais bon, est-ce étonnant de nos jours ?) et l'ajout d'un facteur chance à des combats stratégique n'aide en rien à apprécier le mode. En revanche, celui-ci est très sympathique en mode Baptême du feu, le non moins célèbre depuis Halo Reach, où vous affronterez des vagues d'ennemis, seul ou entre amis.
En Blitz, chaque Leader commence la partie avec une escouade plus ou moins fournie. Certains auront plus l'avantage en début de game que d'autres. |
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Les plus et les moins |
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Une histoire qui respecte le Lore | Interface un peu trop "hybride" sur PC | ||||
Un gameplay simple et efficace ... | ... mais qui manque de profondeur | ||||
La Direction Artistique | Le modèle économique du Blitz | ||||
Le mode Coop | La fin de l'histoire en DLC ? | ||||
Les cinématiques de Blur à tomber par terre |