De plus en plus de personnes s’intéressent à l'eSport avec des budgets toujours plus conséquents, des ambitions grimpantes et des attentes plus poussées. Dans cette quête de la perfection, les équipes européennes et nord-américaines investissent chaque saisons davantage pour rivaliser avec la Corée. Et si après les Gaming House, l'agrandissement des staffs, les équipes décidaient de créer des centres de formation ? Quels intérêts ? Quel moyens ?
Comme de vrais sportifs
De nombreuses structures sportives s’intéressent à l'eSport comme Schalke04, le PSG ou encore Fenerbahçe, les intentions de ces clubs sont claires : atteindre l'élite rapidement. Avec ces ambitions s'accompagnent les moyens qui permettent des conditions d'entrainement optimales et une communication perfectionnée. Ces structures se rendent très vite compte des nombreuses analogies qui lient leur domaine et celui de l'eSport.
En effet, salle d'entrainement, coaching, briefing, stratégie, travail psychologique, les points communs sont nombreux entre les deux disciplines. Si l'eSport semble représenter un vent nouveau, le sport profite d'une expérience fantastique de plusieurs siècles qui permet aujourd'hui aux athlètes d'atteindre des performances extraordinaires. Parmi les outils de perfectionnement, il y en a un qui pourrait bien intéresser l'eSport : les centres de formations.
Le centre de formation du FC Sochaux-Montbéliard est l'un des plus vieux de France et forme de nombreux jeunes talents.
Destinés à de jeunes espoirs recrutés dans le monde entier dès un très jeune âge, ces futurs athlètes sont baignés dans l'univers de la compétition, de l'entrainement, de l'effort et forme les champions de demain. Si beaucoup abandonnent avant d'arriver au sommet, la plupart en gardent une expérience constructive et une très bonne rigueur. Ce système évite également le décrochage scolaire et accompagne jusqu'à leur majorité les jeunes talents.
Les équipes esportives semblent bien avoir compris le potentiel avec l'accumulation des équipes secondaires qui font office de réserve et forment de jeunes joueurs. Les universités américaines proposent également déjà des cours de jeux vidéos mais rien qui ne puisse formater les jeunes talents à ce qui les attend. La création de centre de formation avec tout le staff nécessaire (coach, analyste, psychologue) semble nécessaire pour tirer un plein potentiel.
Toujours meilleurs
Si les centres de formation permettent dans le monde du sport aux athlètes de développer un physique exceptionnel et un mental d'acier, l’intérêt de l'eSport n'est pas tout à fait le même. Dans une quête de perfection, former les joueurs le plus tôt possible à faire face aux difficultés de la scène professionnelle permettrait de gagner en efficacité et d'évincer les joueurs qui se découragent très vite devant la difficulté.
Apprendre à vivre en Gaming House est un composant essentiel (ici celle des Team Liquid).
Résistance à la pression, hygiène de vie, capacité d'adaptation, rigueur. Le but d'un centre de formation est d'enseigner et de pourvoir les futurs champions de réponses à apporter dans des situations quotidiennes ou inhabituelles. Ainsi, après plusieurs années intenses d'entrainement, les athlètes sont plus aptes à supporter la pression, à prendre des décisions réfléchies. Malgré un dévouement total à l'eSport, ils gardent une porte de sortie en continuant leurs études en même temps.
Cet encadrement précoce permettrait à de nombreux joueurs d'éviter les pièges que leur réserve une carrière professionnelle comme le surentraînement, les difficultés de la vie en Gaming House, etc. Recevoir des conseils avisés et des enseignements de joueurs ayant derrière eux une expérience approfondie de la scène professionnelle pourrait éviter à ces graines de champion de s'égarer et de s'adapter à cette vie de sacrifices.
L'avenir ?
Si une voie d'études mêlée à l'eSport réjouirait certains et pourrait rassurer les parents, ce système soulève un problème d'éthique. Si les centres de formation mènent certains athlètes au sommet, il ne faut pas oublier ceux qui en sortent détruits ou découragés. Les développeurs de jeux vidéo voudront donc surement y imposer des règles pour ne pas dégrader l'éthique de leur produit. Les réglementations d'âge posent également de nombreuses question quant à l’intégration de jeunes prodiges mieux formés.
Actuellement il n'existe pas de voie dédiée au "eSport-étude". Si certains acteurs émergent comme par exemple The E-Sport Academy qui encadre de jeunes joueurs pour leur apprendre les rudiments et la vie en communauté, il est cependant nécessaire d'être âgé de plus de 18 ans, un âge qui peut sembler déjà avancé dans le monde professionnel des jeux vidéos. Le côté très chronophage de la discipline pose également un problème quant aux études choisies.
Si on prend en compte également le faible nombre d'élu aux LCS, il faut faire très attention à ses jeunes et ne pas détruire leur avenir. L'encadrement doit être stricte et permettre également au talent de s'épanouir en dehors des jeux vidéos. L'arrivée d'acteurs importants donne pourtant l'espoir de voir un jour ce genre d'infrastructures qui pourront mener à l'émergence de véritables petits "Messi".
Hans sama est l'un des joueurs montants du moment. | |